La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

Hart attaque
| 26 Oct 2016

Depuis Don’t explain, l’album enregistré avec le guitariste Joe Bonamassa en 2011, Beth Hart n’a cessé de prendre de l’assurance, envoûtant d’une voix incomparable toutes les salles où elle se produit. La chanteuse californienne, aujourd’hui âgée de 44 ans, a enfin trouvé la voie qu’elle cherchait depuis longtemps. La chanteuse de rue de 18 ans découverte par David Wolff sur la 3rd Street Promenade de Santa Monica avait marqué celui qui est, encore aujourd’hui, son unique manager par ses interprétations proches de Etta James ou Nina Simone, ses idoles de toujours. Plus de vingt ans plus tard, cette pianiste dans l’âme – à l’âge de quatre ans elle se levait la nuit pour jouer du Beethoven – sort enfin de l’ombre et remplit les salles, de l’Olympia à l’Arena d’Amsterdam (elle est produite par le label néerlandais Provogue/Mascot).

L’album de reprises avec Bonamassa avait fait un tabac en Europe mais Beth Hart devait se montrer patiente avant de présenter sur le marché américain Bang Bang Boom Boom (2012), son nouveau disque de l’époque. Et la stratégie de David Wolff a commencé à payer. En décembre 2012, elle est invitée par Jeff Beck aux Kennedy Center Honors pour célébrer les carrières de Buddy Guy et de Led Zeppelin. Elle leur tire les larmes avec une version de “I’d rather go blind” d’Etta James. Et la standing ovation qui suit son énorme performance – en présence de Barack Obama – va finir de révéler la chanteuse.

 

Aujourd’hui, elle semble avoir digéré ses déboires de jeunesse, sa précarité interminable, les drames familiaux et les échecs trop nombreux. À chaque concert, elle fait frissonner son public par sa finesse, sa puissance et sa justesse d’interprétation. La voilà de retour en France, où elle attaquera bientôt sa  tournée d’automne, qui se conclura à l’Olympia le 13 décembre prochain.

Beth Hart, Fire on the FloorCette fois, Beth Hart porte dans ses bagages un nouvel album, Fire on the floor, travaillé et léché, où elle est entourée des plus grands musiciens. Michael Landau (Joni Mitchell, Michael Jackson, Pink FLoyd…), Waddy Wachtel (Linda Ronstadt, James Taylor, Brian Ferry…), Jim Cox (Leonard Cohen, Emmylou Harris, Alison Krauss…), Ivan Neville (Bonnie Raitt, Robbie Robertson…) et Dean Parks (Joan Baez, Madonna, Stevie Wonder, Elton John…) lui ont ouvert leur boîte à trésors. Son nouveau bébé est déjà dans les bacs et il crie très fort.

Dino Di Meo

 

Tournée française : mercredi 30 novembre – Le Splendide (Lille), vendredi 2 décembre – La Traverse (Cléon), samedi 3 décembre, Théâtre Femina (Bordeaux), lundi 5 décembre – La Cooperative De Mai (Clermont-Ferrand), mercredi 7 décembre – Le Pasino (La Grande Motte), jeudi 8 décembre – La Salle de l’étoile (Châteaurenard), samedi 10 décembre – Le Plan (Ris-Orangis), mardi 13 décembre – L’Olympia (Paris)

[print_link]

 

0 commentaires

Dans la même catégorie

Fragments de terre et d’eau

Depuis six ans, au début du mois de septembre, le Festival Terraqué pose la musique vocale et instrumentale à Carnac et ses environs. Son directeur artistique, Clément Mao-Takacs, fait de chaque concert un exercice d’hospitalité accueillant aux artistes, aux publics et à la musique. Le mot Terraqué, emprunté à Guillevic, signifie « de terre et d’eau ».

Un opéra, c’est une vie

L’opéra, c’est une vie, mais beaucoup plus vivante que notre banale vie, une vie en relief et en je ne sais combien de dimensions: sonore, visuelle, vocale, pneumatique –ça respire–, olfactive – votre voisin s’est parfumé–, tactile – la peau du chanteur dans sa voix, le mur de ce décor…

Clichés et contre-clichés (lieu commun)

Chaque nouvelle édition du festival d’Aix-en-Provence apporte dans son sillage une nouvelle rhétorique de la note d’intention. Cette année, le cliché est à la mode, ou plutôt la chasse aux clichés. Mais que penser des contre-clichés du Moïse et Pharaon de Tobias Kratzer?

Débats lyriques (où le naturel revient au galop)

À l’opéra comme ailleurs, les débats font rage: on se dispute, on s’affronte, on s’écharpe. Et voici que revient sur l’avant-scène la très sérieuse question du black face, qui est une autre manière de parler de nature et d’artifice.