Un marcheur à Paris
Paris est un livre ouvert, le grand livre de la marche urbaine. Cela confère au marcheur dans la ville un statut singulier : il est le plus apte à capter les signes de la transformation urbaine, parce qu’il marche et écrit les métamorphoses de la ville, en tentant de comprendre ce système où il voudrait se déplacer. Le marcheur devient un être palimpseste de Paris, ainsi que l’imaginait dans une étrange rêverie prophétique Victor Fournel, homme de lettres contemporain de Baudelaire : “C’est un daguerréotype mobile et passionné qui garde les moindres traces, et en qui se reproduisent, avec leurs reflets changeants, la marche des choses, le mouvement de la cité, la physionomie multiple de l’esprit public, des croyances, des antipathies et des admirations de la foule.” Ce marcheur-chroniqueur est également un être de mythologies, dont l’œil, sans doute aiguisé par l’expérience, scrute les signes de nos habitudes, de nos rites, de nos manies, tout ce qui forge nos propres mythes urbains. De ces micro-mythologies quotidiennes de Paris, la chronique d’un marcheur urbain, “Degré zéro”, se charge en les démystifiant.
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