De plus en plus occupé par ses prestigieuses commandes de peintures murales – la frise de la bibliothèque publique de Boston La Quête du Saint Graal, qu’il exécute entièrement dans son atelier de Morgan Hall, lui aura demandé onze ans de travail! – Abbey délaisse un...
Presque l’exact contemporain de Daniel Vierge, Edwin Austin Abbey (1852-1911) est un des plus brillants illustrateurs américains de son temps. Au cours de ses études à Philadelphie, il s’intéresse tout particulièrement aux pré-raphaélites William Holman Hunt, Sir John Everett Millais et Dante Gabriel Rossetti. Il ne cherchera pas à les imiter, mais on ressentira malgré tout leur influence dans les grandes peintures tardives de la deuxième partie de sa carrière, sa première peinture à l’huile répertoriée (May-day morning) datant de 1890, alors qu’il approchait de la quarantaine!
Il quittera très jeune les États-Unis pour s’établir en Angleterre où il sera accepté dans le cercle pré-raphaélite, comme étant l’un des leurs. Il se liera également d’amitié avec deux autres américains expatriés en Angleterre, Frank Millet et John Singer Sargent, avec qui il aura l’occasion de travailler, et se rendra souvent à Paris où il fréquentera d’autres artistes, Whistler notamment qui vécut une douzaine d’années rue du Bac.
C’est surtout à l’illustrateur de Goldsmith et de Shakespeare, au virtuose de la plume que nous nous intéresserons en explorant l’immense fonds (environ 3000 œuvres, aquarelles, dessins, pastels, gravures, peintures, carnets de croquis) offert, après sa mort en 1911, par sa veuve à la Yale University Art Gallery.
par Philippe Mignon
*Illustration: Portrait de Edwin Austin Abbey par John Singer Sargent
Le songe d’une nuit d’été
Le Songe d’une Nuit d’Été achève en 1894 la série des comédies commencée six ans auparavant. Abbey reviendra à Shakespeare seulement huit ans plus tard pour illustrer les tragédies. Les dessins en seront régulièrement publiés de 1902 à 1909 dans la revue Harper’s...
Le Conte d’Hiver
La troisième (tragi)comédie illustrée au cours de l’année 1892 fut Le Conte d’Hiver. Après La Mégère apprivoisée et Les deux Gentilhommes de Vérone, on remonte dans le temps et se retrouve en Sicile. Trop occupé sans doute par ses autres commandes, Abbey n’achèvera...
Les deux gentilshommes de Vérone
À présent que la mégère est apprivoisée, quittons Padoue pour rejoindre Vérone puis Milan en compagnie des deux amis Valentin et Proteo et de leurs amoureuses Julia et Sylvia. Déguisement, chassés-croisés et rebondissements, mais tout finit bien, chacun retrouvant sa...
La mégère apprivoisée
Après La Tempête, Abbey illustre deux des premières comédies de Shakespeare: La Mégère apprivoisée (à laquelle nous consacrons cet article) et Les deux Gentilhommes de Vérone. Retour donc à l’Italie. L’illustration de la deuxième scène de l’acte III, où l’on voit...
La Tempête
Dernière des quatre comédies illustrées en 1891, La Tempête. Sous la plume d’Edwin Austin Abbey, nous retrouvons Prospero, sa fille Miranda, le difforme Caliban, les ivrognes Stephano et Trinculo le bouffon, ainsi que les apparitions fantomatiques d’Ariel esquissées...
La Nuit des Rois
Il nous plaît d’imaginer que Abbey termine sa grande série de 1891 par La Nuit des Rois, qui s’ouvre sur le naufrage (provoqué par une tempête) du navire qui transporte les jumeaux Viola et Sébastien, avant de conclure avec La Tempête elle-même, une des dernières...
Peines d’amour perdues
On ne saura jamais si Abbey a illustré Peines d’amour perdues juste après Tout est bien qui finit bien. Il y a en tout cas une parenté entre les dessins de ces deux comédies de Shakespeare. La première illustration de l’acte I est un rare exemple de dessin à la...
Tout est bien qui finit bien
Impossible de déterminer dans quel ordre Abbey a réalisé les illustrations des quatre comédies dont les dessins sont datés de 1891. Une année très productive, puisqu’il travaillait en même temps sur ses premières commandes de peintures murales! On aurait d’ailleurs...
