J’ai eu l’idée de contacter IKEA pour leur proposer quelques-unes de mes photos. Cela a commencé par un coup de téléphone à Copenhague, un de leurs sièges, et une personne très aimable m’a expliqué que je devrais contacter le département des « New Proposals » en Suède. Ce que j’ai fait. Après deux échanges par mail, IKEA m’apprend qu’ils ne travaillent qu’avec des agents représentant des photographes. J’ai un bon ami, Jean-Marc Lacabe, le directeur du Château d’Eau – Pôle Photographique de Toulouse, qui accepte d’intervenir à mon égard. Toujours polie, une employée de « Co-Create With IKEA » l’informe qu’ils collaborent déjà avec trois éditeurs couvrant bien « l’éventail et la profondeur » de leurs besoins.
Qu’est-ce qu’une photo IKEA ? D’abord ce sont des photos qui vont dans des maisons ou des bureaux. J’en ai vu dans leurs magasins il y a quelques années et c’étaient souvent des vues de lieux très connus (New York, une place publique européenne) ou des espaces facilement lisibles (un désert, une forêt à l’automne, une cascade ou une rue pittoresque). Elles sont, je crois, plutôt grand format et plutôt en couleur. C’est peut-être la lisibilité rapide permise par des sujets et des compositions assez traditionnelles et bien codées qui intéresse IKEA. En tout cas, je crois qu’elles sont censées être belles, attirantes et évoquer quelque chose comme un plaisir universel pour nos yeux. Et, en plus, pour utiliser le langage des jeunes d’aujourd’hui, elles pourraient avoir un élément « stylé » (un peu flou ou surexposé) qui leur donne un atout.
J’ai sélectionné, pour délibéré, les cinq photos en noir et blanc et les cinq photos en couleur que je voulais leur proposer. Et je voudrais ajouter aussi qu’à un moment, dans les échanges avec IKEA, j’ai pris conscience que je me ressentais un peu comme un cousin bien lointain de Sophie, un certain Grégoire Calle qui n’était pas surpris par leurs réponses.
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