La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

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Degré zéro

Le chant des sirènes

Est-ce l’arrogance politique décomplexée, le réflexe garçon “Je-fais-du-bruit” au sein de la gente policière, la cote d’alerte anti-terroriste à son maximum, ou encore la démultiplication des présidents étrangers en visite, toujours est-il que les convois sirène hurlante qui traversent certains quartiers de la capitale ne m’ont jamais paru aussi nombreux. Va-t-on vers une “new-yorkisation” de Paris ? La ville vit dans un état de tension proche de la paranoïa et chacun est sidéré, médusé par sa propre acceptation passive de tant de martialité. La sirène dit un État qui se rêve de plus en plus ouvertement policier.
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Maisons de Noël

Elles ont fait leur apparition en bas des Champs-Élysées, de jolies maisonnettes blanches en bois, avec des toits gris du plus bel effet, sagement alignées sur plusieurs dizaines de mètres au pied de la plus célèbre avenue du monde. C’est une bonne idée du gouvernement pour loger les sans-abris alors que les premières déferlantes du froid s’annoncent… Confort rustique, mais les pieds au chaud, enfin un beau geste social ? Marcheur badaud, j’ai été brutalement sorti de ma rêverie sociale et utopique, quasi fouriériste, par les coups de marteau qui, devant moi, révélèrent par pancarte interposée la véritable destination de ces maisonnettes : “Marché de Noël”. (Lire l’article)

Voltaire gentil, Voltaire muet

Si, par malheur, vous avez traversé par temps de pluie une place récemment réaménagée par les travaux publics parisiens, vous me comprendrez : tenir debout sur ces revêtements étrangers à toute humidification automnale est digne d’exploit. Passant récemment de la pyramide du Louvre à sa place Carrée, il m’arriva ce qui devait m’arriver : un choc attendu mais sévère. C’est alors que j’eus une vision que je pris pour un effet de mon imagination contrariée par la chute : devant moi, tandis que je me relevais péniblement, se tenait Voltaire en personne, souriant gentiment. Quelque commisération devant mon triste sort ? (Lire l’article)

Dans la ville ravalée

Depuis quelques jours, dans ma rue, se donne un étrange théâtre. Il se tient sur un échafaudage et se joue à tous les étages. Mais c’est le contraire d’à la Comédie française : relâche le soir quand les rideaux (de plastique) sont ouverts ; par contre, dans la journée, derrière les rideaux tirés, on devine et on entend la comédie du travail. Ça bosse et ça parle ; ça rigole et ça perce ; ça joue de la poulie et du marteau ; ça met la radio et parfois même, ça danse ; ça serre les dents dans les bourrasques. Toutes les langues se font entendre, et même sous la pluie glaciale qui trempe les âmes jusqu’à l’os, l’ambiance reste joyeuse. On ravale ma façade. (Lire l’article)

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Brève 91bis pour violoncelle interprétée par Sarah Givelet. Texte et musique © Jacques Rebotier. Enregistrement au Centre Wallonie-Bruxelles, le 14 mai 2012

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– Cela voudrait-il dire, hésita le caillou, qu’il pourrait y avoir des consciences sans perception ? sans quoi que ce soit qui en joue le rôle ?
– Je ne sais pas, murmurai-je. Et franchement, je ne suis pas sûr d’avoir envie de le savoir.