Sous le patronage de l’année France-Israël, Kader Belarbi, directeur du Ballet du Capitole, invite trois chorégraphes israéliens au vocabulaire et au style bien à part : Roy Assaf, Yasmeen Godder, Hillel Kogan. Ce dernier a intitulé sa pièce Stars and Dust. Comme Pico Bogue, le héros de bande dessinée qui regarde la vie sans mièvreries ni bons sentiments, Hillel Kogan prend un malin plaisir à questionner, chambouler et démonter les codes du ballet. Sous son autorité, la troupe du Capitole s’échauffe en ondulant ventres à terre, tel le danseur du tube de l’été 1997, Alane, de Wes, puis en faisant le moonwalk de Michael Jackson. Les gracieuses danseuses exécutent une partie de La Bayadère de Marius Petipa. Sauf qu’elles ne sont que trois, et se trouvent, à juste titre, un peu ridicules en si petit nombre. Elles poursuivent en papotant (défonce, opium), avant de revenir sur scène la clope au bec. Sous le désopilant commandement d’Hillel Kogan, les danseurs du Capitole ont quelque chose des albatros de Baudelaire, leurs grandes ailes blanches devenant un fardeau. Eux naguère si beaux deviennent comiques. Et le public rit de bon cœur.
Aurore Braconnier
Danse
Festival Montpellier Danse 2018, jusqu’au 7 juillet 2018.
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