C’est une idée originale – et, disons-le, particulièrement bienvenue – que vient de proposer un jeune entrepreneur soucieux de lutter contre l’impression de “deux poids, deux mesures“ laissée par de récentes affaires judiciaires. Comment en effet comprendre qu’un petit malfrat n’échappe pas à la prison pour des “modestes rapines“ alors qu’un escroc de haut vol peut rester confortablement chez lui après avoir détourné des millions ?
Il n’est bien sûr aucunement question d’abandonner le port du fameux bracelet électronique pour conduire tel ou tel homme politique (ou femme, la parité est en vue !) dans une cellule de nos prisons. Elles sont déjà surchargées.
La proposition, toute simple, rappellera aux plus anciens l’époque où les mauvais élèves, accompagnés du surveillant général de leur établissement, circulaient de classe en classe, leur infamant cahier accroché au dos de leur tablier.
Car, au lieu de mener les condamnés à la Santé ou à Fleury-Mérogis – pour ne citer que deux de nos meilleures adresses -, ce seront les cellules qui se rendront chez eux (ou elle, mais nous l’avons déjà dit) !
Interrompons sans tarder l’esquisse du discret haussement de sourcil de nos lectrices en détaillant le projet.
Les cellules ressembleront à des cages montées sur des chassis d’automobiles entièrement automatisées. Elles se présenteront chaque matin à heure fixe aux domiciles des condamnés qui devront y prendre place, s’ils ne veulent pas rejoindre aussitôt les adresses susnommées (ou d’autres encore moins prestigieuses).
Elles circuleront ensuite à petite vitesse dans les communes des occupants (ou pantes, mais nous nous répétons) en faisant de longues pauses dans les principaux lieux publics et, dans le même souci pédagogique que celui des anciens évoqués plus haut, à la sortie des écoles.
Il sera interdit de les nourrir – une pause sera prévue à l’heure du déjeuner devant un des commissariats de la ville où une brève collation leur sera délivrée – ni de leur adresser la parole.
Les cellules mobiles raccompagneront les prisonniers ambulants à leurs domiciles en fin d’après-midi. Il en sera ainsi chaque jour jusqu’à ce que la peine soit purgée.
Ce système aura donc l’avantage à la fois de ne pas encombrer plus nos prisons et d’avoir une vertu éducative. Il devrait sans aucun doute connaître un grand succès !
Bienvenue aux zonzonnettes ! Nous allions oublier de dévoiler leur nom de baptême…
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