Expérience en sous-sol
Personnage principal, un milliardaire : « Les premiers millions engendrent un sentiment enivrant de toute-puissance. Au premier milliard, on devient carrément immortel. » Oui mais parfois, aussi, on se fait enlever, séquestrer dans une cave pendant des semaines, des mois. C’est ce qui arrive à Emmanuel Wynne, quatrième fortune de France, « magnat des transports, millionnaire, puis milliardaire, patron de presse, actionnaire de centaines d’entreprises. » Pas de demande de rançon : « Tu as été enlevé pour les besoins d’une expérience. » Son geôlier le met au travail, il devient « empileur de sucres » : parodie de poste, parodie d’entreprise, parodie de dialogue social. C’est cruel, c’est drôle aussi, c’est assez noir. Bonne lecture de rentrée. NP
Renaud Cerqueux, Afin que rien ne change, Le Dilettante
Fille (de)
« … dans la vie, on était la fille de quelqu’un puis la femme de quelqu’un, parce qu’il y avait deux mots pour désigner le garçon et le fils, mais un seul pour la fille, de même que deux mots distinguaient l’homme et le mari, tandis que la femme n’en avait qu’un… Mariette pensait que l’on pouvait être un garçon indépendamment de sa qualité de fils, indépendamment de ses parents, parce que des millénaires de mythes tenaient lieu de parents aux garçons. » Lisez, lisez le roman de Gaël Octavia : c’est une merveille, un texte qui émeut sans prévenir et qui démontre sans imposer. NL
Gaël Octavia, La Fin de Mame Baby, Gallimard, coll. Continents noirs
Vivement dimanche à la galerie
Le 24 septembre, de midi à 18 heures, « Un dimanche à la galerie » ouvre les portes de cent galeries parisiennes. L’occasion d’une balade dominicale sous le signe d’un art pluriel, puisqu’on y verra de l’art ancien, contemporain, des performances inédites, et qu’on y rencontrera des artistes et bien sûr des galeristes. De Opéra-Madeleine au Marais, de Belleville à Saint-Germain-des-Prés, « Un dimanche à la galerie » est une occasion festive – et gratuite – de découvrir un panorama de la création française et internationale. Accessoirement, on y trouve aussi quelques points pour se restaurer qui valent le détour. SE
Un dimanche à la galerie, dimanche 24 septembre de 12h à 18h à Paris
Le désir sous Tripp
Les filles, c’est pas facile. Quand on est gamin, on n’y comprend rien. Et ça ne va pas en s’arrangeant quand les hormones s’en mêlent, que ce truc qui durcit tout le temps entre les jambes devient une obsession. Le désir est partout, et avec lui, inséparable, l’envie de sentir son cœur battre. « Autobiographie sexuelle » de JeanLouis Tripp (coauteur de Magasin général), Extases traite avec simplicité et pudeur un sujet délicat, le désir masculin, sans pour autant se cacher derrière des faux-semblants. Il est très clairement question de bites, de désirs, de fantasmes. Et des contradictions que rencontre un jeune homme lors de ses découvertes intimes – entre besoin d’être rassuré, de construire, et frénésies d’aventures. SE
Extases (tome 1), de JeanLouis Tripp, Casterman, 2017, 22 euros.
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