Le 20 novembre, on a célébré la journée mondiale des victimes de transphobie. Dans une brochure aussi élégante que dérangeante, le photographe Marc Martin montre le corps de Jona James, une femme devenue un homme.
Tomber des nu(e)s ou la nudité joyeuse
Le photographe Marc Martin et Mathis Chevalier, son modèle, jouent avec les représentations du nu masculin, de la statuaire antique à la peinture en passant par le cinéma ou la publicité. Des images belles et joyeuses, exposées à la Galerie Obsession à Paris.
Combats de rue
Collaborateurs de délibéré, Juliette Keating (texte) et Gilles Walusinski (photos) publient chez L’Ire des marges À la rue, livre-enquête engagé dont le point de départ est l’expulsion à l’été 2016, de treize familles roms de leur lieu de vie de Montreuil, en Seine-Saint-Denis.
Ben Shahn non conforme
Dessinateur, peintre, photographe et artiste engagé, Ben Shahn (1898-1969) fait l’objet d’une formidable rétrospective au musée Reina Sofia de Madrid. Né en Lituanie, mort à New York, il fut un grand témoin des combats essentiels du XXe siècle.
Les enfants de la guerre
Les photographies d’Yvonne Kerdudo sauvées le l’oubli par Pascale Laronze: un choix commenté et publié par Françoise Morvan pour les Éditions Mesures qu’elle a fondées avec André Markowicz.
Bob Parent, souvenirs de jazz
L’écrivain américain James Graham évoque quelques souvenirs de son ami Bob Parent (1923–1987), un des grands photographes du jazz.
Le temps de l’objectivité
Jusqu’au 5 septembre, le Centre Pompidou présente une grande exposition sur la Nouvelle Objectivité, recension d’un moment de l’histoire de l’Art dans l’Allemagne des années 1920. Angela Lampe, conservatrice des collections historiques du Centre en est la commissaire. Pour ce travail exceptionnel, elle s’est adjointe Florian Ebner, le conservateur de la Photographie. Ils ont choisi le photographe August Sander et ses portraits comme fil conducteur. Passionnant!
1839, une révolution révélée
Les éditions Macula publient la somme de Steffen Siegel sur l’invention de la photographie par Daguerre et Talbot, passionnante anthologie de textes de l’époque aux résonances étonnamment modernes.
Chaumont-photo-sur-Loire, paysages en péril
Au château de Chaumont-sur-Loire, qui accueille tous les ans un festival des jardins, une nouvelle saison photographique présente des images d’artistes touchés par la question du paysage.
L’Amazonie de Sebastião Salgado
Les photographies de forêt amazonienne de Sebastião Salgado exposées à la Philharmonie de Paris sont sublimes. Trop? L’accrochage et les partis pris posent en tout cas plusieurs problèmes.
L’échelle
Gregg Ellis, Séries photographiques. Saison 2, épisode 9
Vie et mort à Venise
J’ai vécu la pandémie dans trois pays, le Japon, l’Italie et le Brésil. Venise a réagi singulièrement à la situation. Elle est devenue un roman sans personnages, un tableau déserté par la vie.
Daniel Barraco, suite
Le photographe argentin Daniel Barraco publie Artes & Oficios, nouveau livre de photos. Où l’on retrouve l’image, déjà évoquées dans délibéré, d’un marchand de balais de Mendoza…
Lettre d’adieu pour aller nulle part
Pas un seul visage heureux le long de mes six kilomètres de marche quotidienne. Chercher à manger, c’est la spécialité nationale. Ça l’a toujours été, en dehors de quelques trêves, et encore.
Photographier les Merveilles
Que peut faire un photographe confiné si ce n’est plonger dans son passé pour y chercher ce qui peut se regarder de nouveau ? Ainsi, ce reportage de 1969 dans la vallée des Merveilles.
Une sélection de livres pour cette fin d’année
Gregg Ellis, Séries Photographiques. Saison 2, épisode 8
Camera Obscura
“Éteindre la lumière pour mieux regarder” : une vidéo réalisée à partir de la manipulation de quatre photographies numériques capturant l’effet d’une chambre noire, et un texte retraçant les étapes de cette réalisation.
