La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

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La voix de Catherine Manandaza, soprano
| 14 Nov 2017
Un ruban d’or ondule, viennent les vagues, bleu à la crête, viennent les vagues qui s’enflamment de rouge, s’éclatent en jaillissement d’écumes.
Comme de l’or qui monte, n’en finit plus de monter, déferle en mille brillants une pluie flamboyante du ciel.
Les yeux ouverts reçoivent l’orage safran, les rafales ocres, vermeil, je tombe, dans un courant fauve de fruits, de larmes, de vent diamantaire, je cède.
Voix de Corfou, de Smyrne et de Céphalonie. Agapes, acanthe, tournesols, vert de soleil, éclat d’azur.
Graves dorés, or noir, fruits qui débordent. Graves bijoux, cascade de rubis, mais à qui rendre grâce pour la gloire de cette voix.
Voix femme, voix de vengeance, voix Phèdre, voix Médée, voix danseuse de Dionysos, voix Hécube qui pleure un enfant, voix femme, voix héroïne, voix déesse, voix Athéna au bel égide fondant sur le champ de bataille pour faire la guerre avec les Achéens, voix Méduse, voix de la Vierge de Constantinople que l’on prie, à Pâques, à Athènes, elle répond, c’est la voix de Catherine Manandaza, soprano.
Larges routes de l’aigu, comme à New York, voix 5ème avenue, lumières de la ville jusqu’aux lumières du ciel.
Voix qui va au cœur du noir pour en extirper les cris, et ce dont on détourne les yeux, la voix en soutient le spectacle, mire sans trembler les mères dont l’enfant est mort, la torture de l’amour, la perforation des passions. Voix soleil face à moi.
Voix cothurne d’Épidaure, voix Dora Maar, voix Guernica, voix Atossa venue de Perse, voix Agrippine née à Rome, Cariatides aux larges voiles.
Que le ciel trois fois s’amplifie pour accueillir la voix de Catherine Manandaza, soprano.
Clarté de verre soyeux , cristal pour s’allonger dans les courbes de l’aigu. La voie vers l’Empyrée comme adoucie, l’air est subtil, mais c’est facile, on va jouer.
D’autres fois le noir monte comme une liqueur rougissante d’érable, et parfois bleue du bleu profond de la nuit au bleu fragile d’un ciel, au bleu implacable d’un lac en haut de la montagne, voix aigle qui plane les lacs, bleu presque blanc, inévitable.
Là où je ne peux aller va cette voix, j’y suis. Voix Reine vierge, glace blanchie d’or. Immaculée, neige intacte au lac dans la montagne où reflète le soleil.
L’or cavale dans le ciel noir, douleur devenue douceur, gloire de la voix de Catherine Manandaza, soprano.

 

« Un bel di vedremo », extrait de Madame Butterfly de Puccini
Orchestre philharmonique de Xiamen (R.P. Chine)
Dir. Sylvain Audinovski
« Vissi d’arte », extrait de Tosca de Puccini
Philippe Alègre, piano
« Ebben ? ne andrò lontana », extrait de La Wally d’Alfredo Catalani
Concert « Tutti Al Opera », dir. J.P. Sarcos, mars 2011
Enregistrement live (sans sonorisation)

 


Catherine Manandaza se produit sur les scènes françaises et internationales dans un répertoire lyrique varié. À l’Opéra du Rhin avec Christophe Rousset et les Talens Lyriques dans Il Mercato di Malmantile de Domenico Cimarosa, elle débute avec l’un des principaux rôles, La Comtesse Giacinta.
Invitée pour la réouverture de l’Opéra d’Alger, elle y interprète sous la direction d’Amine Kouider les héroïnes mozartiennes Fiordiligi, Donna Anna, La Comtesse des Noces de Figaro, qu’elle donne aussi à l’Opéra de Damas sous la direction de J. Kalmar. La ville de Xiamen (Chine) l’a conviée à donner un grand récital lyrique avec l’Orchestre symphonique du même nom sur le thème des héroïnes de Puccini. Jean-François Zygel l’a sollicitée pour chanter Les Poèmes pour Mi de Messiaen au Théâtre du Châtelet à Paris.
Idéale pour servir des compositeurs tels que Verdi et Puccini, sa voix l’amène à incarner de grands rôles : Léonore du Trouvère sous la baguette de Martin Lebel à la Salle Gaveau, Tosca dans plusieurs productions, notamment à la Salle 3ooo à Lyon avec P. Fournier, Traviata au Palais de l’Unesco à Paris, Aïda sous la direction d’A. Chevtchouk (Salle 3000 à Lyon), Santuzza (Cavalleria Rusticana) à Tours, Traviata, Norma…
Elle s’est produite en récital à l’Opéra d’Alger avec l’Orchestre symphonique dirigé par Amine Kouider lors de précédentes éditions du Festival international de musique symphonique d’Alger, et en concert au Festival Piano Folies avec l’Orchestre de la Nouvelle Europe dirigé par N. Krauze. Elle affectionne aussi la musique sacrée qu’elle chante régulièrement dans les grandes églises de Paris et de France.
Le réalisateur Philippe Lanfranchi en a fait le personnage principal de son documentaire, Quai de Scène, diffusé à plusieurs reprises sur les chaînes Arte, Muzzik et Mezzo.
Actualités
En 2017, Catherine Manandaza s’est notamment produite en récital à Paris, à l’Église Saint-Julien le Pauvre, a été Norma à la Cathédrale Notre-Dame-du-Liban de Paris, où elle également chanté le Stabat Mater de Dvorak. À l’Église de la Madeleine, elle a chanté le Requiem de Verdi et y interprétera le Messie de Haendel, le 13 décembre 2017. Elle vient de se produire dans Traviata à l’opéra d’Alger et on l’entendra en récital le 22 décembre 2017, au Temple protestant du Luxembourg, à Paris.

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