Fragments de terre et d’eau
Depuis six ans, au début du mois de septembre, le Festival Terraqué pose la musique vocale et instrumentale à Carnac et ses environs. Son directeur artistique, Clément Mao-Takacs, fait de chaque concert un exercice d’hospitalité accueillant aux artistes, aux publics et à la musique. Le mot Terraqué, emprunté à Guillevic, signifie "de terre et d’eau".
Que déjoue le design ?
Avec le 17e festival de design parisien D'Days, qui adopte le thème du jeu, on s'attend à des créations dites « ludiques », des fêtes amusantes. Mais aussi à découvrir les nouvelles règles du jeu que cette discipline, à la fois économique et culturelle, en pleine mutation comme la société, met en place. Et que doit « déjouer » le design français et international, des entreprises à l'auto-conception, pour contribuer à une autre vision du monde ? Petit état des lieux au fil de cette manifestation. (Lire l'article)
Murs
Des bruits dans la tête, de Drago Jancar. L’histoire d’une prison. L’allégorie de la servitude. Un homme qui se révolte, d’autres qui ne veulent que suivre ou profiter en oubliant que, si la richesse de l’autre lui est ôtée – liberté, rêves, famille, maison, argent – jamais elle ne sera partagée. La puissance de l’ordre partout. Vies, rêves et poumons piétinés dans le sable. Et pourtant. Toujours, l’homme revient. L’absence de perspectives communes dit-on ? Idée fausse ! Cette défaite supposée est une chimère à repousser comme une araignée noire. (Lire l'article)
Des manchots pour fêter le cinéma
Membre de l'expédition Scott au pôle Sud en 1911, Herbert Ponting en est revenu avec assez d'images pour réaliser deux documentaires à succès...
Haussmann, la preuve par les pleins et les vides
Paris intramuros garde encore la structure urbaine conçue par le baron, de 1853 à 1870. Une ville au réseau de voirie très compact, aux îlots répétitifs génériques. Au pavillon de l'Arsenal, en analysant systématiquement le tissu urbain haussmannien, les architectes Umberto Napolitano, Benoit Jallon et Franck Boutté démontrent que c'est un modèle efficace pour le piéton, que la densité y est acceptable et que« l’immeuble haussmannien révèle une capacité extraordinaire de résilience : spatiale, climatique, structurelle et technique ». Bref ce système, où sont bien articulés les pleins et les vides, peut se mesurer aux constructions durables contemporaines... (Lire l'article)
Chiharu Shiota, un fil après l’autre
Artiste travaillant sur la mémoire, sur l’absence, la Japonaise Chiharu Shiota rappelle, à l’occasion de son exposition “Destination” visible à la galerie Daniel Templon (Paris) jusqu’au 22 juillet, que ses embarcations sont avant tout une représentation de la vie en tant que “voyage incertain et merveilleux”. Une barque encerclée d'immenses tissages, source de fascination et de peur. (Lire l'article)
La Chanson du Jongleur
Il y a pire que la fin du monde : la non-fin du monde. Ce serait horrible ! Nous nous sommes peu à peu fait à l’idée que la planète allait vers un crash final, que l’humanité avait si bien préparé son suicide que plus rien ne l’empêchait, pas même un immense sursaut collectif (fort hypothétique il est vrai). Cette pensée lénifiante nous fait oublier tous nos autres soucis, l’anéantissement général est devenu notre unique horizon, notre désir ultime. En avant, calme et droit, vers le chaos terminal. Ainsi soit-il, et bonne chance à tous. (Lire l'article)
Céline le Narratéen et L’école des caves (1/3)
Gallimard a publié il y a quelques mois les Cahiers de prison de Céline. Un auteur qu'il serait presque obligatoire d'aimer aujourd'hui. Pourquoi ne pas retourner y voir de plus près ? Et au fait, qu'est-ce qu'un grand écrivain ?