Ce qui reste
Gregg Ellis, Séries Photographiques. Saison 2, épisode 7
Faire la vie
Dans Faire la vie, carnet de notes et livre de photos, Arno Bertina revient sur ses séjours au Congo et la gestation de L’Âge de la première passe, son ouvrage paru en début d’année. Des images sans artifices, au cœur de son questionnement d’écrivain.
La danseuse inconnue
À partir d’une image acquise dans une vente en enchères, un voyage dans le temps à la poursuite de Marina Semenova, icône de la danse classique au temps de l’Union soviétique.
Le temps retrouvé des juifs du Tafilalet
L’expo organisée au Musée d’art et d’histoire du judaïsme à Paris met en lumière l’une des communautés juives les plus anciennes du Maghreb et rend hommage à Jean Besancenot (1902-1992), peintre et photographe.
How Jung Are You ?
Gregg Ellis, Séries Photographiques. Saison 2, épisode 6
Ma vie en revues (1)
L’apparition en 2017 de la revue Transbordeur. Photographie, histoire, société m’a rappelé que ma vie de photographe avait été jalonnée par les revues. C’est cette histoire que je compte raconter.
“I Know It’s Only Rock-n-Roll But…”
Gregg Ellis, Séries Photographiques. Saison 2, épisode 5
Le chaland de Venise (4) : Chioggia
Les guides touristiques décrivent Chioggia comme une petite Venise, mais on peut y arriver en car, après avoir longé la bande de terre qui sépare la lagune de l’Adriatique.
Le chaland de Venise (3)
En quittant le marché, juste à côté du Rialto d’où le regard plonge sur les étals, je gardais en tête l’image du marchand de poulets, l’image de Venise, théâtre offert au photographe. Troisième volet d’une déambulation dans un album de souvenirs.
Le chaland de Venise (2)
À la Toussaint 1978, le soleil était plus accueillant que les frimas de l’hiver précédent. Venise suscitait la tentation de la couleur. Mais le soleil n’effaçait pas l’atmosphère pesante qui régnait en Italie. Les Brigades rouges avaient assassiné Aldo Moro le 16 mars…
Bonne année des Beatles !
Gregg Ellis, Séries Photographiques. Saison 2, épisode 4
Le chaland de Venise (1)
En ce début d’hiver 1978 à Venise, le froid glacial et la pluie étaient de nature à décourager les ardeurs photographiques. Restées depuis si longtemps dans leur boîte, ces photographies prennent l’air aujourd’hui pour nous aider à mesurer l’empreinte du temps.
5 x 2 = Les Voitures
Gregg Ellis, Séries Photographiques. Saison 2, épisode 3
3 x 3 = Les Oiseaux
Gregg Ellis, Séries Photographiques. Saison 2, épisode 2
Londres, août 1976
Chaque année à Londres, à la fin du mois d’août, se déroule le carnaval de Notting Hill. En 1976, le photographe Gilles Walusinski y était. Le 30 août, des émeutes éclatent, inspirant aux Clash un single et un album :White Riot. L’occasion de revenir sur l’histoire de ce carnaval.
Dora Maar, regards
Le Centre Pompidou accueille jusqu’à fin juillet une grande rétrospective de l’œuvre de Dora Maar (1907-1997). Si son travail pictural ne convainc guère, sa production photographique, qui passe allégrement d’un genre à l’autre, est magnifiquement mise en valeur. (Lire l’article)
Terri Weifenbach ou la symphonie des oiseaux
La photographe américaine Terri Weifenbach vient de publier aux éditions Xavier Barral un ouvrage somptueux dans la collection ”Des oiseaux”. Des photographies prises au fil des saisons entre 2015 et 2018 dans le jardin de sa maison, à Washington D.C., montrant une nature familière, humble, qui pourtant s’ouvre sous son objectif à une dimension inconnue et troublante.
