C’est à un sujet de taille que les Éditions Schaten consacrent leur nouveauté de l’année. Et comme cet éditeur nous y a habitués il a fait les choses en grand ! Plus de 1000 pénis du plus petit… au plus petit sont réunis dans ce volume qui fera date !
Combien de feuilles de vignes auront été soulevées par l’auteur à la recherche de l’ultime lilli(pré)putien ? (Rappelons à nos lectrices qu’un précédent ouvrage du même auteur – chez le même éditeur – était consacré à “la feuille de vigne dans l’art “. Il est toujours disponible. NDLR)
Comme on pouvait s’y attendre une large place est faite à la sculpture et à la peinture grecques. Un sexe de petite taille fait partie de l’idéal esthétique de ce temps. Un petit “canon“ de beauté pour l’homme, le vrai, le civilisé, capable de contrôler ses pulsions ? “Si tu fais ce que je te dis, et si tu y appliques ton intelligence, tu auras toujours la poitrine grasse, le teint clair, les épaules larges, la langue courte, les fesses charnues, le pénis petit…“ disait au Vème siècle avant J.-C. Aristophane dans sa pièce Les Nuées.
Canon adopté par les Romains (ces copieurs sans vergogne) puis par les artistes de la Renaissance qui…
Mais soudain le chroniqueur – votre serviteur – ressent comme une immense lassitude. N’est-il pas en train d’écrire le même article que chaque année ? D’encenser avec les mêmes arguments le ènième ouvrage dont il se demande s’il n’est pas finalement dispensable.
Car après tout, qui, aujourd’hui, a absolument besoin de déposer sur sa table basse 4,5kg (le poids du livre. NDLR) de micro-pénis ? L’an passé (ou l’année d’avant, on s’y perd…) nous avions eu droit au même poids de nombrils, qui eux-mêmes avaient succédé à autant de tétons ? Ça n’aura donc jamais de fin ! Que nous réserve l’an prochain ? Un livre consacré à l’œil (gauche ?) dans l’art, ou à l’auriculaire ? Et puis quoi encore, pourquoi pas à l’omoplate, au ménisque et puis pendant que nous y sommes à l’épiploon ?
Oui à l’épiploon !
Nul doute qu’en recherchant dans les planches de Jacques Gautier d’Agoty et autres peintres de nos paysages intérieurs, nous ne trouvions de quoi illustrer un tel sujet !
Rappelons à nos lectrices distraites que l’épiploon – ou omentum – est un repli du péritoine qui recouvre et soutient les organes et les vaisseaux sanguins situés dans l’abdomen. Précisons à l’attention des plus curieuses qu’il existe 4 épiploons : Le gastro-hépathique ou petit épiploon (petit omentum), l’épiploon gastro-colique ou grand épiploon (grand omentum), l’épiploon gastro-splénique et – last but not least – l’épiploon pancréatico-splénique. Une remarque : en compulsant la littérature consacrée au petit épiploon, nous n’avons jamais rencontré d’auteur qui parlât de micro-épiploon !
Pour être tout à fait complet, ajoutons que le grand épiploon est une structure péritonéale formée par l’accolement (ce qui ne nous regarde pas) de 2 méso de péritoine viscéral. Il représente un grand tablier graisseux déployé dans la cavité abdominale et est issu du développement caudal de la poche rétro-gastrique. (Chacun se développe comme il peut…)
Mais nous nous égarons un peu. Si vous avez encore 219 euros à dépenser après les huîtres, le Champagne, le foie gras et cette année les délicieuses barquettes à la crème de marron – enfin de retour ! – qui devraient détrôner les assommantes bûches, cet ouvrage qui une fois de plus fait honneur à l’édition française (blablabla. NDLR) est pour vous !
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