
Daniel Vierge. L’alimentation pendant le siège. Le Monde illustré. 4 février 1871
À son arrivée à Paris la famille Urrabieta s’installe rue Blanche. Fasciné par la ville, Daniel sillonne la capitale allant de l’arc de triomphe à la noire Venise que faisait la Bièvre, ce petit Manzanares*, il dessine jour et nuit.
L’écrivain, journaliste et dessinateur Charles Yriarte (1832-1898), directeur du Monde illustré, impressionné par son talent, l’engage. Le jeune homme d’à peine 19 ans s’y retrouve en compagnie d’une brillante équipe d’illustrateurs – Edmond Morin (1824-1882), Albert Robida (1848-1926), Cham (1818-1879), pour ne citer que les plus connus.
Son premier dessin publié, et signé Vierge, le 17 septembre 1870 illustre le départ des spahis quittant Paris pour contribuer à sa défense extérieure, l’empire français ayant déclaré la guerre au royaume de Prusse le 19 juillet.
Pendant toute la guerre franco-prussienne et le siège de Paris, Daniel Vierge dessine au crayon, à la plume et à l’encre de nombreuses scènes qui seront ensuite gravées sur bois entre autres par Amédée Daudenarde (1839-1907) et Fortuné Meaulle (1843-1916) indispensables “graveurs maisons“, dont on a du mal à imaginer de nos jours le rythme de travail infernal!

Daniel Vierge. Scènes de bombardement. Le Monde illustré. 4 février 1871
Quand il est possible de retrouver les premiers croquis de Daniel Vierge et leur traduction en bois gravé, la confrontation est passionnante. Plutôt que de joindre à cet article trop d’images de cette période, nous choisirons de privilégier celles dont il reste les premiers jets du dessinateur. On peut supposer que des stades intermédiaires ont disparu ou que Daniel Vierge dessinait certains détails directement sur les bois avant la gravure. Il cherchera plus tard des techniques qui lui permettront d’obtenir des reproductions les plus proches possibles de ses dessins.
À suivre…
*Jules de Marthold, Daniel Vierge. 1906










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