On sait tout ce que permettent aujourd’hui les générateurs video par intelligence artificielle. Le meilleur et le pire : les deepfakes. Il devient à présent facile, par exemple, d’incruster un acteur ou un homme politique dans n’importe quel film ou actualité filmée.

Jusqu’où ira-t-on ? Donald Trump et Vladimir Poutine remplaçant Ugo Tognazzi et Michel Serrault dans une version remaniée de La Cage aux folles, ou Louis de Funès sous la moustache de Clark Gable dans Autant en emporte le vent ?

“L’adaptation“ qui devrait bientôt sortir dans toutes les salles – et que nous avons eu le privilège de voir en avant première – du Joan of Arc de Victor Fleming est une bonne illustration de ce qui nous attend. Le choix audacieux de remplacer Ingrid Bergman, interprète initiale du rôle de la célèbre pucelle, par Marilyn Monroe en a surpris plus d’un. À tort semble-t-il. Jamais l’emprise de la jeune paysanne sur le roi Charles VII n’a paru plus crédible. Dans la scène finale, elle brûle littéralement les planches !

Notre seule réserve – minime! – concerne un point de détail que nous avons jugé un peu déplacé… et anachronique. Pourquoi en effet avoir fait prononcer à plusieurs reprises – jusque sur le bûcher!-  à Jeanne d’Arc “poupoupidou “? Serait-ce donc là le message crypté que lui auraient envoyé les saints Michel, Marguerite d’Antioche et Catherine d’Alexandrie ?

En revanche l’idée de remplacer Francis L. Sullivan (l’interprète du rôle de l’évêque Cauchon dans le film de Victor Fleming) par Gérard Depardieu est de génie !

“Joan of Arc“ de Quentin Plumard. Sortie en salle le mercredi 10 avril.