(il faisait chaque jour l’expérience de la pauvreté de sa langue et de sa pensée, demeurant interdit devant sa page jusqu’à ce qu’il y vît surgir des diables de la taille des lettres de l’alphabet, comme crachés par la blancheur et dansant un instant sous ses yeux, noirs, insensés, insaisissables, puis disparaissant et le laissant à nouveau face au jour rectangulaire avec ses quelques mots, les mêmes, maigre avoir, et de cette expérience dont d’autres auraient pleuré la cruauté ou se seraient à cris de justice indignés qu’elle fût leur lot, il se réjouissait comme d’une aubaine, une poignée de grains, une fraîche éclaboussure, la giclée parfumée du jus d’une prune mûre, un rire d’enfant, y célébrant la vie coriace et inopinée, folâtre et lumineuse passagère)