La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

Katell Brestic
Docteure en remèdes germaniques. Prescriptrice en histoire et civilisation allemandes à l’Université d’Angers. Lectrice. Spectatrice. Auditrice. Migratrice.
404 de Sabri Louatah pour Rachida Dati

404 de Sabri Louatah pour Rachida Dati

À Rachida Dati, qui met l’attentat xénophobe de Hanau sur le dos de la politique migratoire d’Angela Merkel, nous prescrivons la lecture du dernier roman de Sabri Louatah.

Dernière sommation pour la mère de G. Darmanin

Dernière sommation pour la mère de G. Darmanin

Notre service de médecine littéraire recommande à la mère de Gérald Darmanin la lecture du roman de David Dufresne, Dernière sommation (Grasset), qui raconte une France en souffrance et en colère.
Mollusque de Cécilia Castelli, pour abréger les souffrances de Donald Trump (et les nôtres ?)

Mollusque de Cécilia Castelli, pour abréger les souffrances de Donald Trump (et les nôtres ?)

Toujours en convalescence et éloignée du service de médecine littéraire, le Dr. B. profite de son séjour en médecine traditionnelle pour parcourir la littérature burlesque et absurde. Après avoir attentivement examiné la notice de Mollusque, de Cécilia Castelli (Le Serpent à Plumes, 2019), elle suggère un diagnostic pour le cas énigmatique de Donald Trump, l’hyperréactif président des États-Unis qui semble souffrir d’une forme sévère de mollusquification incurable qui imposerait des décisions thérapeutiques radicales. (Lire l’article)

L’invasion des imbéciles de Tiphaine Rivière contre les gens qui sont nés quelque part

L’invasion des imbéciles de Tiphaine Rivière contre les gens qui sont nés quelque part

Telle une armée de zombies, une foule protéiforme a envahi la clinique, désertée suite au mouvement des « blouses roses ». Derrière des symptômes divers, parfois violents, une terrible pandémie frappant les gens nés quelque part se dessine. Potentiellement très contagieuse, il nous faut nous protéger nous-mêmes avant de prendre en charge les patient.e.s. Nous décidons donc de nous injecter le composé prophylactique de Tiphaine Rivière, L’invasion des imbéciles (Seuil, 2019). Mais échapperons-nous pour autant à la contamination ? (Lire l’article)

Le Discours de Fabrice Caro, pour aider Nosferatu à lutter contre sa sinistrose

Le Discours de Fabrice Caro, pour aider Nosferatu à lutter contre sa sinistrose

Une étrange apparition cette semaine au service de médecine littéraire. Le Nosferatu de Murnau s’est imposé à la consultation car il souffre beaucoup de sa condition de créature filmique muette en noir et blanc. Comme toujours, nous avons la pharmacopée adaptée : Le Discours de Fabrice Caro (Gallimard, 2018), qui nous est apparu tout indiqué pour le cas présent à divers égards. Le patient réagira-t-il positivement à ce traitement anachronique ? (Lire l’article)

Les Échos de la Terreur de Jean-Clément Martin pour le corps enseignant

Les Échos de la Terreur de Jean-Clément Martin pour le corps enseignant

Une grosse tête et surtout, un corps en souffrance. Le service de médecine littéraire est cette semaine confronté à un patient hors norme, éreinté et agressé de toute part. Cela tombe bien, nous venons de recevoir un médicament à usage complexe, Les Échos de la Terreur de Jean-Clément Martin (Belin, 2018) qui va néanmoins nous imposer un dilemme : envisageons-nous une posologie radicale avec effets secondaires importants ou un traitement plus léger mais au long cours, dont l’efficacité n’est pas garantie ? (Lire l’ordonnance)

Moi, ce que j’aime, c’est les monstres pour Angela Merkel

Moi, ce que j’aime, c’est les monstres pour Angela Merkel

L’été qui se prolonge invite à la torpeur et pourtant, le service de médecine littéraire a vu arriver cette semaine une patiente de tout premier plan en la personne de la chancelière allemande Angela Merkel. Victime du mandat de trop, elle évolue depuis quelque temps dans un milieu à risques qui pourrait voir survenir une nouvelle épidémie de peste brune. Pour la préserver des piqûres de nuisibles, nous avons sorti les grands moyens et lui avons prescrit l’époustouflante première œuvre d’Emil Ferris, Moi ce que j’aime c’est les Monstres (Monsieur Toussaint Louverture, 2018). Attention, traitement addictif. (Lire l’article)

