Les Ballets Jazz Montréal achèvent ce mois de mars une longue tournée en France . Avec deux de leurs récentes créations, « Essence » et « Dance me » où se mélangent joyeusement styles variés et interprètes aux personnalités singulières
Mon prénom est une ancre
Le spectacle “Fuck Me” de la chorégraphe argentine Marina Otero ne cesse de nous entraîner sur des fausses pistes… qui sont loin de mener nulle part.
La danseuse inconnue
À partir d’une image acquise dans une vente en enchères, un voyage dans le temps à la poursuite de Marina Semenova, icône de la danse classique au temps de l’Union soviétique.
La Pavlova
Elle fut la première véritable diva du ballet. La star des tsars. Mondialement connue elle contribua à faire passer la danse de l’artisanat à l’industrie du rêve. Un livre, signé Martine Planells, retrace la vie d’Anna Pavlova, danseuse et chorégraphe de légende.
Bailographies à Mont-de Marsan
La 31e édition du festival Arte Flamenco de Mont-de-Marsan s’est tenue du 2 au 6 juillet. Programmation de qualité, mélange générationnel, la manifestation ne s’essouffle pas. En prime, une très belle expo photo signé Michel Dieuzaide.
Maguy Marin ou l’urgence
Œuvre d’amour, d’admiration, Maguy Marin : l’urgence d’agir, le film de David Mambouch sur sa mère chorégraphe n’a rien de convenu. Le réalisateur travaille l’épaisseur et la densité du vécu, sait laisser parler, prend lui-même la parole. Et l’on sent qu’il y a, de son côté, une exploration des origines, que le ballet May B, conçu par Maguy Marin alors qu’elle était enceinte de lui, est pour lui un second ventre maternel.
Christian Rizzo en terre de lumière
Dans Une maison, sa nouvelle création, Christian Rizzo convie quatorze danseurs emportés dans un flux continu de mouvements ponctués par de nombreuses entrées et sorties. On est tantôt sous un chapiteau avec des personnages qui portent des chapeaux pointus, turlututu !, dans une boîte de nuit pour un slow, dans une mascarade basque, dans un carnaval masqué où les mains se saisissent pour une ronde et autres farandoles. Le spectacle, créé après résidence à Bonlieu, Scène nationale d’Annecy, part pour une tournée internationale avant qu’on ne le retrouve en France avec de nombreuses dates l’an prochain et en ouverture du prochain festival Montpellier Danse en juin. (Lire l’article)
La danse, un point c’est tout
Instants, moments intenses de danse “pure” à la Biennale de Lyon. Saburo Teshigawara brave la Symphonie fantastique de Berlioz, Angelin Preljocaj (Gravité) surfe élégamment sur plusieurs compositeurs, François Veyrunes transporte Sisyphe heureux. (Lire l’article)
Oona Doherty, gestes recueillis
Après un solo entre performance et écriture ciselée au-delà des genres, la danseuse et chorégraphe irlandaise propose à la Biennale de la danse de Lyon une création en quatre mouvements que l’on peine à relier entre eux. Artiste associée cette saison 2018-2019 à la Maison de la danse de Lyon, Oona Doherty devrait avoir l’occasion d’imposer sa signature, même si l’on comprend son attention pour les gestes et les propos recueillis. (Lire l’article)
Rachid Ouramdane contre vents et marées
Pour aborder la question brûlante et désolante des migrants et plus largement des laissés pour compte, des cahotés par la vie, Rachid Ouramdane et les cinq magiques danseurs de sa compagnie ont travaillé avec vingt enfants de l’école Le Verderet de Grenoble et treize mineurs isolés, migrants d’Afrique et d’Europe accueillis par le département de l’Isère. Le spectacle est aussi simple que la présence d’un enfant se tenant seul en scène hagard mais plus jamais seul. Les danseurs transportent les corps. Rachid Ouramdane berce la peine. (Lire l’article)
Maguy Marin, sans commune mesure
Encore une fois, Maguy Marin frappe fort. Elle a ouvert avec fracas la 18e Biennale de la danse de Lyon. Dans Ligne de crête, Elle dénonce les manquements des politiques actuelles. Elle joue sur l’accumulation et la saturation, ménageant toutefois des chemins labyrinthiques pour les six interprètes qui s’emparent d’une partition chorégraphique millimétrée à devenir complètement dingues. Et réveille dans le fracas le désir de liberté. Un vrai bazar. (Lire l’article)
Les oies du Capitole
