On ne sait toujours pas comment un gorille a pu s’introduire au troisième étage d’un petit immeuble de la paisible rue d’Orchampt, située au cœur du Montmartre historique. Est-il entré de nuit par une fenêtre ouverte? A-t-il profité subrepticement de l’inattention du gardien, au moment où il sortait les poubelles… ou bien encore connaissait-il le code, comme l’a curieusement suggéré un des enquêteurs – ce qui paraît tout de même peu vraisemblable – on ne le sait pas encore?
La locataire, une octogénaire retrouvée en état de choc, affirme n’avoir entendu aucun bruit suspect avant de se retrouver en présence du patibulaire hominoïde. Elle reconnaît ne pas avoir été maltraitée par le monstre –qui l’a même « ignorée », a-t-elle soupiré–, pendant les quelques heures qu’a duré son calvaire.
Le gorille a systématiquement fouillé tous les tiroirs, retourné les meubles, soulevé matelas, tapis « comme s’il était à la recherche de quelque chose de précis! » a déclaré la victime.
On ne sait pas ce que cherchait le simiesque cambrioleur. Toujours est-il qu’il est reparti avec une charentaise (le pied gauche), un rond de serviette, le dentier de la malheureuse victime, ainsi que – perte encore plus irréparable – le portrait (dans son costume de marin) de feu son mari, le tout jeté pêle-mêle dans le cabas de la veuve inconsolable.
Laissant le petit appartement dans un désordre indescriptible, l’hominidé est sorti par la fenêtre à la nuit tombée et a disparu sans laisser d’adresse.
0 commentaires