7 de plus à emporter SVP
Gregg Ellis, Séries Photographiques. Saison 2, épisode 1
René-Jacques, photographe de l’invisible
La galerie ARGENTIC à Paris nous offre l’occasion de voir ou revoir le travail de René-Jacques (1908-2003) via une sélection de « tirages vintages et modernes des photographies de Paris ». Vues de Paris, donc, rues, escaliers, gares, monuments, avec une prédilection pour la saison hivernales et ses féeries enneigées. Qui invitent à la rêverie, à la flânerie. À la découverte. À une interrogation subtile sur ce qui nous est montré. Ou plutôt à une forme d’étonnement qui n’est autre que l’intuition d’avoir affaire à quelque chose qui se cache sous la surface. Ville réelle, ville rêvée, on ne sait trop. (Lire l’article)
Brest 1992 : le port et la ville (3)
Dernière séquence du travail à Brest en août 1992. Ces vues panoramiques permettent de capter l’évolution de la ville et invitent à poser une question : combien de temps faut-il attendre pour qu’une photographie devienne lisible en accord avec les intentions de son auteur ?
Brest 1992 : le port et la ville (2)
Arriver à Brest en plein cagnard d’un mois d’août particulièrement chaud, se confronter à une ville déserte et se replier vers le port de plaisance pour trouver un hôtel, c’était en 1992. Se résoudre à arpenter les rues vides et regretter l’accompagnement dont j’avais bénéficié en 1982.
Marronnages
Bernard Gomez photographie la Guadeloupe depuis une décennie. Sylvaine Dampierre, cinéaste, en collaboration avec Frédéric Régent, historien, président du comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, se sont chargés du texte, du contexte, et d’un indispensable glossaire, à lui seul une mine. Marronnages, lignes de fuite, un de ces livres aimés par ceux qui l’ont fait. (Lire le guide)
Brest 1992 : le port et la ville (1)
En 1992 le Ministère de l’Équipement lança une « commande publique » dont le titre Le port et la ville correspondait à la préoccupation politique du développement – difficile – des ports en France comparé aux grands ports européens. Je décidai alors de revenir à Brest et d’y partir au mois d’août.
Vivian Maier ou l’incertitude
La galerie parisienne Les Douches, qui, depuis 2013, a déjà réalisé plusieurs expositions des œuvres photographiques de Vivian Maier, présente jusqu’au 30 mars « The Color Work ». Pour l’essentiel, le travail de Maier sur la couleur, dans les scènes de rue dont elle est coutumière. Ce qui frappe dans une grande partie des œuvres présentées, ce sont les portraits. On ne cesse de s’interroger sur le rapport entre la photographe et ses modèles. Ceux-ci sont-ils partie prenante de la relation ? On pourrait croire qu’il n’y a rien entre l’image consentie et l’image dérobée. Pourtant, Vivian Maier réussit par moments le tour de force de se situer dans un entre-deux qui rend la chose indécidable. (Lire l’article)
Brest 1982 : la ville, les pauvres, le port (5)
Trois familles. La première est celle d’une maman de deux garçons, seule avec eux et un imposant berger allemand. Dans un autre village, une famille d’immigrés portugais installés dans une petite maison très modeste. Dans le quartier de Recouvrance, trois enfants et leur jeune maman qui me disait avoir trente ans vivaient dans une maison presque insalubre, prêtée par la mairie.
Brest 1982 : la ville, les pauvres, le port (4)
L’été se terminait. Le soleil avait contredit la grisaille, cliché bien installé dans les mémoires brestoises. Parler des pauvres qu’on baptisait nouveaux pour désigner ceux qui restaient au bord du chemin, nous amena à penser qu’il fallait aussi parler de leurs rêves, de ce qui les extrait de ces quotidiens besogneux. Quoi de mieux qu’un match de foot…
Hockney ou l’art de l’inversion
Deux expositions au moins ont rendu hommage à David Hockney ces dernières années, à la fondation Vincent Van Gogh à Arles en 2015-2016 et au centre Georges Pompidou à Paris en 2017. La galerie parisienne Lelong & Co. propose jusqu’au 9 mars un accrochage intitulé « New Photographic Drawings ». Pour l’essentiel, quatre œuvres de grand format, exposées dans une pièce, chacune occupant un mur. Des « dessins photographiques », comme les appelle Hockney, technique qui lui permet de montrer et de reconfigurer à sa guise des éléments de son environnement. (Lire l’article)
Brest, 1982 : la ville, les pauvres, le port (3)
Cette année-là, à Brest, il avait fait chaud. Une fin de semaine que d’aucuns nommeraient week-end, j’avais comme quartier libre; j’avais décidé d’aller voir les plages alentour, le port et les activités qui pouvaient s’y attarder. Flâner dans Pontanézen, retourner vers les cités qu’on disait de transit, insérées dans les cités d’HLM hâtivement construites dans les années 1960.
