Danseur et chorégraphe, Fabrice Dugied, né en 1963 est décédé le 4 avril 2016, suite à un infarctus. Artiste associé à la programmation danse du studio Le Regard du Cygne, à Paris, depuis sa fondation en 1985 par Amy Swanson, il n’eut de cesse de défendre la danse contemporaine, de l’explorer autant dans ses travaux personnels fragiles et singuliers que dans sa manière de fouiller l’histoire de cet art et de le transmettre. Ainsi, de 2001 à 2004, il mena le projet Mémoire vive autour de trois chorégraphes disparus : Jerome Andrews, Jacqueline Robinson et Karin Waehner. En 2006, il créait La Déconstruction du lego™, un clin d’œil à tous ceux qui dansaient en lui, notamment les post-modern américains, et un hommage à son père Jacques Dugied, décorateur de cinéma. En 2015, après s’être plongé dans les nombreux documents recueillis par sa mère, la journaliste et critique de danse Lise Brunel, il montait La collection Lise B, une installation performative, une exposition et un spectacle.
Parmi ses spectacles, toujours retenus, aériens et au parfum d’enfance, on compte Les zonards célestes (1986) du nom de sa compagnie éponyme, Le retour de Tintin (1987), L’élégance des poissons (1987), Le ciel de mousson (1989), Conversation imaginaire (1991), Paris-Pérec (1993), Ici, ils ont dansé (1994), La danse de l’outrage (1996), L’être de zombie city (1997), À incandescence (1998), La danse des mots (2001). Des titres qui en disent long sur sa philosophie de vie et son amour immodéré pour le mouvement le plus ténu.
Impossible d’oublier son regard bleu et mutin comme celui de sa mère lorsqu’il accueillait le public au fond de la cour du Regard du Cygne, une sorte de loft new-yorkais en plein Belleville, ni son sourire légèrement voyou qu’il tenait de son père. Avec ses allures de Tintin reporter, de Riquet à la houppe, il aura été un acteur méritant de la danse, même s’il œuvra discrètement. La reconnaissance ne fut pas son affaire, un peu d’amour lui suffisait.
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