Hier soir, c’est à une bien lamentable scène qu’il nous a été donné d’assister malgré nous. Nous étions, mes collègues et moi-même en train de confectionner une guirlande de brèves destinées à illuminer notre numéro spécial cadeaux de Noël, quand nous avons été dérangés par des éclats de voix provenant d’une table voisine. Un groupe de Plompistes s’étaient réunis pour fêter joyeusement la fin de l’année anniversaire de la naissance de leur « héros » Iphigénin Plomp (1771-1857, faut-il le rappeler. NDLR) quand a surgi une bande de Plompiens émêchés et particulièrement vindicatifs. Les mots ont vite laissé place à des mains, les sarcasmes à des soufflets (les belligérants s’injurient et se crêpent le chignon toujours à mots et à coups choisis. NDLR).
Rappelons l’origine de leur querelle, qui paraîtra bien dérisoire aux non initiés: depuis des lustres les Plompistes prononcent le nom d’Iphigénin Plompe, alors que les Plompiens ne jurent que par Plon. Rien n’a jusqu’à présent réussi à les départager et chacune des rencontres fortuites ou organisées des deux clans se termine invariablement en pugilat. Chacun essayant de couvrir les « Plompe ! » retentissants de l’ennemi par de toni-truants « Plon ! »
La soirée s’est achevée – comme à chaque fois – au commissariat le plus proche, devant des policiers peu concernés par ces subtilités et qui n’en pouvaient mais.
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