EXPOS
Brouillages
La galerie Univer accueille depuis quelques jours six photographes pour une exposition remarquable. On peut notamment y admirer les surprenants noirs et blancs de Catherine Peillon. Cette artiste travaille sur l’instabilité du réel et propose des clichés qui brouillent les repères ordinaires de la perception. Le monde de Catherine Peillon est à la fois étrange et poétique, c’est un monde lointain qu’elle se propose de rapprocher de nos yeux fatigués par des milliers d’images consuméristes. GP
Bestial
Hélène Honoré, la fille du dessinateur Honoré, propose une exposition sur les illustrations animalières réalisées par son père, notamment Le bestiaire illustrant avec un humour subtil l’œuvre d’Alexandre Vialatte. NP
Le bestiaire d’Honoré, Illustrations animalières – Rébus littéraires, du 16 novembre 2016 au 20 janvier 2017, Mairie du 17e, 16/20 rue des Batignolles, Paris 17. Entrée libre.
THÉÂTRE
Bufflant
Max a disparu, il paraît que c’est un lion qui l’a emporté. C’est du moins ce que le père et la mère ont raconté à ses cinq frères et sœurs désemparés. Car dans la jungle des villes, le lion est un loup pour le buffle – oui, c’est un détail, mais tout de même : Max est (était ?) le dernier-né d’une famille de buffles. Un seul être manque au troupeau et la blanchisserie dans laquelle ils habitent et travaillent est dépeuplée. Et ils n’en sont pas au bout de leurs peines. Une fable bestiale qui parle de tas de choses, et pas forcément de la vie des animaux. CV
Buffles, une fable urbaine, de Pau Miró, mise en scène Édouard Signolet, jusqu’au 18 novembre au Théâtre Romain Rolland, à Villejuif. Le texte de la pièce est publié aux Éditions Espaces 34, traduit du catalan par Clarice Plasteig Dit Cassou (qui joue également dans la pièce).
Gabily, vingt ans après
Auteur, metteur en scène, fondateur du Groupe T’Chan’G, Didier-Georges Gabily est mort en août 1996 à l’âge de 41 ans. Depuis, son rayonnement perdure, propagé par tous ceux qui ont croisé sa route et n’ont jamais oublié. Ecrivain de plateau, poète, artisan, brasseurs de mythes anciens et de tragédies contemporaines, Gabily a changé le visage du théâtre contemporain. Ses anciens compagnons organisent trois jours d’hommage et de rencontres au ThéâtreMonfort à Paris: ateliers, témoignages, lectures, films, concerts conçus comme une célébration du vivant. RS
Didier-Georges Gabily, À tout va !, Le Monfort Théâtre, 75015 Paris, du 11 au 14 novembre. entrée libre sur réservation.
Comique proustien
Dans sa salle fétiche, Philippe Caubère rejoue éternellement sa jeunesse et sa maman. Soit, en alternance La Danse du diable, matrice de sa recherche du temps perdu et Le Bac 68, un épisode déjà traité mais présenté ici en version “complète”. Un flot de souvenirs avec une chaise comme arme du rire. RS
La Danse du diable et Le Bac 68, Théâtre de l’Athénée-Louis Jouvet, Paris 9ème, en alternance jusqu’au 20 novembre
Archi-dérangeant
Présentée au festival d’Avignon 2014, la géniale adaptation par Ivo Van Hove du roman de Ayn Rand, The Foutainhead, est de retour au théâtre de l’Odéon. C’est l’histoire, dans le New York des années 20, d’une rivalité professionnelle entre deux jeunes architectes – le premier considère son métier comme un geste artistique, le second œuvre au nom d’une architecture sociale – doublée d’une rivalité amoureuse. Éloge du créateur, de l’artiste, du visionnaire face au conformisme, aux parasites… De la défense de la liberté artistique à la vision de la collectivité comme le mal absolu, il n’y a qu’un pas. Dérangeant et brillant. RS
The Fountainhead (La Source vive), d’Ayn Rand, mise en scène Ivo van Hove, jusqu’au 17 novembre à l’Odéon-Théâtre de l’Europe (ateliers Berthier)
ROMAN
Et renaître !
