La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

Chroniques
Le nombre imaginaire, Sciences

Frac-ti-on, piège à…

On demande aux sondeurs de préciser la taille de leur échantillon et leur marge d’erreur. Ne peut-on exiger de nos institutions et de notre presse qu’elles appliquent quelques règles comptables de base en période électorale ? Avant d’interpréter ce que veulent dire l’abstention et les votes blancs, avant d’argumenter d’un désengagement citoyen ou d’une faiblesse de l’offre politique, ne devrait-on pas décider une fois pour toutes d’offrir en premier lieu un reflet fidèle de ce qui s’est passé dans les urnes ? Assainir la démocratie, c’est aussi cela, et peut-être d’abord cela. (Lire l'article)

Musiques, Signes précurseurs de la fin du monde

Le dernier jour

Eh bien voilà, nous y sommes, ou presque. Chaos politique en Grande Bretagne, climat insurrectionnel en France, shutdown historique aux États-Unis, Allemagne au bord de la récession, Belgique en miettes. Et puis l’Italie, la Hongrie, la Pologne, l’Autriche, le Brésil et l’on en passe. Jusqu’au Zimbabwe, hérissé de barricades depuis une brutale hausse du prix des carburants. Et après ? Prévoyons un effondrement des marchés, une dégradation accélérée du climat et de l’environnement, des migrations en tous sens. Tous aux abris ! (Lire l'article)

El Jaleo, de John Singer Sargent, 1882
Chroniques scarlattiennes, Musiques

Olé !

Il paraît que la musique de Scarlatti est dans le goût espagnol. Les musicologues s'ingénient à y distinguer les jotas des fandangos et des séguidilles. À quoi bon ? Ayant vécu en Espagne, Scarlatti a certes utilisé le matériau local, d'autant que le clavecin se prête mieux que tout autre instrument à l'imitation. Dans les sonates, on entend l'Espagne du XVIIIe siècle comme si on y était, ses cris de rues, ses guitares, ses jets d'eau et ses fanfares, mais on entend surtout une musique qui transcende tous les régionalismes. C'est elle qui compte. (Lire l'article)

La branloire pérenne

Comédie à Hollywood

Après avoir habitué les spectateurs à se délecter de comédies à la fois plates et bien pensantes, voilà qu’Hollywood nous offre aujourd’hui une comédie d’un tout autre genre, plus épicée, plus violente, moins morale que celles qui nous étaient habituellement servies, mais qui connaît d’ores et déjà un vif succès. L’affaire Harvey Weinstein a en effet tout d’une comédie si l’on veut bien admettre que la répétition est un des ressorts principaux du comique comme le remarque Bergson dans Le Rire. (Lire l'article)

Footbologies, J15-16
Foot, Footbologies 2016-2017

J15-16 – Les compagnons d’Ulysse

Le football est le plus individuel des sports collectifs. Les joueurs auraient-ils besoin de réitérer que “c’est la victoire de toute l’équipe” ou que “l’important, c’est le collectif” sinon ? Une équipe de football a besoin d’un leader. “Il faut que j’assume mon statut”, répètent parfois les joueurs comme un mantra, “le coach me demande de prendre mes responsabilités”. Disons les choses, ce mythe de l’homme providentiel n’affecte pas ces derniers temps que les footballeurs en mal de leadership. L'ambition est dans l'air du temps. En politique, d’autres se déclarent prêts à “prendre leurs responsabilités”... (Lire l'article)

délib'euro – l'Euro 2016 des écrivains, vu par Clo'e dans délibéré
délib'euro, Foot

Islande-Hongrie : la baballe, je n’y connais pas grand-chose

La baballe, je n’y connais pas grand chose. Pour une bonne et belle raison : le foute est un sport où l’on n’a pas le droit de mettre la main, sauf le goal qui, du coup, est dans une cage. Sinistre métaphore. Le ballon, pour moi, c’est surtout quatorze centilitres d’un liquide immémorial. Mais, aujourd’hui, à propos d’une confrontation entre l’Islande et la Hongrie, des images puissantes et des tropes étincelants se bousculent à l’entrée (sécurisée à mort) de mon cerveau. (Lire l'article)

Insultologie appliquée

Pauvre con

Tout a basculé le 23 février 2008. Ce jour-là, un président de la République en exercice — par ailleurs chef des armées, co-prince d'Andorre et chanoine d'honneur de la basilique Saint-Jean-de-Latran — gratifiait un de ses concitoyens d’un "Casse-toi, pauv' con !".
Sticky drama
Courrier du corps, Musiques

Vidéo musicale et vomi (comparatif)

L'idée de départ était de regarder deux vidéos musicales un peu contemporaines, pas trop flan façon Adele. On choisit donc Tame Impala et Oneohtrix Point Never pour la musique, soit respectivement le collectif Canada et l'artiste Jon Rafman pour la vidéo, même si dans ce second cas, le compositeur Daniel Lopatin a codirigé le clip. On regarde. L'œuvre de Rafman et Lopatin, Sticky Drama, titre idoine signifiant “drame collant”, ou en l'occurrence gluant, n'a pas manqué de détracteurs pour noter que c'était un peu dégoûtant, toutes ces pustules, ce pipi et ce vomi. Dans The Less I Know the Better de Canada, le personnage masculin aussi vomit, mais de la peinture, qui vient recouvrir le corps de la jeune fille, change de couleur et suggère des menstrues tartinant un entrejambe. (Lire la suite)