La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

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Une collection au poil
| 10 Oct 2024

HORACE GRATYS PRÉSENTE UNE NOUVELLE COLLECTION “AU POIL”!

Chacune connaît notre combat de tous les jours* contre la dégoûtante barbe (au sens propre – si l’on peut dire – et au sens figuré…), notre mobilisation sans faille contre l’odieuse renaissance de la révoltante moustache, notre lutte acharnée contre les abominables (parfois même abdominables. NDLR) tatouages de tous poils.

Nous participons chaque année au défilé de la fierté glabre organisé par le Mouvement Contre la Banalisation des Barbes et l’Extension du Domaine des Tatouages ( MOCOBABAEXDOTA) auquel nous prêtons sans relâche la puissance de feu de nos plumes acérées.

Mais puisque nous parlons de plumes, il est temps de signaler l’arrivée inespérée au sein du mouvement d’un soutien de taille (de coupe – qui plus est bien dégagée au dessus des oreilles – serait plus juste !), celui d’Horace Gratys.

Aucune des créations révolutionnaires du célèbre capilliculteur paysagiste et chapelier connecté n’a échappé à la vigilance de la rédaction et à l’attention de nos lectrices, toujours sur le qui-vive. Ses fameux postiches sont encore sur toutes les lèvres** (façon de parler), ainsi que ses élégants tatouages (ne citons que le fameux modèle octopus de tentaculaire mémoire) – repositionnables, ceux-là, contrairement aux si ridicules (et aux mêmes sempiternels motifs !) graffitis inamovibles que nous dénonçons avec force -.

Horace Gratys ne se contentera pas à l’avenir d’apporter un soutien financier au MOCOBABABEXDOTA, mais surtout fera preuve d’imagination pour proposer des solutions alternatives à ceux (parfois même celles) qui – suivant bêtement la mode – ne pourraient absolument pas se passer de laisser pousser un ornement (!) horripileux sous les ailes de leur nez ou sur la pourtant délicieuse fossette de leur menton.

Oublions la fossette car c’est d’ailes qu’il va être question.

C’est à l’occasion d’une des promenades dominicales en forêt, qui lui permettent de se ressourcer, que le capilliculteur a imaginé la gamme totalement nouvelle de postiches qu’il vient de présenter à la presse.

« Au détour d’un sentier, je parvins sur le lieu d’un véritable massacre. D’un pauvre martinet noir (Apus apus), victime d’un rongeur ou d’un rapace, il ne restait plus qu’une volée de plumes, la tête et – miraculeusement – ses deux fines ailes absolument intactes. Je les emportai sans véritablement savoir ce que j’allais en faire. De retour à mon domicile, je les déposai délicatement sur des magasines qui trainaient sur la table basse du salon en attendant de leur trouver une place de choix dans le modeste cabinet de curiosités que j’ai aménagé dans mon atelier.

Quelle ne fut pas ma surprise, quand j’allai les rechercher, de découvrir que je les avais placées – tout à fait par hasard*** – sur le portrait du nouveau premier ministre fraîchement désigné. Et qui plus (et mieux) est de telle façon qu’elles enjolivaient son faciès un peu fade d’une fière paire de bacchantes!

Voilà une belle idée ! m’exclamai-je alors. Pourquoi ne pas remplacer l’odieux poil par la plume légère ? J’ai aussitôt mobilisé toute mon équipe et nous sommes fiers de lancer une nouvelle collection de postiches qui devrait faire date.

Nous allons rapidement développer une large gamme qui devrait séduire un grand public – et pas que les hommes ! -. Nous proposerons de nombreux modèles de toutes les formes et de toutes les tailles en ne nous refusant pas la couleur. Nous travaillons sur des élégantes moustaches vert perruche ! En outre, nous envisageons également de décliner nos modèles sous forme de sourcils et de barbiches. Et last but not least, nous devrions lancer avant les fêtes un séduisant modèle de perruque : le Papageno.“

Les plumitifs de la rédaction souhaitent un bel envol à cette nouvelle collection ailée.

Propos recueillis par
Germaine Palarge

*Et ne parlons pas des nuits.
**Et sur quelques mentons et autres crânes sous-chevelus.
***Ben voyons !

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