Au festival Montpellier Danse, entre les mains du chorégraphe israélien Hillel Kogan, les membres du ballet du Capitole de Toulouse ont vécu de drôles d’expériences. Ainsi, personne ne leur avait jamais fait danser La Bayadère à trois. Rapidement fatiguées d’être ridicules, les danseuses préfèrent encore fumer des clopes et parler d’autre chose. Dans cette pièce, intitulée Stars and dust, Hillel Kogan s’amuse beaucoup à questionner, chambouler et démonter les codes du ballet. Et le public rit de bon cœur. (Lire l’article)
Ladies and gentlemen and all the others
La lumière éclaire doucement la pièce et une femme apparaît. À moins qu’il ne s’agisse d’un homme ? Les cheveux courts, un large T-shirt et un short tombant au-dessus des genoux, des chaussettes de sport remontées sur les mollets et des baskets, sa démarche affiche une troublante neutralité. Comme un savon que l’on tenterait d’attraper et qui glisserait perpétuellement, la danseuse et chorégraphe d’origine brésilienne Paula Pi semble s’amuser de l’impossibilité de saisir une identité. Au Festival Montpellier Danse, plusieurs autres chorégraphes, ainsi Sorour Darabi et Sylvain Huc, explorent à leur manière la question du genre et de l’identité, retournant et détournant les clichés. (Lire l’article)
World in Marseille
Un chorégraphe indonésien, Eko Supriyanto, pour démarrer, avec notamment un solo dédié à l’Océan, une danseuse belge, Lisbeth Gruwez, Pénélope en robe noire tournant rageusement face au vent, une ouverture confirmée sur l’Afrique (Serge Aimé Coulibaly, Rokia Taoré…) : sous l’impulsion de son directeur Jan Goossens, le Festival de Marseille est un appel d’air, où l’on trouve de plus en plus de créations. Et qui gagnerait encore si la municipalité décidait de lui octroyer la Vieille Charité, magnifique lieu dominant toute la ville. (Lire l’article)
Ça dégomme à Uzès
Julian Hetzel, performeur, musicien et artiste visuel né en Allemagne, actuellement basé à Utrecht (Pays-Bas) et associé au CAMPO de Gand en Belgique, présente The Automated Sniper, un spectacle qui tire sur tout ce qui ose encore bouger. Dans cette chasse à l’homme, les interprètes vont vite réaliser qu’ils sont des cibles, tandis que deux spectateurs deviennent des tueurs. Un jeu terrible et sacrément bien foutu. (Lire l’article)
Versus, vice-versa
Christophe Béranger et Jonathan Pranlas-Descours viennent de présenter à Marseille et Avignon, un solo à deux ou un duo de soli avec le plasticien Étienne Rey. Un spectacle musical et lumineux. (Lire l’article)
Paysages de danse à Liège
Pour sa 7e édition, le festival Pays de danses proposé par le Théâtre de Liège (Belgique) éclaire plein feux l’Afrique du Sud post apartheid. La manifestation collabore pour cette occasion avec les centres culturels voisins et n’oublie pas les créations de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Une opportunité pour visiter le nouveau théâtre (si ce n’est déjà fait) inauguré en 2013, une merveille architecturale en plein centre ville. Au programme du festival notamment : Essensure, de la compagnie Be Fries, un trio en devenir. (Lire l’article)
François Chaignaud, furieusement Orlando
Artiste associé à Bonlieu, scène nationale d’Annecy, François Chaignaud accompagné par le metteur en scène et arrangeur Nino Laisné et quatre musiciens baroques, nous plonge dans une danse populaire et savante. Romances inciertos : un autre Orlando, plus qu’une prouesse physique et technique, est un voyage au pays de la métamorphose et du travestissement. En bonne compagnie, notamment avec Federico García Lorca. Cette pièce est un bouillonnement, un venin, une insurrection, une gâterie… (Lire l’article)
Alexandre Roccoli, de fil en fil
Le Weaver Quintet présenté récemment dans le Mois de la Danse aux Subsistances de Lyon, où Alexandre Roccoli a bénéficié d’une résidence et d’une production pour l’année 2016-2017, est tout autant une toile d’araignée qui emprisonne qu’une libération des corps par la transe. (Lire l’article)
L’Afrique ne danse pas pour rien
Le festival Instances, qui s’est tenu en novembre à Chalon-sur-Saône, le confirme : les chorégraphes africains ne baissent pas les bras. La preuve par trois spectacles, dont Via Kanana, des Sud-Africains Via Katlehong et Gregory Maqoma, présenté cette semaine à la Grande Halle de la Villette à Paris. (Lire l’article)
La chasse aux ballerines
Comme chaque vendredi, nous nous rendons au marché place de la mairie. À la recherche d’une paire de chaussures pas trop chères et souples, nous avisons des ballerines à 5 euros. Alors que nous essayons le modèle très chou aux couleurs d’un gâteau à la pistache et à...