Brest 1982 : la ville, les pauvres, le port (2)
Le quotidien des “nouveaux pauvres” tels qu’on nommait en 1982 ceux que la société laissait en marge, pouvait se vivre dans ce qu’on nommait cités de transit. Des logements très modestes, d’un confort sommaire, offraient des solutions qu’on souhaitait temporaires à ceux qui en bénéficiaient.
Brest 1982 : la ville, les pauvres, le port (1)
À dix ans d’intervalle, en 1982 et 1992, je me suis rendu à Brest pour honorer deux commandes à l’initiative du ministère de l’Équipement. Deux travaux documentaires, l’un dans le cadre d’une campagne de réhabilitation de logements insalubres, l’autre autour du thème « Le port et la ville ».
Véronique Ellena, pose et vertige
L’œuvre de Véronique Ellena possède une étrange capacité à ouvrir au spectateur un espace mental peu exploré. Les scènes du quotidien qu’elle photographie sont pour la plupart « posées ». Leurs protagonistes se prêtent au jeu, se montrent dans des postures figées qui pourraient être emblématiques (d’un geste usuel, d’une action à réaliser…), mais sont bien plus que cela : des arrêts sur image qui échappent au quotidien pour devenir improbables, fruit d’un équilibre subtil entre le concret et la figuration d’une réalité qui, du coup, échappe. (Lire l’article)
Dorothea Lange, retour sur icône
Mère migrante est une des photos les plus célèbres de Dorothea Lange, et figure en bonne place dans l’exposition que le Musée du Jeu de Paume à Paris consacre à la photographe américaine. Retracer son histoire permet de reposer plusieurs questions fondamentales : sur le statut de la photo documentaire, sur les rapports entre le photographe et son modèle, sur la liberté artistique, sur le copyright, sur le droit d’auteur et sur le droit à l’image. Des questions que Dorothea Lange était loin d’envisager ce jour froid et pluvieux de février 1936 où elle décida d’arrêter sa voiture, sur l’U.S. Route 101, à proximité de la petite ville de Nipomo, entre San Francisco et Los Angeles. (Lire l’article)
Dorothea
Dorothea, je t’ai connue en 1969 quand j’ai déniché sur un rayon perché d’une librairie maintenant disparue, cédée au luxe parisien, An American Exodus, la réédition que ton mari Paul Schuster Taylor et l’Oakland Museum venaient de publier. C’était peu de temps après ton décès en 1965. Cette photographie d’une grand-mère mexicaine ramassant des tomates date de 1938. Tu l’as faite en Californie mais elle ne figure pas dans la très belle exposition que te consacre le Jeu de Paume jusqu’au 27 janvier 2019 sous le titre « Dorothea Lange, politique du visible ». (Lire l’article)
Paris photo : déambulation féminine
Le salon Paris photo, qui est certes une foire, est aussi l’occasion d’admirer des travaux exceptionnels, ou de découvrir de nouveaux talents. Cette année, déambulation féminine qui ne prétend pas retracer toute l’histoire de la photographie mais organise un parcours depuis les pionnières aux dernières arrivantes, en passant par les battantes des années 70.
La der… d’André Walusinski (1915)
Ce 11 novembre 2018 marque un centenaire: cent ans pendant lesquels aucune autre trace que le document officiel de 1920 confirmant le décès d’André Walusinski “à l’ennemi” n’est parvenue, pas même une lettre de poilu qui aurait pu faire de lui quelqu’un d’autre qu’un soldat inconnu.
