La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

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Chroniques
Courrier du corps

Montre ta b… et tu verras la tour Eiffel

Un homme, culturellement, a-t-il autre chose de caché que son pénis ? Chez la femme, chaque partie du corps étant investie par le désir et la pulsion scopique masculine, il y a tout à découvrir. Chez les mecs, à peine un slip. Tel usager de site porno a donc philosophiquement raison de dire“mon petit sexe” : le tout de l'homme est par définition réduit. L'homme pourra toujours demander à la femme de tout montrer sans être jamais satisfait, et la femme, devant l'homme qui “montre tout” n'aura jamais rien d'autre à dire que : “c'est tout ?” De fait, jemontremabite.com est d'un ennui mortel. Courtes, longues, trapues, pointues, rondes, bronzées, livides ou écarlates, on s'en fout. C'est, d'une certaine façon, toujours la même bite. Une explication de ce phénomène d'annihilation de l'intérêt a été tentée par les antimodernes de la fin du XIXe siècle. (Lire la suite)

foot fc barcelone valls catalogne
Foot, Footbologies, Footbologies 2015-2016

J12 – Winter is coming

Pour son élection, François Hollande se faisait fort de rendre l’espoir aux Français. Trois ans plus tard, seuls le conservent ceux qui croient aux miracles économiques, les prophètes de la Croissance providentielle qui font passer la méthode Coué pour du volontarisme et psalmodient en prières publiques leur “aide-toi, la finance t’aidera”. Mais d’espoir social ou économique, point. Alors, délaissant emploi et pouvoir d’achat, Manuel Valls a donné cette semaine une autre orientation à la stratégie gouvernementale : l’espoir footballistique. En laissant entendre – avant de démentir – que le FC Barcelone pourrait intégrer la Ligue 1 en cas d’indépendance de la Catalogne, le premier ministre n’a pas fait que courtiser cet électorat populaire que sa politique lui vaut de perdre : il a redonné l’espoir au supporteur français, en plein marasme de la douzième journée de championnat. Car en ce week-end de fête des Morts, la Ligue 1 a revêtu ses plus sinistres atours. (Lire l'article)

Musiques, Signes précurseurs de la fin du monde

Fais dodo, Colas mon p’tit frère

Qui nous pleurera ? Qui se souviendra de nous ? Ne faudrait-il pas d’ores et déjà empailler quelques spécimens de la race humaine au cas où des visiteurs d’une autre galaxie viendraient, quelque temps après la catastrophe, à passer par là et chercheraient à satisfaire une curiosité bien naturelle ? Derrière une vitrine ultrarésistante, nous pourrions présenter un échantillon aussi complet que possible de l’humanité, façon muséum d’histoire naturelle : un pygmée, un trader de Wall Street, un conchyliculteur, un éditorialiste de la presse nationale, un chauffeur de VTC, un bouilleur de cru... (Lire l'article)

Diogène en banlieue: heurs et malheurs d'un prof de philo aux confins du système scolaire. Chapitre 18: “Canons”. Par Gilles Pétel
Diogène en banlieue

Canons

Mes élèves avaient l’esprit ailleurs et le corps excité. Ils sortaient presque de trois semaines de vacances. Bien sûr, personne n’avait eu le temps de faire la dissertation sur l'art. Le sujet lui-même avait été oublié. J’eus un moment de découragement, quand Louis lança une plaisanterie qui remit malgré lui la machine en marche. (Lire l'article)

Chroniques scarlattiennes, Musiques

Merveilleux

En mai 1723 sur les quais de Lisbonne débarque de L'Alexandre, vaisseau de la compagnie des Indes en provenance de la Louisiane et des îles Sous-le-vent, Charles-Frédéric de Merveilleux, officier d'un régiment suisse au service de la France. Il s'installe à Lisbonne, s'introduit à la cour et se voit confier une mission par le roi Jean V qui rêve d'une académie des sciences et des arts : écrire l'histoire naturelle du Portugal. Merveilleux n'est pas plus naturaliste que vous et moi mais il n'était pas rare, à l'époque, qu'un aventurier se mue en explorateur. En tant que soldat, il devait en revanche exceller aux cartes, et il y a tout à parier qu'il rencontra, à la cour et dans le petit cercle des étrangers résidant à Lisbonne, Domenico Scarlatti, très joueur lui aussi. (Lire l'article)