Amer et Colette, d’amour et d’exil
Dans Amer M. et Colette B., un diptyque écrit et mis en scène par Joséphine Serre au théâtre de la Colline, deux vies se déploient entre Paris et Alger et entre grande et petite histoire, sur tous les tons et à tous les temps.
Le skateboard, constructeur de formes
Avec l'exposition “Landskating” à la Villa Noailles de Hyères (Var), de jeunes architectes déroulent toute l'histoire spatiale et constructive de cet art de la glisse, des terrains trouvés secrets aux skateparks commerciaux construits, des formes aux objets, des rampes aux bowls. Peu à peu, cette pratique se codifie. Au départ alternative et périphérique, elle a squatté la ville, la révélant autrement. S'y intégrant dans un espace public partagé. (Lire l'article)
Comment Pierre Paulin est devenu Paulin
De ses sièges suaves et colorés à ses intérieurs en forme de tentes ou de cocons, le designer français (1927-2009) a conçu un monde de mobilier et de mini-architectures organiques qui ne renient pas le confort mais s'épanouissent comme des fleurs ou des igloos. Ce pragmatique si inventif n'a pas été reconnu en France avant les années 2000. Le Centre Pompidou lui consacre enfin une exposition qui retrace le parcours rigoureux et chaotique de celui qui ne revendiquait qu'un titre, celui de “dessinateur industriel”. Un modeste tourmenté qui avait un art tout à fait singulier de se projeter dans l'espace et qui a su inventer un paysage domestique complet et continu. (Lire l'article)
L’un des plus beaux visages de France
Autant la location de soi sur Internet demande d'être nature, cheveux gras et yeux pochés, dans le simple appareil d'une beauté qu'on vient d'
Milo Rau, compassion pour un massacre
Adepte d’un théâtre documentaire radical, le metteur en scène suisse Milo Rau, fondateur de L’International Institute of Political Murder, aborde l'actualité politique de front, du génocide rwandais à la tuerie d’Utoya, en passant par le procès des Pussy Riots ou les derniers jours des Ceausescu. Avec à chaque fois, un sidérant travail de reconstitution historique et de télescopage entre fiction et réalité. The Dark Ages, deuxième volet de sa trilogie européenne, suit le double fil de la guerre et de la mort du père, plaçant l'action dans un champ de bataille récent : la guerre des Balkans. (Lire la suite)
Wait Until Tomorrow
Quelle musique pour la fin du monde ? Jean-Sébastien Bach ou Jimi Hendrix ? Te Deum ou Machine Gun ? Concert live ou MP3 ? L’orchestre du Titanic est réputé avoir joué jusqu’au bout. La légende prétend que son dernier morceau fut My God, To Thee (Plus près de toi mon Dieu). Rescapé du naufrage, un des deux opérateurs radio du bord affirme, lui, avoir entendu les huit musiciens interpréter le cantique Autumn. Certains érudits penchent plutôt pour Songe d'Automne, une valse composée par Archibald Joyce. D’autres enfin assurent que tout cela n’est qu’une belle histoire : en réalité, les musiciens auraient tenté de sauver leur peau comme tout le monde. (Lire la suite)
Le Labyrinthe 3 : lost generation ?
Dans quel labyrinthe de cauchemar sont donc perdus les ados d’aujourd’hui ? Le troisième épisode de la dernière franchise du blockbuster teeanager vient apporter une pierre de plus à l’édifice construit par Hunger Games et Divergente : de la SF apocalyptique et dystopique, où de prétendus adultes responsables exercent le pouvoir en soumettant leurs cadets à des expériences de savants fous ou des jeux de grands pervers. Paysages de destruction et de désolation, armées de zombies ou de miséreux : le public erre dans le labyrinthe à la rencontre de tous les mauvais rêves projetés sur grand écran depuis le début des années 2000. (Lire l'article)
Soudain la vérité
Jardin d’Éden ou jungle menaçante ? Sur la scène de l’Odéon, troncs, lianes, plantes carnivores et fleurs vénéneuses se disputent un enclos tropical à l’abandon, projection organique du chaos régnant dans la tête de Sébastien, le poète improductif dont la mort, soudain l’été dernier, obsède les personnages de Tennessee Williams dont Stéphane Braunschweig signe la mise en scène. (Lire l'article)
Clichés et contre-clichés (lieu commun)
Chaque nouvelle édition du festival d'Aix-en-Provence apporte dans son sillage une nouvelle rhétorique de la note d'intention. Cette année, le cliché est à la mode, ou plutôt la chasse aux clichés. Mais que penser des contre-clichés du Moïse et Pharaon de Tobias Kratzer?