Maréchaux nous voient là (2)
Un reportage photo réalisé en 2013 par Gilles Walusinski le long du parcours du tram T3a à Paris, notamment dans le 13e arrondissement. Une promenade en marge, pour saisir les bouleversements de la ville. (Voir les photos)
Maréchaux nous voient là (1)
Le Tram 3b trouve encore son terminus à la porte de la Chapelle, et en 2017 le centre prévu pour abriter des réfugiés à la Chapelle s’est montré si insuffisant que certains ont trouvé refuge sous un pont de chemin de fer alors que la mairie de Paris y déposait des rochers dissuasifs… Parcours photographique de la porte de Vincennes à la porte de la Chapelle. (Voir les photos)
Paul
Je n’avais aucune idée de l’adresse de La Briardière, la maison que Paul Strand avait achetée avec Hazel son épouse. Nous avons tourné dans toutes les rues du village quand tout à coup, eu haut d’une côte, je vis un jardin qui ressemblait beaucoup aux photographies de Paul que je connaissais par son livre A Retrospective Monograph.
Manuel
Si l’entomologiste se doit de n’oublier aucun des coléoptères d’une famille pour compléter sa boîte de merveilles, le photographe qui fait de son mur une entomologie photographique se complait à associer les auteurs qu’il aime, qui l’inspirent, dans le choix des tirages accrochés. Quand, en mai 1980, Agathe Gaillard exposait Manuel Álvarez Bravo et son épouse Colette Urbajtel, elle revenait depuis peu de New York où elle était allée rendre visite à André Kertész pour préparer la biographie qu’elle avait décidée d’écrire. En 1978, Manuel et André s’étaient retrouvés aux rencontres d’Arles. Ce n’est donc pas un hasard si Manuel suit André dans les colonnes de délibéré. (Lire l’article)
André
C’est un jour de 1983 qu’une enveloppe m’est arrivée de New York. André Kertész m’envoyait le portrait qu’il avait fait l’année précédente, en 1982 sur le balcon de sa chambre d’hôtel, rue Saint Séverin. C’était en hiver et André passait une bonne partie de son temps dans la galerie d’Agathe Gaillard qui l’exposait. Ce n’était pas la première fois que je raccompagnais Kertész de la galerie jusqu’à son hôtel. Nous faisions le trajet bras-dessus bras-dessous à petits pas, André s’arrêtant à toute occasion, me disant regarde cette photo que je ne fais pas. Ce pigeon me le reproche ! (Lire la suite)
Gyula
J’ai rencontré Brassaï pour la première fois en 1976. Nous étions membres de la même association de photographes qu’on disait alors illustrateurs, ceux qui ne pouvaient prétendre au statut de journaliste, maintenant nommé photojournaliste. Brassaï n’était pas très à l’aise avec les règlements administratifs et l’association l’avait aidé à s’inscrire à la sécurité sociale des auteurs qui venait d’être officiellement créée. L’amitié née de l’entraide associative m’a permis de mieux connaître Brassaï. Le 24 décembre 1978, il m’a offert une photographie dont voici l’histoire… (Lire l’article)
Philip
Ce paysage des environs d’Étretat c’est le cadeau que tu m’as fait, Philip, à ton départ de Paris en 1997 – je devrais écrire à ton retour aux États-Unis. Un paysage qui tient au mur, côtoyant le marchand de balais de Daniel Barraco et le notaire d’August Sander. Je t’ai connu, Philip Heying, en février 1989, lors de ta première exposition chez Agathe Gaillard. Tu montrais des paysages d’Amérique… (Lire l’article)
La place du mort
Aux Rencontres de la photographie d’Arles, deux expositions s’articulent autour d’un convoi funéraire. D’une part, le voyage en train, de New York à Washington, de la dépouille de Bob Kennedy, le 8 juin 1968. Monté à bord, Paul Fusco avait photographié ceux et celles qui ont tenu à lui rendre un dernier hommage le long de la voie ferrée. Autre cortège funèbre, celui transportant les cendres de Fidel Castro de La Havane à Santiago de Cuba, en 2016. Monté dans une voiture, l’Américain Michael Christopher Brown a photographié les Cubains venus saluer le líder máximo armés de pancartes « Yo soy Fidel ». Des morts qui en disent long sur les vivants.