La leçon de danse de Jérôme Bel à l’Opéra de Lyon
Une pièce de William Forsythe, une autre de Trisha Brown et une création de son cru : le chorégraphe Jérôme Bel revisite avec le Ballet de Lyon un pan de l’histoire de la danse contemporaine. « Le public aura au moins deux magnifiques pièces à voir » avait-il prévenu. C’est vrai : sa création, qui met en exergue des motifs, des attitudes typiques du vocabulaire classique afin de les vider de leurs élans romantiques, est pour le moins déconcertante. Pour les spectateurs, comme pour les danseurs… (Lire l’article)
Mont-de-Marsan, terra flamenca
Avec la création il y a 29 ans du festival Arte Flamenco, Mont-de-Marsan est devenue la deuxième patrie du flamenco. C’est pour les artistes un lieu de rendez-vous car ils ne font pas qu’y passer mais sont invités à y séjourner, à participer à des rencontres publiques, à y donner des stages et des master classes. La programmation équilibrée n’oublie rien des maîtres du genre tout en s’ouvrant aux nouveaux talents. Et pas des moindres. La jeune Patricia Guerrero a ébranlé le Café Cantante avec son spectacle Catedral. (Lire l’article)
Montpellier Danse : Actions
Alors que beaucoup s’ingénient à faire des théâtres des lieux de divertissement, Steven Cohen et Antonio Canales ont volé les théâtres pour les transformer respectivement en temple et en café cantante de Séville. Les deux arrachent la scène et ont donné le ton de la 37e édition du festival Montpellier Danse. Reprendre les théâtres pour en faire des sanctuaires non pas dédiés à une quelconque puissance divine mais à des rituels personnels. (Lire l’article)
Conjuguer les peurs
Uzès Danse, Centre de Développement chorégraphique, a rallié des hors marges, c’est-à-dire celles et ceux qui font la danse d’aujourd’hui, sans oublier les héritages du passé. Comme Malika Djardi, irrévérencieuse et aimante quand elle danse sur la voix de sa mère. Paula Pi est subjuguante dans son art de brouiller les pistes. Quant à Gaëlle Bourges, elle nous trimballe avec justesse au gré de trois variations avec toute une bande de danseurs et non-danseurs. (Lire l’article)
Trisha Brown tire son irrévérence
La danseuse et chorégraphe américaine Trisha Brown est décédée. Elle avait 80 ans et c’est sa compagnie qui a annoncé la nouvelle ce lundi dans un twitt qui nous a immédiatement renvoyés à cette belle dame que nous n’avions jamais quittée, même si elle se déplaçait moins dernièrement. D’une parfaite élégance décalée, à l’américaine, robe longue et baskets pour des cocktails d’après-première, elle savait aussi se souiller au sol en dessinant des trajectoires sur un papier blanc. Elle était peintre. Elle traçait. (Lire l’article)
Feeling Fela
Le chorégraphe belgo-burkinabè Serge Aimé Coulibaly retrouve la république perdue de l’inventeur de l’afrobeat, Fela Anikulapo Kuti. Kalakuta Republik est une pièce où le politique n’est pas un élément rapporté ou un simple sous-texte dramaturgique : c’est un soulèvement populaire à la fois moteur et désenchanté. (Lire l’article)
Tempête de danse sur Brest
Le festival DañsFabrik qui s’est achevé le 4 mars à Brest et qui était en partie consacré au Chili a confirmé ou révélé de fortes personnalités qui respirent à fond et regardent le public droit dans les yeux pour capter, capturer le monde. L’œil, la bouche et le reste, du chorégraphe brésilien Volmir Cordeiro, est de cette trempe. (Lire l’article)
Aux Hivernales, une mécanique bien huilée
En ouverture du Festival Les Hivernales d’Avignon, 39e édition, le spectacle La Mécanique des ombres de NaïF Production s’est imposé par sa troublante beauté et son étrangeté. Dans une autre tonalité, les Fragments mobiles d’Yvan Alexandre, d’abord dispersés, se rassemblent dans une fresque étirée. Et dans De(s)genération, du danseur et chorégraphe hip hop Amala Dianor, la new school rivalise joyeusement avec la old school. (Lire l’article)
Coucou la Suisse
Les Journées de danse contemporaine suisses se sont déroulées à Genève et ont réuni programmateurs et public. Bilan mitigé des premiers jours malgré le respect pour le travail entrepris. Reste La Ribot, somptueuse, le regard fixé dans les yeux de ses partenaires. Sur la scène que le public peut contourner, le parc d’attraction est fermé sous une bâche noire. La fête est finie. Il ne reste que des individus qui cherchent encore un peu de chaleur. (Lire l’article)
Dancing is a real job, Donald
