Les bonnes idées de Federico León
À quoi rêve un ordinateur ? C'est une des questions que se pose Federico León dans Las Ideas. L'ordinateur est conçu comme une machine à remonter le temps, une galerie des glaces où les deux protagonistes se regardent se regardant se regarder, et ainsi de suite. Un spectacle sur cette tendance à tout archiver dans l'instant, sur la croissance folle d'une mémoire qui envahit le présent, comme si la vie n'existait plus qu'à travers les preuves qu'on en garde. (Lire la suite)
Oona Doherty, gestes recueillis
Après un solo entre performance et écriture ciselée au-delà des genres, la danseuse et chorégraphe irlandaise propose à la Biennale de la danse de Lyon une création en quatre mouvements que l’on peine à relier entre eux. Artiste associée cette saison 2018-2019 à la Maison de la danse de Lyon, Oona Doherty devrait avoir l’occasion d’imposer sa signature, même si l’on comprend son attention pour les gestes et les propos recueillis. (Lire l'article)
Miroirs et cérémonies
Un intérêt commun pour le couple Robbe-Grillet en guise de point de départ d’une discussion foisonnante entre deux curatrices qui pensent l’écriture autant que l’exposition, font un usage jubilatoire de la référence interdisciplinaire, interrogent l’autorité du curateur, la dictature du white cube comme la démocratie dans l’exposition.
Kiviak
Noël s'en vient et les réjouissances du réveillon avec lui. À cette occasion, pimentez un peu le festin familial en proposant à vos convives un plat venu du Nord, presque du pays du Père Noël. Un plat du Groenland nommé kiviak, une spécialité culinaire inuit.
Nicolas Witkowski (1949-2020), parti comme un papillon
Il nous avait plongés, à sa manière érudite et ironique, dans les univers de Domenico Scarlatti et de Tex Avery. Écrivain, journaliste, éditeur, il avait une passion égale pour les sciences et la culture.
La Révolution végétale pour les jours d’après : “tous des lichens ?”
Sommes-nous tous des lichens ? Des peupliers faux-trembles ? Des pissenlits ? La réponse dans la revue Critique, dont le numéro du mois de mars 2018 est joliment intitulé : “Révolution végétale”. Car, cette semaine, le Dr Peyrebonne vous recommande de lire, certes, mais surtout de lire vert. Si, un matin, vous vous réveillez en un endroit qui vous paraît inhospitalier (la France d’aujourd’hui par exemple) et que vous avez du vague à l’âme, n’oubliez pas : les plantes sont là, à portée de main et d’arrosoir, qui, peut-être, un jour, allez savoir, pourraient vous sauver la vie. (Lire l'article)
Être un homme comme vous
Collapsologie : étude de l’effondrement de la civilisation industrielle et de ce qui pourrait lui succéder. La discipline se porte fort bien : il ne se passe guère de semaine sans qu’un nouvel essai, un article ou une tribune sur le sujet ne soit publié. Pour beaucoup, le grand effondrement ne fait plus de doute, aussi l’important est-il de se pencher sur ce qui se passera après : guerres, famines, délitement des démocraties, etc. Les plus optimistes diront que c’est un mauvais moment à passer... (Lire l'article)
L’irréparable
Il y a cinquante ans étaient détruits les pavillons Baltard. Malgré la mobilisation internationale, l’irréparable a été commis. Ces merveilles ont été remplacées par l'auvent le plus cher du monde. Ainsi va le monde et c’est à pleurer.
