Né le 15 avril 1863 à Karlsruhe, Heinrich Kley étudie de 1880 à 1885 – à part un bref détour par Munich – à l’école des Beaux Arts de la ville. Il y reçoit l’enseignement du peintre d’Histoire Ferdinand von Keller.
Sa première commande officielle – en 1886 – est un album sous forme de leporello destiné à commémorer le 500ème anniversaire de l’université de Heidelberg. Cette immense procession regroupant des centaines de personnages montre déjà sa maîtrise, à 23 ans, du dessin à la plume.

Poussé par la nécessité, Heinrich Kley recherche et réalise des commandes publiques et privées dans sa région du Bade-Wurtemberg. Il peint plusieurs fresques – aujourd’hui disparues – pour la Poste impériale de Baden-Baden et pour l’Hôtel de Ville de Heidelberg. Son travail d’illustrateur de presse et sa participation à diverses expositions à Berlin, Munich et Karlsruhe ne lui permettent pas encore de se faire un nom.
Une commande de l’éditeur Velten de Karlsruhe contribue à le faire connaître du grand public. Entre 1897 et 98, il réalise plus de cent aquarelles représentant des lieux emblématiques des villes allemandes qui seront reproduites sous forme de cartes postales en couleurs et largement diffusées. Toutes ses illustrations – dont nous publions une large série, moins pour leur intérêt propre, même si certaines sont joliment dessinées, que pour montrer le début très sage d’une carrière qui allait prendre bien plus tard une tout autre direction – étaient signées, ce qui dut lui assurer une certaine notoriété.
Elles le firent en tout cas connaître des fonderies d’acier Krupp qui après les avoir vues lui commandèrent une série d’aquarelles. Ces images spectaculaires représentant des hauts fourneaux, coulées de fonte, énormes machines et divers sites industriels furent également diffusées sous forme de cartes postales et reproduites dans des publications et albums d’entreprise de Krupp A.G.
Cette série d’images permit à Kley de devenir un peintre spécialisé très recherché par d’autres entreprises (Man, Grün & Bilfinger, etc…). Il continua à en produire ainsi jusqu’à la fin de sa vie.
On retrouvera certaines images de ces machines et usines – cette fois détournées – dans les dessins de sa deuxième carrière, correspondant à sa collaboration avec le magazine satirique Simplicissimus… et dans notre prochain article.









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