Daniel Urrabieta est né le 5 mars 1851 à Madrid. Son père Vicente Urrabieta Ortiz (1823- 1879) ayant épousé en 1845 Juana Vierge de la Vega, il signera plus tard ses dessins du nom de sa mère*.
Vicente était un illustrateur connu, collaborateur de la revue espagnole La Ilustración. Il a entre autres ouvrages illustré La Révolution de Barcelone (de Juan G. Torres) et L’Histoire de la domination des Arabes en Espagne (de José Antonio Conde).

Vicente Urrabieta, « Iglesia y convento de San Agustín en Salamanca ». La Ilustración católica (republication en 1882 à la mort de son auteur)
Daniel eut l’occasion pendant son enfance de voir défiler dans la maison paternelle tout le monde intellectuel de Madrid: poètes, dramaturges, historiens, romanciers, hommes politiques et militaires…
À très bonne école, Daniel apprit très tôt le dessin en regardant son père travailler et en profitant de son enseignement. Il aurait fait très tôt son premier croquis d’une silhouette d’un soldat en utilisant un fantassin de plomb comme instrument après avoir remarqué qu’il marquait le papier.

Croquis d’enfance (1869). Crayon graphite, plume, encre brune, lavis d’encre et aquarelle
Sa santé étant fragile, son père l’emmène à Pinto, sur la route de Madrid à Tolède, où il le formera jusqu’à son retour à Madrid à l’âge de 14 ans. Vicente donne alors le choix à Daniel entre le conservatoire – il a aussi des dispositions naturelles pour la musique – et l’École des Beaux-Arts. Daniel se décide sans hésiter pour celle-ci. Il dessine avec acharnement, copie Vélasquez et Goya au Prado, seconde son père et illustre quelques romans de dessins sur bois et surtout couvre des cahiers de centaines de croquis réalisés dans la rue.

Croquis d’enfance (1869). Plume, encre brune, lavis d’encre et aquarelle
Quand la famille quitte l’Espagne pour s’installer à Paris, Daniel est prêt à démarrer sa vraie carrière.
Nous sommes à la fin de l’année 1869 et à la veille d’événements tragiques.
*Daniel Vierge aura un frère, Samuel Urrabieta (1853-1886), qui fera également une courte carrière d’illustrateur. Curieusement, Jules de Marthold, critique d’art, qui a consacré à Daniel Vierge un livre paru en 1906, soit deux ans après sa mort, n’évoque jamais ce frère, mort tragiquement en 1886 dans un accident ferroviaire.

Croquis de jeunesse. Crayon graphite, plume et encre brune.
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