(de notre envoyée spéciale à la Réunion)
Il n’y a décidément pas que le climat qui se détraque. Les événements récents observés sur l’île de la Réunion en sont une nouvelle illustration. Hier matin, vers 6 heures, c’est un manchot gorfou sauteur qui s’est abattu sur le pare-brise d’un automobiliste, provoquant un accident, heureusement sans gravité, la route entre St-Pierre et St-Gilles étant peu fréquentée à une heure aussi matinale.
Face à la multiplication inexpliquée de tels phénomènes, les spécialistes des spheniscidae se perdent en conjectures.
En effet, comme toutes les autres espèces de sa famille, le gorfou sauteur (Eudyptes chrisocome) est plus connu pour ses talents de nageur que pour ses prouesses aériennes. Alors, comment expliquer l’apparition de plus en plus fréquente au-dessus de l’île de véritables escadrilles de gorfous. Serions-nous face à une accélération extrêmement rapide de l’évolution de l’espèce? s’interrogent les scientifiques. Et d’où viennent-ils?
Rappelons que leur lieu de vie le plus proche – les terres australes françaises – se trouve à 3000 km de la Réunion! Même, si ces oiseaux s’étaient soudainement initiés à la pratique du vol, comment imaginer qu’ils aient pu franchir une telle distance ?
Une mission d’observation vient d’être confiée à l’équipe de scientifiques actuellement en poste sur la base Martin de Viviès de l’île d’Amsterdam. Elle devra surveiller la colonie de gorfous nichée au pied de la falaise – vertigineuse – d’Entrecasteaux et signaler d’éventuels envols. En outre, afin de suivre à la trace des candidats au départ, un certain nombre de manchots seront bagués et équipés de balises GPS/Argos.
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