L’entrée du couple : pas en rythme du tout, pas ensemble ! Il tient la main de Mélanija par-dessus, il ne sait pas marcher avec elle, il n’a pas le sens du rythme, on s’en doutait un peu ! Deux mouvements de recalage des bras, par contact des mains, pour être sûr de bien se tenir. Petite bise d’elle de profil, elle le cache côté gauche, un peu de confusion des appuis ! Quart de tour vers le fond. Elle se dégage un peu, dos public, petit geste de la main pour recaler la robe... (Lire l’article)
Silence, on danse
Hanté, propulsé par le silence, les silences de sa propre danse ou de celle de comédiens qui pourtant interprétaient un texte, comme Gérard Philipe ou Jean-Louis Barrault, le danseur et chorégraphe Dominique Dupuy a initié une année de Silence(s) avec la collaboration du Collège International de Philosophie, projet porté par le Théâtre National de Chaillot et de nombreux partenaires. Prochain rendez-vous en janvier au Théâtre national de la Colline à Paris avec une soirée consacrée à Alain Trutat, fondateur de France Culture. (Lire l’article)
Les trois Grosses en fugue à Créteil
Le Ballet de l’Opéra national de Lyon, dirigé avec doigté par Yorgos Loukos, vient de présenter à Lyon un nouveau programme – Trois grandes fugues – qui réunit trois grandes dames de la danse contemporaine : Lucinda Childs, Anne Teresa De Keersmaeker et Maguy Marin. À voir à la Maison des Arts et de la Culture de Créteil, puis au Théâtre des Amandiers à Nanterre. (Lire l’article)
La Ribot attitude
La Ribot a présenté une sélection de ses “pièces distinguées” au Centre national de la danse : des Distinguished Hits regroupant les fragments d’une collection initiée en 1993. Chaque pièce est un tableau vivant et bien vivant, où le corps se transforme au fil des rôles et des accessoires qu’il endosse. La Ribot sait manier l’humour pour mieux pratiquer l’art du détournement, jouer avec les codes, les images et les objets. (Lire l’article)
Rocío Molina, la divine comédienne
Dans un solo couillu, Caída del Cielo, Rocío Molina, danseuse et chorégraphe espagnole de 32 ans, tombe de l’Olympe pour rejoindre les mortels afin de mener une vraie sarabande avec quatre compagnons musiciens. Du flamenco au rock, de la lumière à l’obscurité, de la stature debout à la reptation.
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À se tordre de rire
Tous les matins, ça recommence, à l’heure du petit déjeuner, c’est-à-dire à l’heure où l’on branche la radio, c’est inévitable, on se tord de rire. Que de bonnes blagues, de bonne nouvelles. On se tord et ça fait mal au ventre. Le bouquin de François Hollande par...
Anne Nguyen, hip hip hop hourra !
Au Théâtre National de Chaillot, avec la complicité de vingt-sept danseurs et d’un vidéaste, Anne Nguyen propose à tous les spectateurs volontaires de devenir danseurs hip hop. Performances cataloguées “pour la jeunesse”, peur de (mal) danser : les réticences éventuelles avant de pénétrer dans la salle Maurice Béjart sont vite envolées. Le parcours très ludique et participatif permet de mieux saisir ce qui motive le danseur hip hop, tout en se faisant très plaisir. Avec, pour finir, le jam, une rencontre avec les danseurs grâce à un casque de réalité virtuelle pour une immersion à 360° parmi eux. (Lire l’article)
Night Fevers pour clore la Biennale de la danse de Lyon
Des jaillissements, des collectifs qui isolent une figure intemporelle, de la sueur juste pour le plaisir de la dépense, des danses “anonymes” qui côtoient les savantes: la 17ème Biennale de la danse de Lyon qui s’est achevée le 30 septembre a ouvert de nombreuses pistes de réflexion, désenclavant la danse contemporaine, la libérant de son image prétendument élitiste. La preuve par trois spectacles hors norme : Le syndrome Ian de Christian Rizzo, Auguri d’Olivier Dubois et Sunny d’Emmanuel Gat et Awir Leon. (Lire l’article)
Alain Platel, paysages pendant la bataille
Nicht Schlafen (Ne pas dormir), la nouvelle pièce d’Alain Platel, présentée à la 17ème Biennale de Lyon, s’ouvre sur un tableau dévasté. L’œuvre plastique de la plasticienne Berlinde De Bruyckere attire immédiatement l’attention : des chevaux morts sont entassés, tués dans des positions de crampes, de râles. Moulées dans du polyester, les bêtes sont accrochées aux cintres par des filins. Sur le plateau, la bataille fait rage. Les neuf danseurs, dont une seule femme, se cherchent, se provoquent, s’arrachent les vêtements, dans un conflit qui va crescendo. (Lire l’article)
