D’après ses anciens amis, c’est dès l’adolescence qu’il aurait développé sa passion pour les pôles. La lecture des Aventures d’Arthur Gordon Pym d’Edgar Poe, du Sphinx des glaces (suite du précédent imaginée par Jules Verne) puis des Aventures du Capitaine Hatteras au pôle Nord (toujours par Jules Verne) a été déterminante. Il a ensuite dévoré tous les récits des expéditions entreprises par des explorateurs intrépides déterminés à vaincre les pôles. Aucun des exploits et des drames vécus par Robert Peary, Roald Amundsen, Umberto Nobile, Ernest Shackleton – pour n’en citer que quelques-uns – ne lui était inconnu.
Las ! il était né trop tard . Aucun autre pôle à l’horizon dont il aurait pu être le découvreur.
On ne lui a connu aucune liaison, juste une brève amourette avec une étudiante un peu trop enflammée à son goût. Leur courte relation s’est terminée de façon glaciale.
Triste voyageur immobile enfermé depuis des années dans ses rêves de gloire… et son appartement du centre de Paris, qu’il n’a pratiquement jamais quitté. Un bel héritage lui avait permis d’y vivre comme un rentier et d’y recréer grâce à de talentueux artistes un fabuleux paysage de banquise, au centre duquel trônait un vaste igloo où il aimait venir se refroidir. Car tout son appartement avait été progressivement transformé en la gigantesque chambre froide dont il avait toujours rêvé.
C’est entre les pattes d’un ours blanc naturalisé dont il avait fait récemment la coûteuse acquisition chez Deyrolle que l’on a retrouvé hier son corps congelé.
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