Léonie
Léonie, c’est le prénom que je t’ai donné, toi qui avais cessé ton commerce, « l’épicerie générale » sur la place de Monpazier. C’est la photographie de ta maison qui est accrochée sur mon mur et voisine avec une image parente réalisée à la même période, en octobre 1979, par Willy Ronis. Nous avions répondu à une commande publique baptisée 10 photographes pour le Patrimoine. L’histoire de la commande est emblématique d’une politique et d’une époque. (Lire l’article)
Daniel
Tu ne t’appelles certainement pas Daniel, toi le marchand de balais de Mendoza. Daniel c’est ton photographe, que j’ai rencontré chez Agathe Gaillard, l’amie qui tenait la première galerie réservée à la photographie, ouverte à Paris en 1975. Daniel Barraco est né le 23 janvier 1956 à Mendoza, en Argentine. Le premier travail important, qu’il montre en arrivant à Paris, il l’a baptisé Le truc de perdre l’enfance. Il retourne vivre à Mendoza dans les années 2000. Il s’est remis à dessiner et surtout à écrire. Et il est devenu éditeur. (Lire l’article)
Assurance Divine
Gregg Ellis, Séries Photographiques. Saison 1, épisode 9
Alice
C’était il y trente ans, Alice, tu étais en haut de la pile. Une pile de tirages photographiques un peu jaunis, une pile d’images sans attrait, un lot de brocante que l’homme vulgaire avait posé là au milieu de couverts, d’assiettes et de bibelots. Trente ans, j’ai oublié où était cette brocante, peut-être à la Bastille, peut-être à la campagne. Mais Alice tu es maintenant sur mon mur. Au-dessus de la pile tu ne pouvais rester, à la merci de celui qui pouvait spéculer, rêver faire un bon coup en te fauchant, pour 5 francs. C’est ce que l’homme vulgaire demandait pour me confier que ta photographie sortait des archives de la police belge. (Lire l’article)
Mondes tsiganes, ombres et lumières
L’exposition Mondes tsiganes, au Musée national de l’histoire de l’immigration, interroge sur l’utilisation de la photographie dans la construction des stéréotypes associés aux populations roms de France et d’ailleurs.
Alfred Soyer, photographe
Septembre 1967, c’est décidé, je veux devenir photographe. Fidèle alliée, ma grand-mère Georgette, encourageant l’affirmation de ma vocation, me propose de rendre visite à son frère Paul, qu’elle voit peu. Paul nous reçoit et me donne une petite valise en cuir noir. C’est, me dit-il, la valise qui contient un appareil de ton arrière grand-père Alfred Soyer, le dernier qu’il avait acheté en 1910, deux ans avant son décès. Avec l’appareil, il y a aussi des plaques de verre, des tirages, des albums. Le tout permettant, à travers la reconstitution d’une histoire familiale, un retour aux sources de la photographie. (Lire l’article)
Salle Musculation
Gregg Ellis, Séries Photographiques. Saison 1, épisode 7
Vert Est La Couleur
Gregg Ellis, Séries Photographiques. Saison 1, épisode 6
Noël, la Trinité et la Photographie
Gregg Ellis, Séries Photographiques. Saison 1, épisode 4
IKEA
Gregg Ellis, Séries Photographiques. Saison 1, épisode 3
Irving Penn à l’œil nu
Voici Irving Penn (1917-2009) consacré en France à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance. Le Grand Palais lui consacre à Paris une exposition. L’occasion d’un retour sur une riche histoire qui débute à l’âge de 21 ans, quand Penn acquiert son premier Rolleiflex – appareil crucial à l’instar du Leica apparu sensiblement au même moment, vers la fin des années 20. Ce choix d’outil est un indice pour la compréhension de l’écriture d’un maître à la fois classique et singulier. (Lire l’article)
New York City
Gregg Ellis, Séries Photographiques. Saison 1, épisode 2
La thèse
Gregg Ellis, Séries Photographiques. Saison 1, épisode 1