Beaucoup de bruit pour rien
En 1890, l’année de son mariage, de son déménagement à Morgan Hall et de la construction de son grand atelier, si l’on excepte les derniers dessins de Comme il vous plaira, Abbey n’illustrera qu’une autre comédie de Shakespeare: Beaucoup de bruit pour rien. On a...
Comme il vous plaira
Après Mesure pour Mesure, Abbey nous entraîne avec Célia et Rosalinde dans la forêt d’Arden qu’il esquisse à la plume avec beaucoup de finesse, se contentant dans certains dessins de la suggérer en quelques traits. Nous sommes souvent plus près des ses illustrations...
Mesure pour mesure
De 1888 à 1894, E.A. Abbey illustrera pour Harper’s 14 comédies de Shakespeare. Ces dessins publiés au fur et à mesure dans le Harper’s New Monthly Magazine seront réunis ainsi en 1896 dans une édition en 4 volumes. Vol. 1. Much ado about Nothing, As you Like it, The...
Les Joyeuses Commères de Windsor
Les comédies de Shakespeare ont été publiées en quatre volumes chez Harper’s seulement en 1896, mais E.A. Abbey avait déjà réalisé un bon nombre d’illustrations dès 1889. En témoignent celles des Joyeuses Commères de Windsor dont les dessins de sa main sont datés de...
Morgan Hall
À la fin de l’été 1889, Abbey achève donc les illustrations de A Comedy for Errors, tout en dessinant des costumes pour une production de La Tosca: Il se rend à Londres fin novembre pour en finaliser les derniers détails et termine sa grande première toile à la...
La Comédie des Erreurs
Edwin Austin Abbey accepte finalement la proposition de Harper’s d’illustrer les comédies de Shakespeare. Il est vrai que depuis la première, à laquelle il n’avait pas donné suite, les conditions ont été largement revues à la hausse! Une commande de 133 illustrations...
De Broadway à Venise
Edwin Austin Abbey quitte l’ambiance des campagnes anglaises pour celle de la Sérénissime. Une magnifique entrée en matière pour une édition des comédies de Shakespeare qui lui prendra six années… entre Quête du Graal et Village Déserté. Ci-dessous, les illustrations...
Alfred Parsons
En marge de notre série d’articles consacrés à la carrière d’Edwin Austin Abbey, il ne serait pas juste et nous serions incomplets si nous ne publiions pas quelques dessins de son ami “colocataire“ (ci-dessus, le croquis où figure leur adresse commune. 54 Bedford...
The Quiet Life
En mai 1888, invité à Broadway pour un weekend chez Frank Millet, Abbey fait la connaissance de Mary Gertrude Mead, qui allait changer sa vie. À 37 ans, après avoir été diplômée à l’université de Vassar, étudié les langues romanes en Europe, travaillé à l’école des...
Balades et ballades
Les premières illustrations de She stoops to conquer furent publiées dans le numéro de décembre 1884 du Harper’s Monthly. En les voyant, Abbey fut furieux. Ses indications n’avaient pas été suivies. Les grands dessins avaient été réduits et les vignettes agrandies, le...
Les erreurs d’une nuit
L’action de la comédie d'Oliver Goldsmith She stoops to conquer, d’abord titrée Les Erreurs d’une nuit, se déroule en une seule nuit. Elle tourne autour du personnage de Kate Hardcastle, qui se déguise en servante pour attirer l’attention de Charles Marlow, un homme...
Voyages et rencontres
En janvier 1879, Edwin Austin Abbey fait la connaissance, chez le peintre George Henry Boughton (Norwich, 1833 – Londres, 1905), d’Alfred Parsons (1847-1920), un artiste de quatre ans son aîné déjà reconnu pour ses peintures florales et de paysages, qui allait devenir...
Arrivée à Stratford-upon-Avon
Edwin Austin Abbey. Paysage dessiné l'été qui a précédé son...
Des États-Unis à l’Angleterre
Edwin Austin Abbey est né à Philadelphie en 1852. À partir de 1866, il apprend le dessin auprès du peintre Isaac L. Williams, puis suit des cours du soir à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts, où il a comme professeur le graveur, dessinateur et portraitiste...
