Chalon dans la rue, revivre à 30 ans
Lors de sa 30e édition, du 20 au 24 juillet, le festival Chalon dans la rue qui va perdre son directeur Pedro Garcia (arrivée du successeur ou successeuse le 1er janvier 2017), défenseur sans faiblir de l’espace public, a réuni une fois de plus les artistes et la rue. Au menu, plus de 150 compagnies, in et off confondus, et 200 000 spectateurs pour plus de 1000 représentations en 5 jours. L'auteure de cet article y mettait les pieds pour la première fois. Expérience concluante malgré des erreurs de débutante dans l'appréhension de l'événement. (Lire l'article)
Massacre des innocents pour le Président de la République
Grâce à son sang froid et à son flair médical, le docteur Rabau a pu diagnostiquer et prendre en charge M. Macon, président de la République, bien connu au service de Médecine littéraire, alors qu’il traversait un épisode aigu de diabète politique sucré. Après une intervention en urgence au palais de l’Élysée, le patient a été admis au service de Médecine littéraire et un traitement de fond a été mis en place avec la prescription du Massacre des Innocents de Marc Biancarelli (Actes Sud, 2018). Les résultats sont encourageants et l’acidité du patient a pu être révélée. La vigilance et des soins réguliers restent toutefois nécessaires. (Lire l'article)
Saisir de Jean-Christophe Bailly, lecture aérée
Quatre aventures galloises. Plus une. Courant continu de l’écriture et de l’empathie avec des artistes, elle est celle des déplacements intérieurs et tout à fait réels de Jean-Christophe Bailly au pays de Galles, en grande compagnie. (Lire l'article)
Rodolfo Walsh en 36 vignettes (1-16)
Une drôle de note, glissée entre les cahiers saisis par la dictature peu avant ta mort, dit ceci : “On m’appelle Rodolfo Walsh, quand j’étais enfant, je n’arrivais pas à trouver ce nom convaincant, je me disais par exemple qu’il ne m’aiderait pas si je voulais devenir président de la République.” (Lire)
Fixer une existence
Venant de sa Suisse natale, Philippe S. arrive à Berlin à la fin de l'été 1967 pour entrer à l'Académie du film. Il a 20 ans, Ulrike Edschmid en a 27, elle vient de se séparer du père de son jeune fils et, parce qu'elle utilise le téléphone mural de l'Académie, croise Philip S. et en tombe amoureuse. La Disparition de Philip S., récit d'un amour qui s'évanouit avec la disparition volontaire d'un homme, tué en mai 1975 par un policier sur un parking d'une banlieue de Cologne, est construit comme un scénario de film alternant le récit de leur aventure commune et les flash-back sur la mort de Philip S., dévoilée dès la première page. Un homme qui écrivait “ne pas vouloir filmer les gens et le monde pour étayer une théorie, ni pour former et défendre une opinion, mais seulement pour fixer leur existence.” (Lire l'article)
Clichés et contre-clichés (lieu commun)
Chaque nouvelle édition du festival d'Aix-en-Provence apporte dans son sillage une nouvelle rhétorique de la note d'intention. Cette année, le cliché est à la mode, ou plutôt la chasse aux clichés. Mais que penser des contre-clichés du Moïse et Pharaon de Tobias Kratzer?
Jérôme Baschet pour un gouvernement victime d’hyperactivisme frénétique et d’étouffement présentiste
Parce qu’une “sortie du présentisme” est possible, parce que “sortir du présentisme, c’est aussi et avant tout rouvrir le futur”, nous recommandons l’ingurgitation par tous les adhérents à La République en Marche ainsi qu’à ceux qui, d’une façon ou d’une autre, s’y sont frottés, l’ingestion complète de l'ouvrage de Jérôme Baschet, Défaire la tyrannie du présent. Temporalités émergentes et futurs inédits, qui, nous l’espérons, pourra percer une brèche, fût-elle modeste, fût-elle lointaine, dans notre avenir un peu bouché. (Lire l'article)
Black is Black
Ceux qui sont nés dans les années 80 ont intégré dès le berceau le concept de crise. Ils ont vu le jour dans la crise, ils ont appris très vite que la crise serait leur unique horizon, ils ont été des enfants puis des adultes de la crise. Mais aujourd'hui c’est pire. Maintenant les maternités grouillent d’enfants de la fin du monde. Ces poupons-là viennent de débarquer sur une planète qui court à sa fin, ils sont programmés pour l’autodestruction, la fin du monde est leur unique horizon. (Lire l'article)
Le dernier jour
Eh bien voilà, nous y sommes, ou presque. Chaos politique en Grande Bretagne, climat insurrectionnel en France, shutdown historique aux États-Unis, Allemagne au bord de la récession, Belgique en miettes. Et puis l’Italie, la Hongrie, la Pologne, l’Autriche, le Brésil et l’on en passe. Jusqu’au Zimbabwe, hérissé de barricades depuis une brutale hausse du prix des carburants. Et après ? Prévoyons un effondrement des marchés, une dégradation accélérée du climat et de l’environnement, des migrations en tous sens. Tous aux abris ! (Lire l'article)