Kung Fu Panda / The Assassin… en quête du “chi-néma”
À l’affiche, deux films que tout semble opposer tentent de se réapproprier le film d’arts martiaux chinois. D’un côté, Assassin, le wu xia pian de l’auteur Hou Hsiao-hsien, Sifu d’une modernité esthète et intimiste... De l’autre, Kung Fu Panda 3, la franchise la plus populaire de sa Seigneurie Dreamworks, dans la lignée des Jackie Chan... A priori, pas plus à voir entre ces deux là qu’entre un moine en tunique et un colosse en armure qu’on mettrait face à face.Mais l'un et l'autre parviennent-ils à saisir le “Chi”, ce principe de l’énergie vitale cher à la cosmologie bouddhiste ? (Lire l'article)
Montpellier Danse : des chocs venus du Sud
Le 36ème festival Montpellier Danse s'est achevé le 9 juillet. Il a été le reflet d’un bouillonnement certain, du surgissement d’une danse traversée et concernée par les tragédies de l’époque (l’homophobie grandissante, la montée des fascismes, la crise économique, la revendication de cultures ignorées ou méprisées par l’Occident, la question des migrants, des réfugiés et de l’exil). Tous les chorégraphes ont visé dans le mille, sans trop se soucier de formater leurs spectacles pour plaire ou être dans l’air du temps. (Lire l'article)
Eugène Atget en zones libres
Dans son livre "Eugène Atget. La photographie des hommes libres" (éditions LOCO), Yannick Le Marec éclaire la dimension politique du travail réalisé par le photographe auprès des chiffonniers des "zones" en périphérie de Paris, à la veille de la Première Guerre mondiale.
Marie Redonnet pour vous, les femmes
La Femme au colt 45 pourrait être prescrit à tous ceux qui – en politique, en religion, en vie quotidienne ou autre – prennent à cœur le bien des femmes. Mais non, ce livre est pour vous, vous les femmes, mesure salutaire de prophylaxie face à l’épidémie de domestication et de discrimination qui sévit actuellement, épidémie qui se propage à droite et à gauche, dans la rue, les foyers, les institutions, épidémie ancienne et que l’on pensait largement jugulée, mais non, la maladie est endémique et résistante. Le roman de Marie Redonnet est à déguster lentement, posologie ajustable selon les caractères. Si vous travaillez au secrétariat d’État ou à la Commission famille du conseil régional d’Île-de-France, doublez la dose. (Lire l'article)
Olé !
Il paraît que la musique de Scarlatti est dans le goût espagnol. Les musicologues s'ingénient à y distinguer les jotas des fandangos et des séguidilles. À quoi bon ? Ayant vécu en Espagne, Scarlatti a certes utilisé le matériau local, d'autant que le clavecin se prête mieux que tout autre instrument à l'imitation. Dans les sonates, on entend l'Espagne du XVIIIe siècle comme si on y était, ses cris de rues, ses guitares, ses jets d'eau et ses fanfares, mais on entend surtout une musique qui transcende tous les régionalismes. C'est elle qui compte. (Lire l'article)
UNTEL, L’art d’être touriste
Le touriste est de masse et il est anonyme, il est un consommateur et un pur produit du capitalisme mondialisé, il est une figure économique et certainement pas une figure poétique, bref, il est tout ce que l’artiste ne doit pas être. Sauf si l’artiste est un groupe d’artistes, intervenant dans la deuxième moitié des années 1970, adepte de la performance et de la mise à distance rieuse, et que son nom est UNTEL. Alors, l’artiste peut choisir de revêtir le costume du touriste et en faire matière à performance : c’est ce que l’on découvre actuellement à la galerie mfc-michèle didier. (Lire l'article)
Alain Platel, paysages pendant la bataille
Nicht Schlafen (Ne pas dormir), la nouvelle pièce d’Alain Platel, présentée à la 17ème Biennale de Lyon, s’ouvre sur un tableau dévasté. L’œuvre plastique de la plasticienne Berlinde De Bruyckere attire immédiatement l’attention : des chevaux morts sont entassés, tués dans des positions de crampes, de râles. Moulées dans du polyester, les bêtes sont accrochées aux cintres par des filins. Sur le plateau, la bataille fait rage. Les neuf danseurs, dont une seule femme, se cherchent, se provoquent, s’arrachent les vêtements, dans un conflit qui va crescendo. (Lire l'article)
Longues peines
Trois anciens détenus (84 ans de prison à eux trois) témoignent dans Longues peines : un documentaire conçu par Christian Jacquot, à visionner sur le site de la revue Far Ouest, et dont délibéré vous propose le premier épisode.
Perrault creuse partout
"Dominique Perrault, la Bibliothèque nationale de France, portrait d’un projet 1988-1998". Une exposition est consacrée jusqu'au 22 juillet 2018 à cet architecte qui sonde "l’épiderme du sol" pour en extraire la "substance urbaine", ne cesse d'approfondir son architecture souterraine.


















