La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

Chroniques
La branloire pérenne

Où allons-nous ?

Peut-on donc encore croire au progrès à une époque où beaucoup ont le sentiment d’une régression générale ? S’il nous est difficile de nous représenter ce que serait “le meilleur des mondes possibles”, il est aisé de connaître quel est le pire pour la simple raison qu’il s’est déjà produit et qu’il continue de se produire sous nos yeux avec par exemple les massacres de la Ghouta en Syrie. Comment résister ? C'est sans doute la question essentielle qui se pose aujourd'hui. (Lire l'article)

Choses revues, Détournements

Pas de sots métiers

Qui n’a eu l’envie au cours d’un voyage de prendre la photo – la milliardième, mais pour vous la seule, l’ultime – d’un site célèbre débarrassé de toute présence importune ? Pour cela, vous vous êtes même levé à l’aube, pour arriver sur les lieux avant les hordes de touristes…
Chefs-d'œuvre retrouvés de la littérature érotique, Classé X, Le coin des traîtres, Traduction

Sade lost in translation

Partant du principe que les langues charrient de manière souvent clandestine des éléments profonds des cultures qui leur sont associées, Julia Vagrot et Bernard Mongin ont eu l’idée de soumettre des textes érotiques à la moulinette de la traduction automatique, afin de voir ce qui passait ou ne passait pas à travers ce filtre. Ainsi, la traduction de Sade en tamoul, puis sa retraduction en français déborde de surprises édifiantes... (Lire l'article)

Le nombre imaginaire, Sciences

Entretien d’embauche

Un aspect de la culture geek d’Internet que l’on peut juger amusant ou effrayant est la manière dont ses membres se cooptent. S’il est un domaine où la sélection par les maths est reine, c’est celui-là. Google (comme d’autres) utilise régulièrement des techniques de recrutement du type jeu de piste : une énigme est posée à la communauté internet, et les quelques petits génies qui la résoudront en premier se verront envoyer un lien secret leur offrant la possibilité d’en résoudre d’autres, puis d’être recrutés. Voici une très jolie énigme posée régulièrement, paraît-il, en entretien d’embauche. (Lire l'article)

délib'euro – l'Euro 2016 des écrivains, vu par Clo'e dans délibéré
délib'euro, Foot

Pologne-Portugal : ce n’est pas très scientifique, mais ça marche

Pour un peuple accoutumé à la virtuosité de ses meilleurs joueurs et aux victoires morales obtenues par le passé, il est difficile de saisir les avantages d’un style soporifique qui nous permet, au bout du compte, de gagner. Nous qui sommes habitués à bien jouer et à perdre, cette idée de jouer mal et de gagner éveille notre suspicion. Triomphalistes face aux défaites, nous ne savons qu'être défaitistes face à ces victoires. (Lire l'article)

Paco Ignacio Taibo II, John Reed, Pancho Villa en Torreón, Para Leer en Libertad
Ordonnances littéraires

Des livres pour ceux qui ne lisent pas…

Je ne crois généralement pas aux miracles, mais si je me pose un moment pour essayer d’écrire un résumé de ce qu’ont signifié les sept années de la Brigada para Leer en Libertad (Brigade pour lire en liberté), j’ai la folle impression qu’il y a dans cette expérience quelque chose de magique. Sept ans de fête continue : 159 marchés aux livres ambulants, 1350 conférences, 467 manifestations artistiques, 3 Foires du Livre alternatives. En tout, plus de six millions de livres vendus à prix réduit ou offerts dans tous les recoins de Mexico, y compris les plus improbables. (Lire l'article)

Foot, Footbologies 2016-2017

J22 – Le pouvoir de l’image (poétique)

Personne ne représente mieux la pensée cartésienne que ces commentateurs sportifs pour qui la raison se veut l’unique mode d’accès à un réel dont la description bannit tout recours à l’imagination au profit du seul prisme de la statistique. Leur discours sur le football se veut objectif, leur lexique lorgne du côté de la science jusqu’à l’hypercorrection (la « technicité » plutôt que la « technique ») et toute approche poétique de la réalité est bannie. Or, par la grâce d’un commentaire sportif imagé, le match peut se transformer en parabole ou en fable, avec la possibilité d’une morale. Le match au sommet entre le Paris Saint-Germain et l’AS Monaco offrait la possibilité d'une telle approche déréalisante. (Lire l'article)

Le nombre imaginaire, Sciences

Citius, Altius, Fortius : Terminus ?

Avec ou sans Russes, les Jeux Olympiques vont commencer et occuper les écrans pour deux semaines. Nous pouvons y trouver nous aussi notre moisson non de médailles mais de réflexions mathématiques, à commencer par celle-ci : l’athlétisme aux JO, c’est jusqu’à quand ? Car, s’il sera toujours possible en 2100 de jouer au foot et de gagner un match de boxe, d’autres disciplines pourraient bien se heurter à ce petit obstacle mathématique que l’on appelle une limite. Il y a ainsi grand risque que cette discipline reine qu'est le cent mètres masculin, un jour pas si éloigné que ça, perde tout intérêt – et ce même sans dopage. Tout d’abord, lors de chaque compétition à haut niveau règne l’espoir de voir tomber un record du monde. Mais que pouvons-nous en espérer, à Rio ou après ? (Lire l'article)

délib'euro – l'Euro 2016 des écrivains, vu par Clo'e dans délibéré
délib'euro, Foot

Allemagne-Italie : de l’importance du gardien de but pour déjouer la mort

Ce match devait ne pas avoir de vainqueur, juste un qualifié pour la vitrine et pour la suite de la compétition. Nous avons eu ça, qui allège un peu, mais c’est déjà ça, le poids de nos larmes. Comme la poésie, comme la vraie politique des utopies, comme le cinéma, le football montre qu’on n’a la vie qu’en plus de la mort. En littérature, en sport, en amour, en désirs, en tout ce qui fait bander la vie et en toute chose, la vie on la veut pour toujours. Le football, c’est le côté clair de la Force. Le football c’est la vie. (Lire l'article)

Livres, Ordonnances littéraires

Martin Veyron, pour les obsédés du parpaing

Ce conseil est pour toi, le promoteur, l’homme pressé, l’obsédé du parpaing, de la bétonnière, de la brique alvéolaire. Lis, s’il te plaît, cette très belle BD de Martin Veyron, Ce qu’il faut de terre à l’homme (Dargaud), adaptée de la nouvelle de Léon Tolstoï, parue en 1886. Indémodable. Édifiante, crois-moi. “Si seulement j’avais plus de terre”, c’est le leitmotiv qui obsède, tout comme toi, Pacôme, ce paysan et père de famille. Nous sommes à la fin du XIXe siècle en Sibérie, et si la vie est un labeur harassant, elle lui sourit pourtant. Les efforts payent, la réussite et le gain le grisent, justifient trahisons et fuites en avant jusqu'à l'absurde. Plus dure sera la chute. (Lire l'article)

"Diogène en banlieue" : Heurs et malheurs d'un prof de philo aux confins du système scolaire. Chapitre 14: "Beauté". Par Gilles Pétel
Diogène en banlieue

Beauté

J'avais un peu de mal à retenir l’attention des élèves dont les regards partaient vers le déluge qui noyait la campagne alentour. Pourtant, quand je leur annonçai qu’ils auraient à la fois un sujet de dissertation à traiter pendant les vacances et un devoir sur table la semaine de la rentrée, les têtes se retournèrent mécaniquement vers moi. (Lire l'article)