Si la danse était contée
Les chorégraphes ont toujours aimé la fantasmagorie tout en ayant une vraie appréhension de la narration. Comment dire sans illustrer ? Comment conter sans livret ? Autant de questions dont la danse contemporaine jugea bon de se débarrasser afin de ne plus être soumise au texte. Mais le merveilleux n’a pas fini d’œuvrer. Exemples à la 17ème Biennale de la danse de Lyon, avec Thierry Malandain et Olivia Grandville. Et à Aix-en-Provence, avec Angelin Preljocaj. (Lire l’article)
17ème Biennale de la danse de Lyon : chemins de traverse
Ils n’ont franchement rien à voir l’un avec l’autre. Les uns du collectif Petit Travers proposent un jonglage scénique où la trajectoire de la balle est plus visible que le jongleur. Les autres de la compagnie Roy Assaf Dance mêlent les danses religieuses, militaires ou de couple. Leur vocabulaire intrigue dans cette 17ème Biennale de la danse de Lyon très touffue. (Lire l’article)
Olivia Ruiz, la “Zizi” de Jean-Claude Gallotta
Dans Volver, leur nouvelle création révélée à la 17ème Biennale de la danse de Lyon, la chanteuse et le chorégraphe font bon ménage. Tout à la fois portrait de la chanteuse et faux biopic, la pièce évoque plus largement la question épineuse des migrants actuels et de leur accueil. Dans une chorégraphie aérée, mettant souvent en scène des couples comme des doubles du couple vedette, le spectacle n’est que rythme, envolées, tendresse. (Lire l’article)
La Biennale de la Danse de Lyon sur Radio Bellevue
Les entretiens de Marie-Christine Vernay avec les artistes de la Biennale de la danse de Lyon (jusqu’au 30 septembre 2016) à écouter sur Radio Bellevue : le Groupe Acrobatique De Tanger Halka, le ballet de l’Opéra de Lyon, l’exposition Corps Rebelles, Olivier Dubois, Christian Rizzo.
(Écouter les entretiens)
Chalon dans la rue, revivre à 30 ans
Lors de sa 30e édition, du 20 au 24 juillet, le festival Chalon dans la rue qui va perdre son directeur Pedro Garcia (arrivée du successeur ou successeuse le 1er janvier 2017), défenseur sans faiblir de l’espace public, a réuni une fois de plus les artistes et la rue. Au menu, plus de 150 compagnies, in et off confondus, et 200 000 spectateurs pour plus de 1000 représentations en 5 jours. L’auteure de cet article y mettait les pieds pour la première fois. Expérience concluante malgré des erreurs de débutante dans l’appréhension de l’événement. (Lire l’article)
Le voltigeur d’Avignon
Sauts de l’ange en altitude et à l’envers, très cher, vrilles, saltos, sauts périlleux avant, arrière, sur les côtés, en haut en bas, voltiges au-dessus d’un cycliste ou d’une brochette de spectateurs… Farid Zitoun, prodigieux acrobate qui semble avoir développé sa propre technique n’a pas besoin de trampoline. Il est l’Acrobate bleu de Picasso ou celui de Chagall, le cirque de Pékin ou le groupe acrobatique de Tanger à lui tout seul. Un solo de l’ange, à voir à Avignon, dans le off du off du off, complètement in. (Lire l’article)
Sharon Eyal, du tac au toc
Dans OCD Love de la chorégraphe israélienne Sharon Eyal, les “personnages” sont comme électrocutés à la base, dès qu’ils entrent en scène. Puis, tout est question de doigté, dans la gestion des ensembles, comme dans celle de deux duos millimétrés, l’un masculin, l’autre féminin. Inutile de chercher un sens : les corps sont renversés au point que l’on ne sait plus s’ils se présentent de face ou de dos et offrent le tableau d’une société stressée sans issue de secours. C’est dans la sensualité, dans les cuisses qui se frôlent, ou dans les gestes réparateurs, comme les mains qui passent et lavent les visages que l’on quitte la noirceur. (Lire l’article)
Dimitris Papaioannou, rolling stone
On l’avait raté au Théâtre de la Ville en octobre 2015, on s’est précipité à Montpellier Danse pour redécouvrir avec bonheur le Grec Dimitris Panaioannou. On avait gardé un souvenir clair de sa mise en scène, en images et en danse de sa Medea en 1998 à la Biennale de la Danse de Lyon, laquelle s’ébattait dans une pataugeoire. Car, ce n’est pas la première fois qu’il vient en France, même si on voudrait le voir plus souvent. L’occasion se présentant, on l’a retrouvé avec une autre figure de la mythologie grecque : Sisyphe. Still Life (Nature morte) est une allégorie de la Grèce, du peuple grec qui reconstruit sur les ruines, les désastres économiques. (Lire l’article)
Montpellier Danse : des chocs venus du Sud
