Il s’est assis en face de moi dans le RER B.
La soixantaine, peut-être moins, tout le monde ne vit pas les mêmes printemps.
Une barbe poivre et sel. Ou plutôt poivrot et sel si l’on en juge d’après le regard du pauvre homme.
Et quel regard, malgré une lourde paupière tombante!
Rapidement tombée la paupière.
À présent, le pauvre homme dort. En témoigne un ronflement discret et régulier.
Mais il ne dort que d’un œil! L’autre, grand ouvert, me fixe. On ne m’a sans doute jamais regardé avec une telle intensité.
Gentilly, Laplace, il me faut encore deux ou trois stations pour réaliser que l’œil qui me dévisage ainsi avec un tel éclat… est un œil de verre.
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