La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

Critiques
Sergei Eisenstein par André Kertész (détail)
Cinéma, Écrans

Einsenstein le terrible

Dans la foulée de la récente exposition sur Eisenstein au Centre Pompidou de Metz et du catalogue publié à cette occasion, retour sur des épisodes clés de la carrière du cinéaste, notamment sa rivalité avec Dziga Vertov, autre "géant" du cinéma soviétique. 
Danse

El Farru, pile et face

Le festival Arte Flamenco de Mont-de-Marsan attire des amateurs du monde entier et réserve de drôles de surprises. Ce fut le cas avec ces deux prestations d’El Farru. Côté pile, Flamenconcierto : spectacle de son cru, super show bling-bling où ne manquait qu’un feu d’artifice final. Côté face, le spectacle &dentidades de Pastora Galván, où il a rendu un hommage à son grand-père El Farruco, complètement habité par son fantôme. (Lire la suite)

Entretiens, Le coin des traîtres, Traduction

Le choix de la langue

Les essais spirituels et les romans picaresques où le zen tient la place de choix sont rares. C'est à Paris que se situent les romans de M.C. Dalley, pseudonyme de Philippe Rei Ryu Coupey, maître zen américain, vivant et enseignant le zen à Paris. Car c'est à Paris que s'est déroulée la rencontre qui a déterminé sa vie, celle avec son maître japonais Taisen Deshimaru. Dans ses livres comme dans son enseignement, la traduction et la transmission sont au cœur d'une vision singulière du monde. Il s'en entretient ici avec Agnès Villette. (Lire l'entretien)

Claude Régy en 2001 © Pascal Victor
Théâtre

Claude Régy prend le large

Il n'a jamais été vieux. Sans doute parce qu'il n'y avait aucune nostalgie dans sa colère contre le présent. Transgresseur, il n'aura cessé de se radicaliser tout au long de sa vie, politiquement, esthétiquement, éternelle figure de rebelle.
Chroniques scarlattiennes, Musiques

Un certain je-ne-sais-quoi

Au moins autant que de Leibniz, le Scarlatti espagnol — Don Domingo Escarlate — dut subir l'influence des philosophes et médecins locaux qui s'exprimaient volontiers sur les effets physiologiques de la musique. Le musicologue anglais Thomas Burney, qui avait longuement interrogé Farinelli sur Scarlatti, rapporte une réponse du maître à qui l'on reprochait son mépris des règles : “Scarlatti demanda si ces écarts offensaient l'oreille. Comme on lui répondait que non, il disait penser qu'il n'y avait guère d'autre règle digne de l'attention d'un musicien que de ne pas déplaire au seul organe des sens qui soit l'objet de la musique.” (Lire l'article)

L'incoronazione di Poppea, de Claudio Monteverdi - Direction musicale: Leonardo García Alarcón, Mise en scène: Ted Huffman – Festival d’Aix-en-Provence 2022 © Ruth Walz
Musiques, Opéra

Chassez le naturel, il s’en va en courant

Qui d'autre que Néron peut chanter comme une soprano? Mais alors quand, comment et pourquoi s'est-on avisé qu'en fin de compte les rois, dictateurs et pères cruels devaient chanter très bas comme des barytons, des basses, à l'extrême rigueur, des ténors?

Théâtre

Le menuet des sens

La 17e édition du festival Actoral (arts et écritures contemporaines) fondé par Hubert Colas s’est ouverte le mardi 26 septembre au Théâtre du Gymnase à Marseille avec une création lumineuse, rigoureuse et emblématique de ce pourquoi le festival existe : faire parler les corps avec et sans les mots. Interprété par trois danseurs et une comédienne, Ensemble Ensemble de Vincent Thomasset, spectacle total et euphorisant sera repris en octobre au Théâtre de la Bastille à Paris, dans le cadre du Festival d'Automne. (Lire l'article)

Philippe Lançon, Madrid, juin 2019 © Casa de América
Lire Horacio Castellanos Moya, Livres

Les voix sortent joyeusement du dégoût

En 1972, l’écrivain américain William Styron se demande pourquoi la guerre du Vietnam a inspiré aussi peu d’œuvres de fiction, et il répond : « Plus nous nous lançons dans des guerres qui menacent d’être totalement dépravées, plus il est douteux que nous puissions produire des œuvres d’imagination capables d’illustrer à grands traits et de façon plausible les multiples aspects de la nature humaine. » L’œuvre de Horacio Castellanos Moya, née dans le berceau d’une guerre particulièrement sale, au cœur d’un petit pays, y parvient. (Lire l'article)

Cinéma, Écrans, Guide

Chili, cinéma obstiné

Jusqu'au 18 décembre, la Cinémathèque du documentaire à Paris présente une rétrospective du cinéma documentaire chilien. Une manifestation exceptionnelle par son ampleur et sa qualité.
Frédéric Fiolof, La Magie dans les villes (Quidam éditeur). Une ordonnance littéraire de Nathalie Peyrebonne
Livres, Ordonnances littéraires

Frédéric Fiolof pour ceux qui nous font toucher (et dépasser) le fond

 Toucher le fond n’est pas toujours si simple. Il a pu le constater”, écrit Frédéric Fiolof dans La Magie dans les villes (Quidam éditeur). “Soudain, il a remarqué que son pied s’enfonçait encore. Le fond, c’était de la vase. Il s’est senti happé dans un monde plus bas et a pensé ça ne se peut pas”. Et pourtant... 
(Lire l'article)

Dominique de Rivaz, “Rose Envy”, éditions Zoé, 2012
Livres, Ordonnances littéraires

Rose Envy de Dominique de Rivaz pour les auto-dévorants : tous cannibales !

Aux obtus qui pensent qu’on peut difficilement faire du beau avec de l’apparent dégueulasse et aux cannibales, présents et à venir ! À ceux qui grignotent les bulbes de leurs cheveux, à ceux qui picorent les peaux mortes de leurs bouches et se régalent de leurs cuticules, à ceux qui se rongent tout ce qu’ils peuvent se ronger, aux meurtriers victimes d’eux-mêmes, pris de troubles obsessionnels compulsifs des plus divers et des plus inavouables et particulièrement “du calvaire de l’auto-dévoration”, aux self-eaters et fiers de l’être, une prescription : Rose Envy, de la cinéaste et auteure suisse Dominique de Rivaz. (Lire l'article)

Dario Fo
Théâtre

Ainsi fit Dario Fo

Lui et sa compagne Franca Rame, morte il y a trois ans , adoraient se lancer des piques à l'insu du public quand ils étaient ensemble sur scène. “Tu es sûre que tu as fermé le gaz?” lui glissait-il à l'oreille. “Tu as encore la braguette ouverte”, lui répondait-elle. Irréductible à la solennité, Dario Fo détestait les acteurs et les metteurs en scène qui se prennent au sérieux. “Ce n'est pas grave, ce n'est que du théâtre”, répétait-il.