Le 36ème festival Montpellier Danse s’est achevé le 9 juillet. Il a été le reflet d’un bouillonnement certain, du surgissement d’une danse traversée et concernée par les tragédies de l’époque (l’homophobie grandissante, la montée des fascismes, la crise économique, la revendication de cultures ignorées ou méprisées par l’Occident, la question des migrants, des réfugiés et de l’exil). Tous les chorégraphes ont visé dans le mille, sans trop se soucier de formater leurs spectacles pour plaire ou être dans l’air du temps. (Lire l’article)
Uzès danse roule en “Jaguar”
Le clou de la 21ème édition du festival Uzès Danse fut un spectacle de la Cap-Verdienne Marlene Monteiro Freitas, en duo pour le moins sportif avec Andreas Merk : Jaguar, créé en 2015. Présenté comme une chasse, chasse à l’homme, chasse à courre ou chasse à la danse, ce spectacle bourré de références tout autant aux œuvres chorégraphiques du passé, notamment des Ballets Russes (Jeux de Debussy, L’Après-midi d’un faune de Nijinsky…) qu’à des compositeurs (Stravinsky, Schönberg, David Bowie), ou des peintres et dessinateurs (Kandinsky, Adolf Wölfli), nous plonge dans un charivari sonore, visuel et gestuel. (Lire l’article)
Contre-histoire dansée de l’art
Le critique Philippe Verrièle et le photographe Laurent Paillier ont pris le contre-pied de ceux qui pensent que danse et arts plastiques sont intimement liés. Leur livre Danser la peinture renvoie Degas à ses danseuses – lui qui ne s’intéressa pas à la danse – et invite de jeunes chorégraphes à composer avec des peintres, de Kandinsky à Velickovic. Chacun des invités, majoritairement des jeunes pas forcément connus et reconnus, a planché sur un peintre. Il aura fallu quatre ans de travail pour que le livre sorte enfin, accompagné d’une exposition que l’on a pu voir au dernier festival Uzès Danse. À lire et à regarder. (Lire l’article)
L’envol des utoPistes
Le trampoliniste Mathurin Bolze, concepteur du festival de arts du cirque “utoPistes”, a réuni autour de lui les inventeurs du cirque d’aujourd’hui, plein de promesses pour le futur. Le festival, qui s’est achevé ce samedi à Lyon, aura été le lieu de toutes les audaces circassiennes. Le cirque actuel qui a fait alliance avec les arts visuels et la danse manie avec élégance et virtuosité le mouvement pur, l’acrobatie, les concepts, tout en restant populaire, au bon sens du terme. On le pressentait, mais pas à ce point, le cirque est l’art vibrant d’aujourd’hui, captant les secousses de la société et lui rendant un équilibre perdu, tout en développant de nouvelles formes artistiques. (Lire l’article)
Muhammad Ali, le tape dancer
Cassius Clay était déjà mort. Vécut donc Muhammad Ali, le tape dancer. On lui a mis des gants sur ses mains pourtant faites pour caresser l’air. Sur le ring, sa garde était toujours en alerte. Les bras semblaient ballants comme chez Cunningham mais c’est dans cette fausse insouciance qu’il prenait la force et l’élan pour frapper. Net, direct, cash. Sur ses demi-pointes, il promenait l’adversaire. On aurait dû lui donner des gants blancs de smurfer. Mais le smurf n’existait pas encore. Il était noir, on lui dit de frapper. Il frappa donc. La jambe était déliée, les bras libres. Il était porté par l’élan populaire. Le visage était le même, ne bronchait pas : trop de coups dans la gueule. Nous n’avons vu que rarement un tel danseur. (Lire l’article)
Histoire d’Elle
Adapté du roman d’Anne-James Chaton, Elle regarde passer les gens, sous la forme d’un quatuor où se mêlent théâtre, danse, cabaret, musique, poésie sonore, Icônes passe en revue sans hiérarchie les vies et œuvres de femmes qui ont marqué l’histoire et/ou nourri les magazines people. Auteur du texte et de l’adaptation, Anne-James Chaton est aussi sur scène aux côtés de François Chaignaud, Phia Ménard et Nosfell. Un enchantement dont le “Elle” qui revient comme un appel donne le ton mais également le rythme et la sonorité. Donné deux soirs à Chambéry, Icônes est programmé en mai à Mulhouse et Grenoble, avant une représentation à Avignon en juillet. (Lire l’article)
Fabrice Dugied, un dernier regard
Danseur et chorégraphe, Fabrice Dugied est décédé le 4 avril 2016. Artiste associé à la programmation danse du studio Le Regard du Cygne, à Paris, depuis sa fondation en 1985, il n’eut de cesse de défendre la danse contemporaine, de l’explorer autant dans ses travaux personnels fragiles et singuliers que dans sa manière de fouiller l’histoire de cet art et de le transmettre.
