La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

| 17 Nov 2017

J’ai eu l’idée de contacter IKEA pour leur proposer quelques-unes de mes photos. Cela a commencé par un coup de téléphone à Copenhague, un de leurs sièges, et une personne très aimable m’a expliqué que je devrais contacter le département des « New Proposals » en Suède. Ce que j’ai fait. Après deux échanges par mail, IKEA m’apprend qu’ils ne travaillent qu’avec des agents représentant des photographes. J’ai un bon ami, Jean-Marc Lacabe, le directeur du Château d’Eau – Pôle Photographique de Toulouse, qui accepte d’intervenir à mon égard. Toujours polie, une employée de « Co-Create With IKEA » l’informe qu’ils collaborent déjà avec trois éditeurs couvrant bien « l’éventail et la profondeur » de leurs besoins.

Qu’est-ce qu’une photo IKEA ? D’abord ce sont des photos qui vont dans des maisons ou des bureaux. J’en ai vu dans leurs magasins il y a quelques années et c’étaient souvent des vues de lieux très connus (New York, une place publique européenne) ou des espaces facilement lisibles (un désert, une forêt à l’automne, une cascade ou une rue pittoresque). Elles sont, je crois, plutôt grand format et plutôt en couleur. C’est peut-être la lisibilité rapide permise par des sujets et des compositions assez traditionnelles et bien codées qui intéresse IKEA. En tout cas, je crois qu’elles sont censées être belles, attirantes et évoquer quelque chose comme un plaisir universel pour nos yeux. Et, en plus, pour utiliser le langage des jeunes d’aujourd’hui, elles pourraient avoir un élément « stylé » (un peu flou ou surexposé) qui leur donne un atout.

J’ai sélectionné, pour délibéré, les cinq photos en noir et blanc et les cinq photos en couleur que je voulais leur proposer. Et je voudrais ajouter aussi qu’à un moment, dans les échanges avec IKEA, j’ai pris conscience que je me ressentais un peu comme un cousin bien lointain de Sophie, un certain Grégoire Calle qui n’était pas surpris par leurs réponses.

 

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans la même catégorie

So What?!

Le 20 novembre, on a célébré la journée mondiale des victimes de transphobie. Dans une brochure aussi élégante que dérangeante, le photographe Marc Martin montre le corps de Jona James, une femme devenue un homme.

Tomber des nu(e)s ou la nudité joyeuse

Le photographe Marc Martin et Mathis Chevalier, son modèle, jouent avec les représentations du nu masculin, de la statuaire antique à la peinture en passant par le cinéma ou la publicité. Des images belles et joyeuses, exposées à la Galerie Obsession à Paris.

Combats de rue

Collaborateurs de délibéré, Juliette Keating (texte) et Gilles Walusinski (photos) publient chez L’Ire des marges  À la rue, livre-enquête engagé dont le point de départ est l’expulsion à l’été 2016, de treize familles roms de leur lieu de vie de Montreuil, en Seine-Saint-Denis.

Ben Shahn non conforme

Dessinateur, peintre, photographe et artiste engagé, Ben Shahn (1898-1969) fait l’objet d’une formidable rétrospective au musée Reina Sofia de Madrid. Né en Lituanie, mort à New York, il fut un grand témoin des combats essentiels du XXe siècle.

Les enfants de la guerre

Les photographies d’Yvonne Kerdudo sauvées le l’oubli par Pascale Laronze: un choix commenté et publié par Françoise Morvan pour les Éditions Mesures qu’elle a fondées avec André Markowicz.