Très haut, trop jeunes : Stephanie Sinclair sur le toit de l’Arche
L’Arche du Photojournalisme, vaste espace d’exposition juste sous le toit de la Grande Arche de La Défense, accueille le travail fascinant de Stephanie Sinclair. Cette photographe américaine a passé près de quinze ans à documenter une atrocité silencieuse : les mariages forcés de fillettes, une pratique qui sévit de l’Afghanistan aux États-Unis, du Népal à l’Éthiopie, de l’Inde au Yémen (au total une cinquantaine de pays), et qui touche des milliers d’enfants… chaque jour. (Lire l’article)
Roms, ville fermée
C’est par les réseaux sociaux que Juliette Keating et moi-même avons appris le 28 juillet 2016 au soir l’expulsion par la police de treize familles Roms qui habitaient depuis plusieurs années au 250, boulevard de la Boissière à Montreuil. Le lendemain, les familles s’étaient installées devant la mairie. Le 30 juillet la police chassait les Roms de la place de la mairie, puis de la place Anna Politkovskaïa où ils s’étaient réfugiés. C’est à ce moment que commence mon travail de photographe accompagnant quotidiennement les familles pendant quatre mois et demi… (Lire l’article)
Un regard de biais sur l’Occupation
Un reportage de près de 1500 photos faites par un jeune soldat allemand durant toute la Seconde guerre mondiale, présentant l’Occupation en France (et dans les îles anglo-normandes) sous un angle très subjectif : c’est ce trésor inédit, réuni par un collectionneur privé, qu’a exhumé le jeune historien Valentin Schneider. Ce dernier a pu identifier le photographe (Egon Pfende), puis il a édité et documenté l’album. Le fruit de ce travail va être l’objet de quatre ouvrages, dont les deux premiers paraîtront en France le 15 novembre. Ce contre-champ de l’horreur occulte la rigueur de l’Occupation en en offrant une vision éminemment singulière et décalée.
(Voir les photos)
Trotsky, complément d’enquête
Depuis la parution, le 23 février dernier, de notre dossier accompagnant les photos inédites de Trotsky prises au Mexique en 1939, nous avons reçu plusieurs documents qui nous permettent d’en savoir plus sur ces images et sur les circonstances du voyage entre Paris et Mexico de Seva Volkov, le petit-fils de Trotsky, alors âgé de 13 ans. Et d’abord, une lettre, écrite au verso de deux cartes postales dont l’une représente une vue de Taxco, la petite ville à 170 kilomètres au sud de Mexico où Trotsky se rendait volontiers en villégiature. Signée de Marguerite Rosmer, adressée à Daniel Martinet, cette lettre que nous reproduisons livre une précision importante : le séjour à Taxco, pendant lequel les photos ont été prises, date non pas de septembre 1939 comme nous en avions émis l’hypothèse, mais d’août 1939, soit quelques jours après l’arrivée à Mexico de Marguerite et d’Alfred Rosmer, et de Seva qu’ils s’étaient chargés de convoyer depuis Paris.
Seva Volkov ou la mémoire ininterrompue
Petit-fils de Léon Trotsky, balloté toute son enfance entre la Russie, la Turquie, l’Allemagne, l’Autriche et la France, Seva Volkov, alors âgé de 13 ans, est arrivé à Mexico en août 1939 en compagnie d’Alfred et Marguerite Rosmer, des amis de son grand-père. Il est le dernier témoin vivant de l’assassinat de Trotsky par Ramón Mercader, le 20 août 1940, et a vécu plus de trente ans dans la maison de l’avenue Viena, dans le quartier de Coyoacán à Mexico, où il a élevé sa famille. Ingénieur chimiste à la retraite, il a fondé et préside toujours le Museo Casa de León Trotsky. À presque 90 ans, il n’a rien oublié, rien pardonné, et se souvient du séjour à Taxco, peu après son arrivée au Mexique, durant lequel ont été prises des photos jusqu’à ce jour inédites.
