La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

Faux et usage de faux
| 29 Mar 2017

Le coin des traîtres : pièges, surprises, vertiges, plaisirs et mystères de la traduction…

Cette semaine, au diable la théorie, place à la pratique : la vidéo ci-dessous nous offre une belle démonstration de traduction en direct, depuis l’Argentine, par Les Luthiers. 

L’interprétation consécutive anglais–espagnol est assurée par Daniel Rabinovich, alias Murena, et par Marcos Mundstock, alias Ramírez. Le tout sous-titré en français par nos soins.

La fidélité à l’original n’est pas garantie…

   

Les Luthiers

De l’importance de maîtriser plusieurs langues

Si le sous-titrage ne s’affiche pas automatiquement au bout de 3 secondes, cliquer sur le bouton     en bas à droite de la vidéo, et sélectionner « Français ».

La traduction de l’humour n’est pas chose aisée. Dans la vidéo ci-dessus, c’est la phonétique qui dicte l’interprétation des Luthiers, et le sous-titrage fait le pari de l’adaptation afin de traduire non pas le sens des mots mais leur effet comique. Paradoxalement, c’est dans les passages non sous-titrés (à 03:00) que l’on devine les carences de la traduction, l’échec – prévisible – du transfert de l’humour non seulement d’une langue à une autre mais aussi d’un pays à un autre, d’une culture à une autre, d’un argot à un autre…

Aurait-il fallu faire preuve d’une plus grande fidélité à l’original ? (Mais, en l’occurrence, lequel ?) Peut-on expliquer l’intraduisible en cédant à la tentation de la note du traducteur ? L’effet comique de cette dernière n’est pas garanti. Et, s’agissant de sous-titrage, sa lisibilité non plus.

Osons la caricature :

Sous-titrages : Christilla Vasserot
Le coin des traîtres

La chaîne YouTube du groupe Les Luthiers
Vidéo de l’entretien disponible à cette adresse.

 

 

0 commentaires

Dans la même catégorie

La maîtresse, l’amante et la fillette

Si vous êtes adeptes des réseaux sociaux qui vous connectent au monde entier, et dans toutes les langues, vous aurez remarqué qu’il n’est point besoin de parler la langue du cru pour aller voir ailleurs. Une traduction simultanée est en effet désormais proposée par la plupart des réseaux qui publient du contenu en ligne. C’est pratique. Mais dangereux.

Kelly Rivière remonte à la source

À partir d’un secret de famille (un grand-père irlandais disparu dont personne ne veut parler), Kelly Rivière, seule en scène, offre une hilarante pièce intime solidement construite. Dans sa quête des origines, elle passe sans cesse d’une langue à l’autre, jusqu’à brouiller les repères, comme si les barrières linguistiques étaient emportées par le flux de son histoire. Une incertitude linguistique qui fait écho aux incertitudes d’un final qui laisse beaucoup plus de questions que de réponses.

L’arbre à sang: traduire à l’oreille

Sur la scène des Plateaux Sauvages, trois actrices interprètent L’Arbre à sang, de l’auteur australien Angus Cerini, dans une mise en scène de Tommy Milliot. Entretien avec Dominique Hollier, l’une des trois comédiennes, mais aussi la traductrice de la pièce.

IA et traduction littéraire

Deux associations de traducteurs, l’ATLF (Association des traducteurs littéraires de France) et Atlas (Association pour la promotion de la traduction littéraire) ont publié une tribune conjointe intitulée « IA et traduction littéraire: les traductrices et traducteurs exigent la transparence ». Elle alerte sur la propagation de l’IA dans le domaine de la traduction.