La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

Chroniques
Paco Ignacio Taibo II, John Reed, Pancho Villa en Torreón, Para Leer en Libertad
Ordonnances littéraires

Des livres pour ceux qui ne lisent pas…

Je ne crois généralement pas aux miracles, mais si je me pose un moment pour essayer d’écrire un résumé de ce qu’ont signifié les sept années de la Brigada para Leer en Libertad (Brigade pour lire en liberté), j’ai la folle impression qu’il y a dans cette expérience quelque chose de magique. Sept ans de fête continue : 159 marchés aux livres ambulants, 1350 conférences, 467 manifestations artistiques, 3 Foires du Livre alternatives. En tout, plus de six millions de livres vendus à prix réduit ou offerts dans tous les recoins de Mexico, y compris les plus improbables. (Lire l'article)

Le Caravage, L'incrédulité de saint Thomas
Mot à mot

Stigmates (II)

Le Dormeur du Val, avec ses deux trous rouges au côté droit, ne serait-il pas un saint ? Et d'abord, que sont donc ces deux trous ? Comme toujours, les mots en disent davantage que ce que l’on pense.
Cérémonie des poncifs
Choses revues, Détournements

Dans le monde d’après

Après les Césars, les Molières et autres grands rendez-vous annuels, une nouvelle cérémonie devrait voir le jour dans ce qu'il est convenu d'appeler le monde d'après. Quant à la deuxième vague annoncée, elle risque de nous surprendre.
Sciences du fait-divers, Zoologie

Sociologie avec chat et bougies

“Pau : une fête de famille finit en bagarre générale à cause du chat.” C’est l’anniversaire d’une jeune fille, la famille est réunie, l’alcool coule comme un torrent. Le chat du foyer monte sur la table. Le père de la jeune fille l’en fait prestement descendre. Ça ne plaît pas à l'oncle, qui frappe le père. La mère intervient, elle se fait gifler. Dans la mêlée, la grand-mère se retrouve avec un oeil poché. La nièce  attrape une bouteille et la fracasse sur la tête de l’oncle. À 22h45, les policiers débarquent pour siffler la fin de partie. Tout est mal qui finit mal, mais ç’aurait être pu être bien pire. (Lire la suite)

Livres, Ordonnances littéraires

Pour être moins seul·e·s dans le bourbier

De nos jours, les femmes bossent, les hommes aussi, ou ils chôment mais provisoirement, les logis sont petits, les humains sont mobiles par choix ou par implication professionnelle subie, et, éloignés, les vieux parents trinquent. Ils n’ont pas même, du moins en France, le droit de choisir de mourir dignement. Si ce fardeau prévisible vous échoit, vous trouverez réconfort et idées concrètes pour tenir, dans deux ouvrages parus récemment. (Lire l'article)

2017 Année terrible, présidentielle 2017

Cerfs-volants

Victor Hugo n’a pas d’antipathie pour Jean-Luc Mélenchon. Mais, lisant et relisant la désormais célèbre interview que ce dernier a donné à Gala (celle de la salade au quinoa), le poète s’interroge. Qu’a donc voulu signifier Mélenchon en disant : “La cuisine est quelque chose de trop sérieux pour être confiée à Emmanuel Macron. C’est un cerf-volant : il vole haut mais on voit les ficelles” ? Hugo se tourne vers ses voisins de caveau Alexandre Dumas et Émile Zola : “Les amis, je crois que je vieillis. La politique du XXIème siècle m’échappe complètement…” (lire l'article)

Le nombre imaginaire, Sciences

Le trou dans le zéro

Tout comme la nature, les mathématiciens ont horreur du vide, du trou, de la pièce manquante. L’esthétique, la morale presque, commandent une théorie complète, sans surprise, sans hiatus. Si un formalisme mathématique permet de poser une question, elle devrait avoir une réponse ; toute opération devrait fournir un résultat. Sinon il manque quelque chose, et ce manque vous gratte jusqu’au sang ; il faut absolument compléter la théorie pour le combler. Il ne s’agit pas ici d’un principe ni d’une vérité : simplement d’un réflexe, d’un tropisme, d’une compulsion. (Lire l'article)

Joseph Conrad, Heart of Darkness
La branloire pérenne, Le coin des traîtres, Traduction

La traduction impossible

Shakespeare pensait que nous étions faits de"l’étoffe des songes", mais nos rêves sont eux-mêmes tissés dans la trame du langage. Nous ne pouvons nous rappeler nos songes qu’en les exprimant. Rien de ce qui existe ou plus exactement rien de ce que nous percevons de façon consciente n’échappe à la langue. Mais n’existe-t-il pas une réalité extérieure au langage, un quelque chose, interne ou externe, qui ne serait pas verbal ? Qu’y a-t-il avant les mots ? Peut-être une sorte de sauvagerie antérieure à la mise en forme du réel par les mots. Une réalité précisément innommable à laquelle pourrait faire écho le titre de la très belle nouvelle de Conrad : Heart of Darkness. (Lire la chronique)