Il était dix-huit négatifs…
Pendant plus de quarante ans, Gilles Walusinski a conservé la pochette que lui avait remise son père et qui contenait dix-huit négatifs représentant Trotsky et ses proches au Mexique. Pour lui, ces photos ne sont pas seulement des documents historiques mais une clé qui ouvre sur sa propre histoire, sur celle de son père, Gilbert Walusinski, et de toute une génération de militants révolutionnaires anti-staliniens, regroupés autour du journal La Révolution prolétarienne, animé par Pierre Monatte et Alfred Rosmer. Vieil ami de Trotsky, Rosmer avait prêté en novembre 1938 sa maison de Périgny en région parisienne pour la réunion de fondation de la IVe Internationale. Une maison où Gilles Walusinski enfant a souvent séjourné dans les années cinquante.
Trotsky, photos inédites
Trotsky, photos inédites Les histoires de négatifs égarés puis retrouvés émaillent la grande histoire de la photographie, l'exemple récent le plus fameux restant celui de la valise de Robert Capa et des 4000 négatifs...
Écrigraphie et phototure
Tiens, c’est Virginia Woolf, se dit-on en apercevant l’affiche de l’exposition “Qui a peur des femmes photographes ?” présentée conjointement par l’Orangerie et le Musée d’Orsay. On se dit ça parce que la ressemblance entre la femme de l’affiche et l’écrivain est frappante, et que par ailleurs le titre de l’expo rappelle celui de la pièce d’Edward Albee, Qui a peur de Virginia Woolf ?. Mauvaise pioche pourtant : la femme de l’affiche s’appelle Mrs Herbert Duckworth. Mais bonne pioche quand même car cette Mrs Duckworth se trouve être la mère de Virginia. Ajoutons à cela que l’auteur de la photo, Julia Margaret Cameron, est la grand-tante de l’écrivain. Nous avons donc une belle affaire de famille. (Lire la suite)
UNTEL, L’art d’être touriste
Le touriste est de masse et il est anonyme, il est un consommateur et un pur produit du capitalisme mondialisé, il est une figure économique et certainement pas une figure poétique, bref, il est tout ce que l’artiste ne doit pas être. Sauf si l’artiste est un groupe d’artistes, intervenant dans la deuxième moitié des années 1970, adepte de la performance et de la mise à distance rieuse, et que son nom est UNTEL. Alors, l’artiste peut choisir de revêtir le costume du touriste et en faire matière à performance : c’est ce que l’on découvre actuellement à la galerie mfc-michèle didier. (Lire l’article)
Eros Hugo
Baigneuses au lac : ce daguerréotype, et quelques autres, valurent au sieur Félix-Jacques Moulin (1802-1879) de passer un mois en prison pour outrage aux bonnes moeurs. En tout cas, à peine née, la photo s’intéressait déjà au corps de la femme. On eût été surpris qu’il en fût autrement. Il est amusant de noter que Moulin est né la même année que Victor Hugo, lequel s’y intéressait aussi beaucoup, aux corps des femmes. Il n’est donc pas absurde de retrouver quatre images du photographe précurseur de l’érotisme dans l’exposition “Eros Hugo” qui vient d’ouvrir à la maison Victor Hugo de la place des Vosges. (Lire la suite)
Cheval de paix
Il arrive que l’on aime une photo pour de mauvaises raisons, par exemple parce que l’on y voit des choses qui n’y sont pas. J’ai aimé cette image, en l’apercevant de loin, parce que j’y voyais la mer. Une mer des côtes africaines. Puis je me suis approché. Ce n’était pas l’Afrique, et encore moins la mer. C’était l’Afghanistan. L’image fait partie d’une série – intitulée La Vie en temps de guerre – actuellement exposée à Saint-Brieuc dans le cadre du festival Photoreporter. Elle a été captée par le photographe iranien Majid Saeedi (…)