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Rebondissement inattendu
| 14 Fév 2021
Une affaire jamais élucidée de vol de tableau vient de connaître un rebondissement inattendu. Dérobée en 1928 au musée du Louvre, la toile a été authentifiée par des experts sur une photo récemment retrouvée d'André Kertész... © Philippe Mignon
Une affaire jamais élucidée de vol de tableau vient de connaître un rebondissement inattendu. Dérobée en 1928 au musée du Louvre, la toile a été authentifiée par des experts sur une photo récemment retrouvée d’André Kertész…

On ne retrouvera peut-être jamais la première version* du « Ramphastos périssodactyle » d’Iphigénin Plomp, dérobée en 1928 au musée du Louvre. En revanche, on peut aujourd’hui affirmer qu’il a été vu à Meudon peu de temps après le vol. Vu et photographié !

C’est au cours de recherches dans les archives 1925-1936 d’André Kertész détenues par le département de la Photographie de la Médiathèque du patrimoine, que Gilles Walusinski – préparant une luxueuse monographie pour les éditions Pharidon – a fait une étonnante découverte. Examinant le négatif d’une photo universellement connue, « Meudon 1928 », son attention fut attirée par le sujet figurant sur la toile portée par le personnage traversant la rue au premier plan. Il avait le souvenir d’un cadre em-ballé dans du papier journal. Ce que lui confirmera une rapide consultation de livres consacrés au photographe. Pourtant, il avait bien à présent l’authentique négatif en main et le tableau facilement reconnaissable était parfaitement visible et pas du tout emballé !

Beaucoup de questions se posent au-jourd’hui. L’homme au chapeau a-t-il été saisi par hasard et dans ce cas comment pouvait-il faire preuve d’une telle inconscience ? Qui était-il ? Autre hypothèse, André Kertész le connaissait. Dans ce cas, était-il un ami ou une simple connaissance ? Pourquoi a-t-il accepté de se laisser photographier avec un objet si compromettant ? Par forfanterie ? A-t-il pris par la suite conscience du danger et demandé au photographe de truquer le cliché ? Et dans tous les cas, quid de la complicité du photographe ? On ne le saura peut-être jamais…

* L’autre version baptisée « Périssodactyle toco » se trouve dans une collection privée.

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