“Les batailles qu’on nous a demandé de gagner nous les avons gagnées, mais nous savons, vous et moi, que nous sommes vaincus, nous le sentons à l’intérieur, quelque chose est allé trop loin, ou a perdu son sens…” Les destins d’Hannibal, du général Grant et d’Hailé Sélassié structurent ce récit ou deux soldats se rencontrent. L’un a ramené d’Abbottabad le corps de Ben Laden après l’avoir exécuté. L’autre était près de Kadhafi lors de sa mise à mort. Tous deux ont vu le monde “déchiré comme un linge sur lequel on tire de toute part”. Haïlé Sélassié l’a dit lors de son discours à la SDN en 1936 : “Votre victoire est une défaite.” L’enjeu de ce roman ? Remettre des mots sur le monde. LB
Écoutez nos défaites, de Laurent Gaudé, Actes Sud (288 p., 20 euros)
BANDE DESSINÉE
Destruction massive
Le monde de la bande dessinée vu par Vuillemin, c’est un peu le faubourg Saint-Germain vu par Proust, quoique avec un peu de merde, de pets et de vomi par endroits. Bref c’est formidable. L’esthète de la BD réunit ses dessins sur l’actu de la BD parus dans la revue DBD. EL
Le monde magique de la bande dessinée, par Vuillemin, éditions Hugo/Desinge (168 p., 14,50 euros)
MUSIQUE
Requiem
Jimi Hendrix a enterré les années 60 lors de quatre concerts mémorables donnés les 31 décembre 1969 et 1er janvier 1970 au Fillmore East de New York. C’est un Hendrix très singulier qui est sur scène, pas frimeur, appliqué sur sa musique, renouant avec ses racines bluesy et funky. Avec son nouveau titre Machine Gun, il donne à l’Amérique un nouvel hymne pétaradant, quelques mois après avoir revisité à Woodstock le Stars-Spangled Banner avec la violence que l’on sait. Un semestre plus tard, il était mort. EL
CD Machine Gun : Jimi Hendrix the Fillmore East 12/31/1969 (first show), Sony Music
DANSE
Saburo Teshigawara, multi présent à Annecy
Avant de devenir chorégraphe, le Japonais Saburo Teshigawara avait étudié les arts plastiques. On peut découvrir ses dessins pendant une semaine (du 15 au 19 novembre) qui, on le constatera, ne sont pas loin de sa manière délicate et pointilleuse d’écrire la danse. Le 17 novembre, lors d’une soirée double, on le suit en répétition de Kazahana dans le film d’Elisabeth Coronel, avant une rencontre avec la journaliste de danse Gallia Valette-Pilenko. L’occasion d’en savoir un peu plus sur un artiste très discret. Place aux spectacles également, avec les 15 et 16 novembre The man with blue eyes, un quatuor qui s’inspire de la nouvelle La République des rêves de l’écrivain et dessinateur polonais Bruno Schulz. Les 18 et 19 novembre, Mirror and Music, entre ombre et lumière met en scène huit danseurs chargés des mouvements indicibles ou inversement foudroyants du chorégraphe japonais. On s’installe au bord du lac. MCV
Saburo Teshigawara à Bonlieu, scène nationale d’Annecy, du 15 au 23 novembre
Instances hors les murs
Avec un temps fort consacré aux chorégraphes italiens (Giovanna Velardi, Emilio Calcagno et Michele di Stefano), la 14ème édition du festival Instances, proposé par l’Espace des Arts, scène nationale de Chalon-sur-Saône, conserve une de ses missions premières, celle de soutenir la production d’œuvres ambitieuses. Ce sera le cas avec Tatiana Julien, artiste associée à la structure en réfection qui crée Initio, un opéra chorégraphique en collaboration avec le compositeur Pedro García Velásquez. MCV
Festival Instances, du 16 au 23 novembre à l’Espace des Arts, scène nationale de Chalon-sur-Saône, 03 85 45 52 12. Navettes prévues. (Photo : Robinson par Michele Di Stefano / Cie mk)
Menu best of aux Subsistances
On y était, on y revient. Les Subsistances de Lyon programment une carte spéciale avec 4 spectacles qui nous ont régalés, qui ont été créés (ou ont grandi) dans ce laboratoire international de création artistique et qui ensuite n’ont pas manqué de tourner. On retrouve donc Phia Ménard avec P.P.P., Brigitte Seth et Roser Montllo Guberna avec ¡Esmérate!, Les Chiens de Navarre avec Quand je pense qu’on va vieillir ensemble et Halory Goerger et Antoine Defoort avec Germinal. MCV
Jusqu’au 3 décembre aux Subsistances, 04 78 39 10 02, 8 bis quai saint-Vincent, Lyon 1er