La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

| 25 Sep 2025

En mai 1888, invité à Broadway pour un weekend chez Frank Millet, Abbey fait la connaissance de Mary Gertrude Mead, qui allait changer sa vie. À 37 ans, après avoir été diplômée à l’université de Vassar, étudié les langues romanes en Europe, travaillé à l’école des Mines de New York et enseigné à la Roxbury Latin School, elle était également amatrice d’art au point d’avoir organisé en 1884, au Metropolitan Museum of Art de New York, une exposition du peintre britannique George Frederic Watts (1817-1904).

En septembre 1888, quand Abbey revient à Broadway, il la voit tous les jours, jusqu’à ce qu’elle regagne les États-Unis en janvier 89.

Edward Abbey. Old songs

Edward Abbey. Old songs. « Phillada Flouts Me »

Un mois plus tôt, Harper & Brothers avaient publié Old songs, « le plus beau livre de l’année » d’après un chroniqueur de The Critic. Malgré le succès rencontré par ce nouveau livre, Mary Gertrude Mead, essaie de convaincre Abbey de plus se concentrer sur la peinture. Chaque fois que je peins, je ne peux m’empêcher de me sentir coupable, comme si j’étais en train de perdre mon temps et mon énergie, qui devraient être entièrement consacrés à ma profession légitime, écrivait-il à son amie.

La réflexion de Gertrude d’une part puis, d’autre part, le départ annoncé de Georges Parsons de son poste chez Harper & Brothers conduisent Abbey à considérer autrement la suite de sa carrière. Après un court séjour à New York pour superviser la parution de The Quiet Life… et retrouver celle qu’il épousera l’année suivante, il rentre à Londres, où il se sent mal à l’aise dans son atelier et regagne finalement Broadway. Aussitôt, l’inspiration revient, mais comme il l’écrit alors à Charles Parsons: « Je me dois de vous dire, à présent que vous n’êtes plus en poste, que depuis mon retour, j’ai essentiellement peint! »

The Quiet Life paraît en librairie en décembre 1889. Une autre grande réussite à son actif et le sommet de sa collaboration avec Alfred Parsons qui ne se contente plus pour cette édition de dessiner lettrines ou culs-de-lampes, mais réalise aussi quelques très beaux paysages. On peut regretter qu’ils n’aient presque plus travaillé ensemble par la suite.

Les cinq dessins à la plume et l’esquisse à l’aquarelle d’Abbey présentées ci-dessous sont suivies d’un choix d’illustrations saisies directement depuis un exemplaire un peu jauni de la première édition. Nous consacrerons l’article suivant à quelques-uns des dessins d’Alfred Parsons qui complètent l’ensemble.

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans la même catégorie