Une partie d’échecs avec mon grand-père, pour Pinocchio

Une partie d’échecs avec mon grand-père, pour Pinocchio

Au paroxysme de l’été caniculaire, le service de médecine littéraire reste ouvert et reçoit cette semaine un patient bien embêté par son état, Pinocchio, qui, à force de mentir, ne passe plus les portes. Pour traiter les symptômes et faire en sorte qu’il fasse de sa maladie chronique une force, nous lui avons administré un roman étonnant, entre fiction et réalité, Une partie d’échecs avec mon grand-père de l’Argentin Ariel Magnus (Rivages, 2018, traduit de l’espagnol par Serge Mestre), au risque de nous y perdre nous-mêmes. (Lire l’article)

Les Géants d’Ermanno Cavazzoni pour les Schtroumpfs

Les Géants d’Ermanno Cavazzoni pour les Schtroumpfs

Le service de médecine littéraire s’interroge sur ses propres pratiques thérapeutiques. Sur ce, les Schtroumpfs, atteints de stress post-traumatique, y débarquent. Débarrassés de Gargamel, ils ne supportent nerveusement pas l’activisme de Jupiter. Nous leur proposons un protocole psychiatrique en plusieurs étapes basé sur la somme unique d’Ermanno Cavazzoni, Les Géants, de leurs caractéristiques physiques et sociales à l’histoire de leur chute. La thérapie devrait rassurer les patient.e.s sur leur propre condition. (Lire l’article)

Entrez dans la danse de Jean Teulé, pour le sinistre de l’Intérieur

Entrez dans la danse de Jean Teulé, pour le sinistre de l’Intérieur

Depuis quelques semaines, notre sinistre de l’Intérieur présente des symptômes de plus en plus inquiétants, qu’il a du mal à contenir. L’équipe du service de médecine littéraire a tenté un traitement novateur en lui prescrivant Entrez dans la danse de Jean Teulé (Julliard), histoire d’une épidémie de danse, symbole de désespoir, et de sa gestion par les autorités politiques et religieuses. Le patient semble malheureusement avoir mal répondu à ce traitement à risques. (Lire l’article)

Le Bruit du monde pour Madame Bovary

Le Bruit du monde pour Madame Bovary

Madame Bovary existe, elle est venue nous consulter. Malheureuse dans sa vie étriquée de petite bourgeoise de province bien sous tous rapports, elle a des rêves et des envies. Elle s’ennuie dans son malheur qu’elle cultive pourtant avec tant de soin. Madame Bovary souffre d’une carence en courage qui touche au Nord de la Loire autant de femmes que celle en vitamine D. Nous lui recommandons la lecture du dernier roman de Stéphanie Chaillou, Le Bruit du monde. Elle y trouvera une héroïne qui comme elle subit une existence qui l’empêche de vivre réellement. Elle y trouvera surtout une dose de courage pour changer les choses. (Lire l’article)

L’Amour après, pour les trois filles du Docteur Ferry

L’Amour après, pour les trois filles du Docteur Ferry

Luc Ferry a décidé de donner son avis, sans qu’on le lui demande, sur une affaire judiciaire en cours impliquant un ministre du gouvernement. Il en a profité pour distiller publiquement un conseil éclairé, pour ne pas écrire illuminé, à ses trois filles. Pour notre part, nous leur recommandons la lecture immédiate de L’Amour après, de Marceline Loridan-Ivens (écrit avec Judith Perrignon), rescapée de Birkenau devenue cinéaste et femme libre. Plongée dans les souvenirs épars et épistolaires contenus dans une valise, l’auteure témoigne d’une farouche envie d’apprendre le corps, de savoir la sensualité et de saisir la liberté, sans comptes à rendre, à personne. (Lire l’article)

Fabcaro, pour Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières, et ses sympathisants

Fabcaro, pour Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières, et ses sympathisants

M. Boris Ravignon, premier édile carolomacérien et disciple sarkozien, n’est pas content car le gouvernement lui a demandé d’accueillir cinquante migrants dans sa ville. Qu’il lise donc de toute urgence le road-movie” graphique à large spectre de Fabcaro : Zaï Zaï Zaï Zaï. Le postulat de ce chef-d’œuvre en 35 pages bichromatiques pourrait sembler absurde, même à nos patients : un dessinateur de bande dessinée oublie un jour sa carte de fidélité de supermarché, doit en conséquence fuir, devient l’ennemi public numéro 1 et déclenche l’implacable mécanisme politique, social et médiatique qui nous est depuis trop longtemps déjà si familier. (Lire l’article)