L’Afrique ne danse pas pour rien
Le festival Instances, qui s'est tenu en novembre à Chalon-sur-Saône, le confirme : les chorégraphes africains ne baissent pas les bras. La preuve par trois spectacles, dont Via Kanana, des Sud-Africains Via Katlehong et Gregory Maqoma, présenté cette semaine à la Grande Halle de la Villette à Paris. (Lire l'article)
Une Belle Histoire
Au printemps 2017, Stephen Hawking déclarait à la BBC que les humains, s'ils voulaient survivre, devaient quitter la Terre d'ici 100 ans afin de coloniser une autre planète. En cause : une éventuelle guerre nucléaire, le changement climatique, une épidémie virale et/ou les progrès incontrôlables de l'intelligence artificielle. Un an plus tard, le célèbre physicien quittait lui-même la Terre, pas pour la planète Zorglub mais pour une tombe à l'abbaye de Westminster, aux côtés de celles de Newton et de Darwin. Ses cendres reposent désormais sous une pierre engravée de la formule T= hc³/ 8πGMk. C’est l'équation dite de Bekenstein-Hawking qui décrit l'entropie des trous noirs, en d’autres termes (très simplifiés) la quantité d'information qu'ils renferment. Et si cette inscription, choisie par le savant lui-même, était un ultime message ? (Lire la suite)
La Granvillaise
Fort discrètement, le gouvernement vient de se doter d’une Cellule d’études et de prospective des modèles disruptifs (Cepromodis) directement rattachée à Matignon. Derrière cette dénomination se cache un organisme de veille sur la collapsologie, terme désormais consacré désignant l’exploration transdisciplinaire du probable effondrement de notre civilisation industrielle, ainsi que de ses suites éventuelles. Un document diffusé par la Cepromodis auprès des préfectures, que délibéré a pu consulter, dévoile simultanément l’existence de cette cellule et la nature de ses préoccupations. (Lire l'article)
Petits meurtres entre parents
Dans la course au spectacle long, le projet présenté par Antonio Latella est hors concours : 16h30 de représentation, en italien surtitré, avec des morceaux en grec ancien et en latin. Une plongée dans l'intimité agitée des Atrides qui insuffle aux vieilles histoires une vérité des corps, un amour des personnages, une élégance dont on ne se lasse pas. (Lire l'article)
Diaghilev groupie
Il est difficile de croire que la première du Sacre du printemps, en 1913, a été contemporaine du travail d'élaboration des Femmes de bonne humeur, comédie de Carlo Goldoni muée en opéra-ballet par Serge Diaghilev en 1916. C'était à la fois le sacre de Stravinsky et celui de Scarlatti. Car Diaghilev, qui voulait une musique pré-romantique, était un inconditionnel de Domenico, dont il choisit 22 sonates qu'il fit, à sa façon habituelle, orchestrer. Curieuse idée que de “mélodiser” des sonates par nature “a-mélodiques” ! Mais il fallait bien que les danseurs aient du grain à moudre... (Lire l'article)
Une lecture ’pataphysique de Lucky Luke
La bande dessinée peu être assimilée à une forme de ’pataphysique, discipline inventée par Alfred Jarry et définie comme “science des solutions imaginaires”, nous invitant à adopter sur les choses un nouveau point de vue et casser nos attentes habituelles. C’est aussi ce que nous propose Bouzard dans Jolly Jumper ne répond plus, en nous faisant découvrir une interprétation hilarante et très personnelle du personnage de Lucky Luke, qui modifiera complètement la vision que vous aviez du Lonesome cowboy. (Lire l'article)
Le clan Nabokov
Chiara Montini rédigea pour la chronique Le coin des traîtres un article consacré au...
Que déjoue le design ?
Avec le 17e festival de design parisien D'Days, qui adopte le thème du jeu, on s'attend à des créations dites « ludiques », des fêtes amusantes. Mais aussi à découvrir les nouvelles règles du jeu que cette discipline, à la fois économique et culturelle, en pleine mutation comme la société, met en place. Et que doit « déjouer » le design français et international, des entreprises à l'auto-conception, pour contribuer à une autre vision du monde ? Petit état des lieux au fil de cette manifestation. (Lire l'article)
Cyprien : vieillir n’est pas son genre
Un propriétaire de corps nous écrit. Enfin, pas qu'à nous. C'est le célébrissime Cyprien. Et comme nous sommes judéo-chrétiens, il se plaint, prétérition aidant. Parler de son corps, faire parler son corps, c'est à peu près la seule activité des vlogueurs, même déguisée en autre chose. Il y a quelques mois, la Youtubeuse Natoo avait donné la parole à ses seins ou ses fesses. Le dialogue était positif puisque son corps, après l'avoir gentiment bitchée, la remerciait de s'être acceptée avec ses petits défauts. Chez Cyprien, c'est plus vindicatif. On apprend qu'il a les poils de la barbe et des sourcils plantés n'importe comment, qu'il est myope d'un œil et hypermétrope de l'autre, qu'il “transpire comme un gros porc”, qu'il prend du gras sur les hanches et les cuisses “comme une femme”. Par conséquent, il s'épile et fait un régime. Last but not least, il semble commencer à perdre ses cheveux. (Lire la suite)


















