La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

Chroniques
Campus de l'Université du Texas, à Austin © Hélène Quanquin
L'Amérique de...

Charles Whitman

Le 1er août 1966, un peu après 11 heures 30 du matin, Charles Whitman monte en haut de la tour qui domine le campus de l’Université du Texas à Austin, où il est étudiant-ingénieur. Pendant 96 minutes, cet ancien tireur d’élite dans les Marines tire sur toutes les personnes qui passent dans sa ligne de mire. Quelques heures plus tôt, il a tué sa mère et sa femme. Bilan : 17 morts, 32 personnes blessées. Charles Whitman vient de commettre le premier massacre sur un campus universitaire aux États-Unis, le premier d’une longue série. (Lire l'article)

2017 Année terrible

Interview

Le 7 février, au lendemain de son acte de contrition et de ses "excuses", François Fillon partait à Troyes pour tenter de reprendre une campagne "normale". Las ! Il y fut accueilli par des militants communistes agitant une banderole sur laquelle on pouvait lire : "C’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches." Une formule extraite de l’Homme qui rit. Victor Hugo est décidément omniprésent dans cette présidentielle. Nous sommes allés au Panthéon recueillir les commentaires du grand homme, mort et sans cesse déterré. (Lire l'article)

Ordonnances littéraires

Quarante sonnets noirs pour le Petit Chaperon Rouge

Le service de médecine littéraire accueille le Petit Chaperon Rouge qui agace tout le monde à chantonner joyeusement sur le chemin où elle va rencontrer le loup. Après quelques errements où l’on croit que le problème se trouve dans le petit pot de beurre ou la galette elle-même bien beurrée, la Dr Rabau intervient et pointe du doigt la pathologie de la petite fille que sa maman aimait beaucoup : trop de rouge, manque de noir. Un seul remède alors : l’intéressant cocktail thérapeutique des Quarante sonnets noirs traduits et présentés, en 2018, par Patrick Reumaux aux éditions Isolato. Après une bonne dose de vers noirs, le petit Chaperon Rouge est un peu plus attentive aux loups et autres créatures noires qu’il ne faut pas confondre avec les fleurs et les petits oiseaux. (Lire l'article)

Antonio Altarriba et Keko, “Moi, fou” (traduit par Alexandra Carrasco), à paraître fin octobre chez Denoël Graphic
Ordonnances littéraires

Comment ça, tout va bien ? (Antonio Altarriba & Keko : Moi, fou)

“Comment ça, vous allez bien ?” Quand les patients dérapent... À lire alors d'urgence : Moi, fou d’Antonio Altarriba et Keko (traduction Alexandra Carrasco), en noir (et blanc), chez Denoël Graphic. C’est l’histoire d’Angel Molinos, docteur en psychologie et écrivain raté, qui travaille pour un centre de recherches affilié à un labo pharmacologique spécialisé dans les maladies mentales. Le centre de recherche travaille à identifier, ou plutôt à créer, de nouveaux profils “pathologisables”, qui, bien sûr, pourraient être traités avec les médicaments produits par le labo. (Lire l'article)

Rachel Elliott, Murmures dans un mégaphone, traduit de l'anglais par Mathilde Bach, Rivages, 2016. Une ordonnance littéraire de Nathalie Peyrebonne dans délibéré
Livres, Ordonnances littéraires

Rachel Elliott pour Christine Boutin

Christine Boutin twitte beaucoup. Trop. Madame Boutin, il va falloir penser à lâcher votre téléphone, à réfléchir un peu avant avant de réagir à tout et à n’importe quoi tout le temps. Prenez du recul. Passez donc à la lecture, la lecture de livres. Aérez-vous l’esprit, lisez un roman, comme celui de Rachel Elliott, paru récemment en France, Murmures dans un mégaphone (Rivages, traduit par Mathilde Bach). C’est un roman anglais : les personnages boivent, avec application et constance, du thé, beaucoup de thé, à tout âge et à tout moment de la journée. Et ils passent leur vie les yeux rivés sur leur portable. (Lire l'article)

Le nombre imaginaire, Sciences

Le Meta Club

Un résident célèbre de l’hôtel Aleph est le grand mathématicien et philosophe britannique Bertrand Russel, troisième comte du nom – un nom qui compte. Avant de prendre ses quartiers à l’hôtel, Russel vécut parmi nous presqu’un siècle, de 1872 à 1970 – le temps pour lui, entre autres petites choses, de cofonder la logique mathématique moderne, de contribuer à la philosophie des sciences, de passer six mois en prison pour pacifisme, d'épouser quatre femmes et de remporter un prix  Nobel de littérature. Russel est le fondateur du Meta Club. (Lire la suite)

Musiques, Signes précurseurs de la fin du monde

The Pusher

Cinq petits mois après le début de l’année, l’Europe a déjà pêché plus de poissons et coupé plus d'arbres que ce que les océans et les forêts sont capables de produire en un an, et elle a émis plus de carbone que ce que la nature est capable d'absorber. Si le monde entier vivait comme les Européens, il faudrait quasiment trois planètes pour subvenir aux besoins de l'humanité... (Lire l'article)

37e journée de ligue 1. Une footbologie de Sébastien Rutés
Foot, Footbologies, Footbologies 2015-2016

J37 – Mnestérophonie (le massacre des prétendants)

De retour à Ithaque, Ulysse trouve Pénélope aux prises avec les jeunes nobles qui prétendent le remplacer sur le trône et dans le lit de la reine. S’ensuit un fameux massacre qui n’est pas sans rappeler la fin de cette saison de Ligue 1. Qui pour la deuxième place qualificative pour la Champion’s League, qui pour l’UEFA, qui pour son maintien dans l’élite... c’est la foire d’empoigne à tous les étages, comme dans le palais d’Ulysse, où certains qui se croient sauvés se cachent en espérant passer inaperçus. (Lire l'article)

Le nombre imaginaire, Sciences

Économaths

Les maths et l'économie ont une relation la fois très intime et très conflictuelle. Pourquoi donc ? Les maths échappent à l'exigence empirique dans la mesure où une théorie mathématique n’a de comptes à rendre qu’à elle-même. Ce qu’on lui demande ? D’être cohérente, c’est-à-dire de ne pas démontrer tout et son contraire ; et d’être la plus expressive et complète possible. À l’opposé du spectre, l’économie vise à étudier les règles (s’il en est) qui régissent les échanges entre individus, entre groupes sociaux, entre “acteurs” du marché. Il est difficile de trouver une discipline plus ancrée dans le réel. Force est pourtant de reconnaître qu’à première vue l’empirisme y bat souvent de l’aile. Est-ce donc à dire que les économistes sont des charlatans et les mathématiciens des solipsistes ? (Lire l'article)