LIVRES
On ne meurt que plein de fois
Les westerns en littérature sont nombreux. Celui-là est décalé, surprenant et quantique. Un petit gros et un grand maigre arrivent dans une ville de l’ouest américain où personne ne va. Un duel s’y déroule. Mais la balle mortelle est figée dans l’air. Les putes comme le shérif sont statufiés. Comme de pierre. Il y a quelque chose à voir avec le temps qui passe de totalement détraqué dans ce coin de poussière. Un truc qui coince et se débloque, qui recoince et empêche de se tuer normalement. LB
Booming de Mika Biermann, Éditions Anacharsis, 15 euros
Constance Guisset, le tourbillon du design
Il a accompagné son exposition “anima” présentée au Mudac de Lausanne, mais ce n’est pas qu’un catalogue. Beaucoup d’objets y tourbillonnent, de la lampe Vertigo aux papiers de la scénographie du Funambule d’Angelin Preljocaj. Les mots, de la fiction à la poésie, se bousculent pour définir le rond, l’abstrait, la couleur, la délicatesse… Grâce au graphisme d’Agnès Dahan, à des invités comme l’écrivain Eric Reinhardt, la designer Constance Guisset éclaire en prestidigitatrice son petit monde et le travail de son studio. Dans un beau livre qui s’envole au-dessus du design tout en plongeant dans ses dessous. AMF
Constance Guisset Studio, éditions Infolio/Mudac, 35 euros.
Quand Lausanne s’est réveillée jardin
On arpente d’abord la ville suisse qui n’est “constituée que de pentes”. On resitue bien les 30 étapes de Landing, Lausanne Jardins 2014, festival qui a transformé la ville en laboratoire végétal pendant quatre mois. Dans un ouvrage en trois cahiers distincts, le paysagiste Christophe Ponceau et le designer Adrien Rovero, commissaire de cette manifestation, retracent la genèse des projets. Semant, de textes en photos, de belles traces durables à ce que furent ces folies éphémères de créateurs : pépinière en transit, gazon gonflé à bloc, ou parking jardin. AMF
Landing Gardens, Lausanne Jardins 2014, Christophe Ponceau, Adrien Rovero, art & fiction, 30 euros.
SÉRIES TV
Pudding
Résumons : Downton Abbey, c’est bel et bien fini hélas, et la série spin-off de The Good Wife n’a pas encore commencé (c’est pour février prochain, sous le titre The Good Fight). Alors pour se consoler et pour patienter, il reste The Crown, la série de Netflix sur The Queen Elisabeth II. Il y a de beaux costumes et de bien belles images, des histoires d’amour contrariées et des dilemmes cornéliens dans chaque coin de château. C’est léger comme de la chantilly et ça se digère pareil. Après chaque épisode, on tend son assiette pour un petit rab tout en sachant qu’on va le regretter. Sinon, dans un genre diamétralement opposé, il y a la saison 7 de Shameless, où l’on pisse et où l’on vomit dans une parfaite alacrité. EL
The Crown, Netflix
Shameless, Canal + Séries
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