A cup of Artdanthé
Festival qui mêle les disciplines depuis 18 ans, Artdanthé accueille de nombreux jeunes (ou moins jeunes) auteurs et leurs recherches les moins attendues. En passant d’une performance à un spectacle, d’un workshop à une installation, on peut mieux appréhender ce qui propulse et inquiète les artistes, de moins en moins soutenus et reconnus, de moins en moins programmés et produits ou coproduits. Secoués comme leurs contemporains dans un monde de l’exclusion se repliant sur quelques nantis que la culture n’intéresse que si elle est attractive, rentable ou patrimoniale, plasticiens, metteurs en scène, chorégraphes, compositeurs ont fait de Ardanthé un lieu de parole, de controverse, d’invention et de réunion. (Lire l’article)
Maroc, la danse se manifeste
Depuis onze saisons, le festival On marche consacré essentiellement à la danse contemporaine avance à petits pas obstinés, en tentant de s’inscrire pleinement dans la société au même titre et au même niveau que d’autres disciplines reconnues par les pouvoirs publics comme la musique, le cinéma, les arts visuels ou le théâtre. Le corps – et ses représentations, enjeu politique et social – fait-il peur ou est-il tout simplement ignoré par le ministère de la Culture ? Un forum réunissant de nombreux artistes, toutes générations confondues, s’empare de la question par la production d’un premier manifeste, présenté publiquement le 13 mars. (Lire l’article)
Femmes en attitudes
Contre les poses que la société leur impose pour faire du corps féminin un objet propice au commerce, les chorégraphes de DañsFabrik, festival organisé jusqu’à samedi par le Quartz de Brest, érigent des postures, des attitudes politiques frontales et quasiment guerrières. Ainsi Arranged by date, solo où la Grecque Lenio Kaklea dit beaucoup sur notre dépendance à de simples chiffres, sur notre identité sociale construite sur ces chiffres et sur le corps déboussolé qui ne sait plus quelle attitude adopter : la grimace, l’agitation, le tremblement, le “faire face” dignement dans une sublime cambrure… jusqu’à l’acte final d’avaler les chiffres, de les incorporer. (Lire la suite)
Les Hivernales, entre heures sup et licenciement
Alors qu’Emmanuel Serafini, directeur du Centre de développement chorégraphique d’Avignon, organisateur de la manifestation, vient d’être licencié, la 38è édition des Hivernales aborde justement le thème du travail, de ses enjeux futurs, de ses effets directs sur les corps, pour certains épuisés.
Benjamin Millepied, trois petits tours et puis s’en va
On n’aura pas eu le temps de mieux cerner son projet car le chorégraphe Benjamin Millepied, dont la compagnie est installée à Los Angeles, quitte la direction de la danse à l’Opéra de Paris. Il avait pris ses fonctions le 1er novembre 2014. Son esprit frondeur, très américain, ne semble pas avoir collé avec la grande maison très française. (Lire la suite)
Le haka smoothie de Daniel Linehan
Pourtant fort bien composée, comme les précédentes, la dernière pièce de Daniel Linehan dbddbb qui s’appuie sur la marche et la poésie sonore dada, ne parvient pas à nous entraîner plus loin que dans le bel exercice de style. Doucereux. (Lire la suite)
Gaëlle Bourges divague sur Lascaux
Invitée du festival les Inaccoutumés de la Ménagerie de Verre, la chorégraphe Gaëlle Bourges entraîne le spectateur dans une de ses grottes secrètes en divaguant sur celle de Lascaux fermée au public depuis 1963. Un texte instructif nous renseigne sur l’art pariétal qui sent l’animal. On est curieux comme les quatre adolescents qui découvrirent la grotte en 1940 et on s’amuse. (Lire la suite)
Rock’n roll à Grenoble
Alors qu’il vient d’apprendre qui devra quitter le Centre chorégraphique national de Grenoble qu’il dirigeait depuis 1984, Jean-Claude Gallotta recrée My Rock, une pièce bourrée d’énergie qui annonce le retour du groupe Émile Dubois, la compagnie que le chorégraphe créa en 1979 avec Mathilde Altaraz. (Lire la suite)
Le Musée entre à l’Opéra
Un musée dans un musée, l’idée est amusante. Elle a été concoctée par Boris Charmatz, directeur du Musée de la danse de Rennes, et par Benjamin Millepied, directeur de la danse à l’Opéra de Paris. 20 danseurs pour le XXe siècle, sorte de happening chorégraphique qui propose des focus sur des auteurs qui ont marqué l’histoire de la danse, d’Isadora Duncan à Jérôme Bel, de Fokine au krump, entre au Palais Garnier, le temple de la danse. Une mise en abyme réjouissante. (Lire la suite)
