Comment le présentateur – Nicolas Stoufflet depuis 2008 – du jeu des mille euros (chaque jour à 12h45 sur France-Inter. NDLR), a-t-il pu se laisser abuser pendant tant d’années par le joueur malhonnête qui vient d’être démasqué la semaine dernière.
L’indélicat candidat – qui devait avoir à sa disposition une copieuse collection de costumes et d’accessoires! – se grimait habilement avant de passer les épreuves de sélection et remportait à chacune de ses participations au jeu les 500 euros revenant à chacun des deux joueurs, sans que l’autre n’ait beaucoup à se fatiguer.
En effet, l’escroc – puisqu’il faut bien l’appeler ainsi–, un enseignant en rupture de l’Éducation nationale depuis qu’il avait trouvé ce moyen facile de gagner beaucoup plus que son salaire de fonctionnaire, avait une culture générale à l’épreuve de toutes les questions posées par les auditeurs.
Suivant le tour de France du jeu itinérant à bord de son camping car, il se présentait sous différentes apparences qui n’ont jamais éveillé le moindre soupçon chez le présentateur, même quand il concourait habillé en femme! Le sacripant a ainsi participé 285 fois au célèbre quiz et n’a échoué qu’une fois à l’épreuve du super-banco*.
Victime de son appât du gain, il a donc pour la première fois poussé le culot jusqu’à tenter l’épreuve de mercredi dernier (l’épreuve du mercredi est réservée aux jeunes. NDLR). Rasé de près, portant de grosses lunettes et coiffé d’une casquette Mickey, il aurait à la rigueur pu faire illusion. Mais quelle mouche l’a piqué de revêtir un bermuda, dévoilant des jambes bien trop poilues pour un élève de 3ème? Une mouche qui a mis la puce aux oreilles de Nicolas Stoufflet et de son fidèle métallophoniste Yann Pailleret.
Toutefois, l’animateur sourcilleux, mais soucieux de ne pas perturber le bon déroulement du rendez-vous quotidien de son fidèle auditoire, avait continué d’égrener les questions bleues, blanches et rouges (de difficulté croissante) tirées au sort.
Distraction fatale, le “lycéen postiche“, dont nous avons oublié de préciser qu’il n’avait pas seulement abandonné l’Éducation nationale, mais aussi la mère de ses enfants, avait oublié que l’émission du jour était enregistrée précisément dans la commune où la petite famille délaissée s’était installée.
Le candidat venait à peine de répondre sans hésitation à la question super-banco (orthographier cirrhose, drôle de question pour une émission spéciale jeunes. NDLR), quand les voix de deux adolescents assis au deuxième rang de la petite salle municipale se firent bryamment entendre. “Bravo p’pa. L’est drôlement attifé, mais l’est toujours aussi fort not’ daron!”
José Lepirre
*Il s’est trouvé incapable de trouver l’auteur d’une pourtant célèbre citation (d’Iphigénin Plomp (1771-1857). NDLR)
0 commentaires