Nous aurions, bien sûr, pu consacrer un grand dossier à Bob Dylan, à l’occasion de son 80ème anniversaire – d’autres medias l’ont fait – ou publier un article sur l’Eurovision 2021, passionnant certainement plus notre lectorat que le « barde de Duluth ». Il nous a néanmoins semblé plus intéressant de consacrer un article à un duo un peu oublié aujourd’hui : Les Sœurs Rosio.
Rendons à César ce qui lui appartient, c’est la lecture des Mémoires d’un confesseur de Mgr Boutantrin qui nous a donné l’idée de revenir sur le parcours de ces fleurons de la chanson française. C’est en effet l’écoute de leur sublime interprétation de Minuit chrétien qui a décidé de sa vocation… et lui a fait renoncer à la carrière musicale à laquelle il se destinait.
Filles de Prosper Momplot (1847-1914) – principal fondateur du syndicat des mineurs de Firminy et Roche-la-Molière (Loire) et futur maire de Bellevue-la-Montagne – et Simone Momplot, née Sève, les sœurs Momplot étaient trois, surnommées « les Momplottes ». C’est sous ce nom qu’elles entamèrent une modeste carrière dans la chanson. Il est regrettable que leur frère – parait-il doté d’une jolie voix de baryton Martin – ait préféré la pharmacie à la carrière artistique. Avec ses sœurs, nous aurions peut-être connu l’équivalent français des Staple Singers (pour ne prendre que le premier exemple qui nous vient à l’esprit ! L’une des trois sœurs ayant décidé de rentrer au pays, c’est sous le pseudonyme des Sœurs Rosio qu’Emma et Ita poursuivirent leur courte mais fulgurante carrière. Deux disques enregistrés pour le label Festival témoignent de leur immense talent… et de leur versatilité. Qu’on en juge : L’Idole des Jeunes (à côté de la leur, la version de Johnny Hallyday fait pâle figure)
Viens Danser le Twist (idem), Le Jour le Plus Long (il est recommandé de l’écouter en boucle), Melodia d’Amore, La Madelon, Minuit Chrétien (déjà cité), Le Chant du Départ, mais nous n’allons pas tous les nommer. Nous ne saurons trop vous conseiller l’acquisition de ces merveilles. On les trouve parfois sur Internet à des prix ridicules, malgré leur rareté.
Les deux sœurs ont fait une apparition remarquée dans une émission télévisée de Jean-Christophe Averty. Dignes héritières de leur syndicaliste de père, elles y interprétaient La Crise du logement:
Il est fâcheux que l’enregistrement qui nous reste de ce « brûlot » soit d’aussi piètre qualité. On distingue mal les paroles du témoignage de leur unique incursion dans la chanson engagée.
Il nous manque encore l’ouvrage définitif qui rendrait enfin justice à ces artistes injustement oubliées, ainsi qu’une réédition complète et remastérisée de leur Œuvre. À bon entendeur…
Les soeursRosio…mes copines chéries… pratiquement inconnues..
Je ne peux m’empêcher de les faire connaître à mes amis et amies qui ont le sens de l’humour …c’est toujours surprise !
Je ne les ai jamais oubliées ! Comment pourrait-on ?
Elle m’ont fait marrer davantage que le faux PRESLEY frenchi…
Je n’ai jamais oublié leur nom.