Trop de chants pour un cantique
Abou Lagraa, chorégraphe dont le style s’est forgé à l’étude de la danse classique, contemporaine et hip hop, a toujours voulu faire bien, trop bien. C’est le cas avec sa récente création à la Maison de la danse de Lyon où il est artiste associé en 2015 avant de regagner sa ville natale, Annonay en Ardèche. En s’attaquant au Cantique des Cantiques, il a vu grand. Retour sur cette création et sur la polémique qui oppose le chorégraphe français à la conseillère municipale FN d’Annonay. (Lire la suite)
Le temps d’aimer Biarritz
Depuis 25 ans, chaque mois de septembre, le festival le Temps d’Aimer (la danse) vole la vedette aux surfeurs. Sous la direction artistique de Thierry Malandain, par ailleurs directeur du Centre chorégraphique national Ballet Biarritz, ce curieux festival réserve toujours de bonnes (et moins bonnes) surprises. Le public très diversifié est au rendez-vous de cette programmation touffue. Cela suffit-il à construire une vraie culture chorégraphique ? (Lire la suite)
Coup de vieux sur la Cour d’honneur
Dans Retour à Berratham, la nouvelle création du chorégraphe Angelin Preljocaj, les danseurs de la compagnie, grâce à leur énergie collective, sauvent la soirée d’un néant où la danse semble renvoyée à une fonction strictement illustrative. Car un intrus s’est invité dans la Cour d’honneur et s’y cramponne : le texte. (Lire l’article)
El Farru, pile et face
Le festival Arte Flamenco de Mont-de-Marsan attire des amateurs du monde entier et réserve de drôles de surprises. Ce fut le cas avec ces deux prestations d’El Farru. Côté pile, Flamenconcierto : spectacle de son cru, super show bling-bling où ne manquait qu’un feu d’artifice final. Côté face, le spectacle &dentidades de Pastora Galván, où il a rendu un hommage à son grand-père El Farruco, complètement habité par son fantôme. (Lire la suite)
María Pagés enlève Carmen
Bizet et Mérimée n’auraient sans doute pas supporté qu’une vulgaire danseuse de flamenco ravisse leur créature, leur Carmen. Celle qu’ils auraient peut-être méprisée, c’est María Pagés. La chorégraphe et danseuse trafique avec cinq musiciens les mélodies de Bizet et elle arrache des mains de ses créateurs la figure emblématique de Carmen. (Lire la suite)
Trajal Harrell, gentleman cambrioleur
Le chorégraphe et danseur new-yorkais n’a que des idées saugrenues (de celles qui font progresser l’art). Dans Le Fantôme de Montpellier rencontre le samouraï, ce gentleman cambrioleur n’hésite pas à voler chez les autres pour construire son propre langage. Et il touche à la personne la plus sacrée, Dominique Bagouet, figure emblématique de la ville où il créa l’un des premiers centres chorégraphique nationaux. (Lire la suite)
Montpellier Danse, édition spéciale female (2)
Le festival Montpellier Danse révèle des corps entièrement remodelés par la question du genre et des positions politiques qu’elle implique. Phia Ménard, qui fut le jongleur Philippe Ménard, en est l’exemple le plus criant. Dans sa nouvelle création Belle d’hier, devenue femme et féministe, elle fait fondre les figures patriarcales dominantes.
Montpellier Danse, édition spéciale female (1)
La 35e édition du festival Montpellier Danse est féminine et parfois féministe. Le festival s’est ouvert avec Ottof de la chorégraphe marocaine Bouchra Ouizguen. Voilà un moment qu’on la surveille, parce qu’on se doutait qu’un jour, on se retrouverait devant une énigme jamais levée et devant un choc esthétique qui n’a pas fini de nous faire frémir.
Une miniature en audio-description
On a déjà vu des spectacles en audio-description même s’ils demeurent trop rares. Mais jamais un comme on a pu le déguster au festival Uzès Danse. Des miss et des mystères de la performeuse et chorégraphe Antonia Baehr et de la comédienne Valérie Castan mêle les...
Kat Vàlastur, reprendre la main
Le spectacle Ah! Oh! A contemporary ritual fait partie des bonnes surprises que nous réserve régulièrement le festival d’Uzès, proposé par le Centre de Développement Chorégraphique, attentif aux jeunes auteurs. Comment les formes d’anciennes danses peuvent échapper à leur statut de folklore vieillissant pour retrouver un sens politique et éthique? Une réponse chez Kat Vàlastur.
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Disons-le, nous n’avons jamais aimé Halloween. Cette année, moins encore.