Johnny Hallyday, lourd comme un cheval mort
La chanson la plus torride du répertoire français a été composée en 1969, comme il se doit : c’est la célébrissime “Que je t’aime”. Les paroles équivoques de cet énorme succès de Johnny Hallyday ont affolé une ou deux générations d’adolescents ; elles sont dues à Gilles Thibaut, pseudonyme de Lucien Thibaut, mort en 2002 sans livrer tous ses secrets. Toutefois cet excellent parolier a eu le temps de confier, dans une interview au magazine Je Chante, que la version initiale de “Que je t’aime” ne comprenait pas quatre couplets — ceux qu’a chantés notre Johnny national — mais six. Pourquoi deux couplets ont-ils donc été censurés ? (Lire l'article)
Mort pour la France
La première chose qui a frappé Jacques, c'est ce bruit, cette rumeur formidable qu'il a commencé à entendre alors que le front était encore à des kilomètres.
Page blanche
“Sur une page blanche tout est possible”. Cette phrase de Mao, Paul l’avait trouvée merveilleuse la première fois qu’il l’avait lue. Il avait alors dix-sept ans. Il ignorait que ces mots avaient coûté la vie à plusieurs millions de Chinois. C'est ainsi que naquit chez lui une vocation d'écrivain.
Voyage en eau lourde
L’aube fut atroce, le réveil sous la tente consternant. La pluie avait redoublé, comme leurs douleurs au dos. Si la littérature se nourrit de la vie, il n’est pas sûr que la vie gagne à se nourrir de littérature.
18 – Mercredi 24 mai, 20 heures
Kurz s’est manifesté de façon inattendue. Il a appelé Billot hier soir pour lui offrir de boire...
Compte à rebours
Apparemment, c’était dans la nuit du mardi au mercredi que les affiches étaient collées. Mais par qui et pourquoi ? Cela ressemblait vaguement à un compte à rebours...
Les complaisants
les moins oublieux se souvenaient que des années plus tôt déjà l’hiver avait ainsi repris la mer en plein janvier et qu’on n’en pouvait donc tenir pour responsable celle que les pareils appelaient la folle
5 – Lundi 25 avril, 20 heures
Parfaitement. Une révélation. Un scoop? Je n’irais pas jusque-là. Enfin puisqu’il faut le dire....
Roland Barthes, le langage comme peau
Le 25 février 1980, vers 15h00, Roland Barthes sort d’un déjeuner avec François Mitterrand, candidat à l’élection présidentielle autour duquel Jack Lang a voulu réunir quelques intellectuels. A 15h45, le philosophe et sémiologue se fait renverser par une camionnette de blanchisserie devant le 44 rue des Écoles, tout près du Collège de France. Les secours le récupèrent inconscient, saignant du nez, et le transportent à la Salpêtrière. Il y meurt le lendemain, à l’âge de 64 ans. Tout a été dit sur cette mort, et même imaginé — voir La septième fonction du langage, de Laurent Binet. Tout sauf ceci : qu’est-il advenu du cartable en cuir noir que Barthes avait avec lui au moment de l’accident ? Et que contenait-il ? (Lire l'article)
Une journée particulière
Samedi 20 mars 2021, 7h45. Marie vient s'asseoir à la table du petit-déjeuner avec son portable...
L’ œil d’Apollon
Les autres filles de la classe nous ont assez vite surnommées Bouffie et Vampirette, ce qui montre assez bien l'amour qu'elles nous portaient. Nous le leur rendions bien à ces idiotes.
Les refusés d’“Osez”
La Musardine est une maison d’édition française spécialisée dans les textes érotiques. Elle est connue en particulier pour sa collection Osez, dont les ouvrages sont tous dédiés à des pratiques plus ou moins transgressives ainsi que l’indiquent leurs titres : Osez la sodomie, Osez le libertinage, Osez coucher pour réussir, etc. La collection regroupe à ce jour près de soixante-dix titres, et pourrait en compter de deux plus si Osez la zoophilie et Osez l’acromotophilie avaient été publiés. Mais ces manuscrits sont restés dans les tiroirs de l’éditeur, peut-être par peur de poursuites judiciaires, peut-être parce que le marché de ces deux ouvrages s’annonçait extrêmement limité. Il est possible enfin que les textes en question n’aient pas eu une qualité littéraire suffisante, ce dont nous n’allons pas tarder à juger. (Lire l'article)
XX. La Main de la Fatalité
C’est une redingote bleu pâle qu’il avait choisi de revêtir le jour où elle frappa. Il s’en souvint et, plus tard, rechigna à s’en parer, allant même jusqu’à la céder, pour rien, à un vagabond qu’il croisa de nuit. Il s’en était paré le matin, et aux petites heures du jour avait parcouru les boulevards. Il riait sous ses moustaches et ses lunettes fumées, lorsque les quidams laborieux ralentissaient leur pas à sa vue. La journée avait été banale. Et ce n’est qu’après coup que l’on tenta d’y voir, ou de chercher dans les jours qui précédèrent, quelque incident exceptionnel qui expliquât la tragédie. (Lire l'épisode)
Les ongles de Picasso
« Tu as seize ans, me dit-il. Figure-toi que c’est l’âge qu’avait Duguay-Trouin lorsqu’il...
Sous le ciel toujours bleu
dormir rêver peut-être de prendre rendez-vous chez le coiffeur fermé consulter un catalogue de...
L’impropre de l’homme
par les milles détours liturgiques de leur ramure effeuillée les grands platanes du boulevard tentaient d’approcher le ciel
et ce matin pâle dimanche grelottant aux hurlées des scies mécaniques
À ceux qui résistent
des feuilles nous avons pris la lumière bleutée qui fait aux arbres leur robe d'ombre
et du ciel le roulement d'un coup de dés sur le tapis de l'infini
aux bouches emprunté les poissons et l'argent des paroles
XLIV. Heureux événements
Interloqué, le Prince Tigrovich von Tigrovich dressa l’oreille et tourna ses yeux jaunes vers le soleil couchant, orbe rouge, couronne sur minaret. Alors il la vit, qui marchait vers lui, voilée d’un beau tissu moirée et velouté, reconnaissable entre mille à ses yeux d’un vert bleu qui le disputait aux derniers éclats de l’astre et tenant à la main une cavale que l’on avait laissée entrer dans la mosquée, Emma Volkovitch-Romanès, qui marchait dans la lumière du Couchant. Herself. Le Prince von Tigrovich alla vers elle, tremblant... (Lire le dernier épisode)