MODE
La mode sur le podium de Hyères
Le centre d’art Villa Noailles (Var), dirigé par Jean-Pierre Blanc, prépare son 32e Festival international de mode et de photographie. Avec son concours-défilé offerts aux jeunes concepteurs : 10 stylistes, 10 photographes et 10 créateurs d’accessoires de mode. Une exposition-hommage sera consacrée à la maison Schiaparelli, fondée par Elsa (1890-1973) en 1927. Côté photographie, les DESIGNdu Britannique Tim Walker (né en 1970) seront présentés. Ateliers avec la maison Lesage de broderie, débats et fêtes montent aussi sur cette colline moderno-méditerranéenne. AMF
Festival international de mode et de photographie, Villa Noailles, Hyères (83),du 27 avril au 1er mai . Expositions jusqu’au 28 mai. 04 98 08 01 98.
DESIGN
Élise Fouin, une franche conteuse
Une suspension qui évoque le clocher en tuiles vernissées comtois, des tabourets « Vachers » qui forment aussi des tables, un autre luminaire «Meule» à l’abat-jour en foin… Sans esprit de clocher étriqué, mais sur un sentier contemporain, Elise Fouin interroge les racines rurales de son enfance, de sa région natale, la Franche-Comté. « ID entité », une exposition malicieuse, avec le si fragile foin contenu dans son nom de Fouin. La délicatesse d’une franche conteuse. AMF
Granville Gallery, « ID entité », jusqu’au 30 juin. 23, rue du Départ, 75014, Paris
Design, faites vos jeux
Le festival annuel du design parisien, les D’Days, réinvestit Paris, du 2 au 14 mai. Thème : le jeu. Expositions, workshops, rencontres et fêtes s’organisent au fil de différents parcours, du Marais à la Rive Gauche, du Palais Royal à Pantin. Haltes ludiques dans les écoles de design, au Musée des arts décoratifs, au Grand Palais pour les métiers d’art, dans les galeries Joseph et Audi Talents, à la Gaité Lyrique, à La Villette et aux Magasins généraux/BETC de Pantin pour une grande braderie AIDES. AMF
D’Days, du 2 au 14 mai. +33 (0)1 40 21 04 88.
CINÉMA
Votre boulot, c’est d’éviter qu’on en parle
Les multinationales ou autres entreprises « modernes » exigent la soumission de ceux qu’elles dévorent, salariés ou clients. La com valorisera le contraire, mais l’individu disparaît. Corporate jusqu’à en mourir. Fin de la violence physique disqualifiée par un monde parfait composé d’images et de bien être. Moquette et fontaine à eau. Manipulation. La perversité aux manettes. Elle ne produit rien. Elle gère. Élimine et applique les plans pour des actionnaires invisibles. Pas de cadavre, pas d’enquête. La meilleure façon de se débarrasser d’un collaborateur, c’est qu’il meure ailleurs. Un jour, il n’est plus là. C’était pourtant le meilleur. Il faut alors expliquer que se jeter d’une fenêtre est « un choix personnel ». « J’ai fait mon travail », dira la responsable jouée par Céline Sallette. Lambert Wilson, génial et effrayant, est le Dorian Gray dont on ne verra que le sourire de souffre. Plus c’est propre à l’extérieur, plus il faut se méfier. Corporate, aborde le sujet central de notre société en souffrance. C’est un film qui fait mal. LB
Corporate, de Nicolas Silhol avec Céline Sallette, Lambert Wilson et Violaine Fumeau.
La femme est l’avenir de la femme
Trois palestiniennes partagent une coloc’ à Tel Aviv. Une chrétienne tatouée avec des piercings que sa famille cherche à marier. Une autre, musulmane, avocate le jour, femme libre la nuit. La troisième est pratiquante, étudiante en informatique, sérieuse, discrète, sincère. Les trois semblent s’arranger des contraintes ordinaires. Cela pourrait être le début d’une histoire drôle ou d’un conte. C’est le début d’un film réaliste, puissant, qui campe un quotidien pour en montrer ensuite toute la violence latente. Les familles sont là. Un fiancé, minuscule tyran, bigot et violent. Des amants qui baratinent. La pression permanente que l’on devine dès l’enfance pour se méfier de tout, tout le temps. La puissance du groupe et du quand dira-t-on camouflé en « honneur ». Le pire à l’affût. Tout le monde, juifs, chrétiens, musulmans, hommes ou femmes se tord comme il peut pour rentrer dans des cases impossibles et ces trois femmes se battent. Encaissent. Elles sont vivantes. Solidaires. Solaires. Elles n’ont pas renoncé. Mais à quel prix. LB
Je danserai si je veux, de Maysaloun Hamoud avec Mouna Hawa, Sana Jammelieh et Shaden Kanboura.
ACROBATIE
Solidarité de survie
Quand la compagnie XY fait son tour d’acrobaties à la Roundhouse de Londres, c’est impressionnant et c’est drôle, mais c’est surtout plein d’humanité. On ressent la douceur dans les contacts, l’amour dans les regards, le bonheur d’être ensemble est communicatif et l’on voudrait soi-même être lancé pour qu’on vienne nous rattraper. SR
Il n’est pas encore minuit, Compagnie XY, à la Roundhouse de Londres avant une tournée au mois de mai dans l’est de la France (Epinal, Thionville, Reims, Soissons), puis au Mexique et aux États-Unis en juin-juillet.
EXPOSITION
L’art de se relever
Ce que montre la petite exposition America after the fall (trois salles, une quarantaine d’œuvres) à la Royal Academy of Arts, c’est la similitude des stratégies artistiques en temps de crise. Dans l’Amérique de la Grande Dépression, c’est retour aux campagnes (Grant Wood et son célèbre American gothic) et repli sur le passé. Mais, plus surprenant, l’Amérique des années 30 ravagée par l’exode rural et le chômage, c’est aussi Broadway, Hollywood, le jazz et une joie de vivre forcenée qui relève de la stratégie de l’oubli. Les artistes américains font le choix résolu et conscient de l’optimisme. Un exemple à suivre pour d’autres crise plus récentes… SR
America after the fall : paintings of the 1930’s, Royal Academy of Arts (Londres), jusqu’au 4 juin.
LIVRES
Architectures en Volume
De quoi ont-ils eu si peur ? Walter Benjamin, Ernst Bloch et Siegfried Kracauer, à Marseille, le 8 septembre 1926 ? Dans cet ouvrage étonnant, Christine Breton et Sylvain Maestraggi narrent la frayeur de ces philosophes allemands, sous forme de conte et de correspondances. Il est à découvrir à Volume, librairie consacrée à l’architecture, le paysage, la ville, où on trouve une mine de bouquins spécifiques. Dont Notes sur l’asphalte, une Amérique mobile et précaire (1950-1990) de Jordi Ballesta et Camille Fallet. Une vision de l’histoire photographique américaine, qui sera présentée le 3 mai à 19h30. AMF
Volume, 47, rue Notre-Dame de Nazareth, 75003. 01 85 08 02 86. Rencontre autour de Ruralités et métropolisation, ouvrage de Frédéric Saunier et Johanna Sery, le 4 mai, à 19h30.
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