La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

Chroniques
Robert Benayoun
Chroniques avéryennes, Écrans

Tex Avery existe-t-il ?

Robert Benayoun (1926-1996), historien du cinéma, scribe de l'érotisme et du rire surréalistes, a vécu avec Tex Avery, et surtout sans lui, une étrange aventure. Fasciné par une oeuvre qu'il qualifie magnifiquement de “déculottage darwinien, tarte à la crème relativiste et kugelhof freudien”, il monte dans les années 1960, avec quelques amis de la revue Positif, un “Bureau de recherches texaveriennes” qu'il situe quelque part entre le CNRS et l'Oulipo. Surtout : il tente dès 1951 d'entrer en contact avec Tex Avery... (Lire l'article)

Le nombre imaginaire, Sciences

Sifr

Ainsi nous voilà, sédentaires et commerçants, avec ces systèmes de numération assez mal fichus qu’on passait des années à maîtriser, et qui donnaient donc un pouvoir exorbitant à la caste de ceux qui en connaissaient les secrets ; ça arrangeait bien les gens qui comptent, somme toute. On aurait donc pu en rester là. Seulement voilà, malgré la vigilance des académies il y a toujours quelque part un petit malin ou un emmerdeur patenté pour poser la question qui gêne. (Lire la suite)

Musiques, Signes précurseurs de la fin du monde

Castles Made of Sand

À quel moment l’avenir a-t-il cessé d’être désirable  ? Quand a-t-on perdu foi en de meilleurs lendemains ? À quel instant la catastrophe a-elle commencé à se dessiner ? Certains répondront les années 1970, avec les premières crises pétrolières, les pantalons à pattes d’eph’ et l’invasion du disco. D’autres diront : les années 80 et leurs efforts pathétiques pour nous redonner le goût de la modernité (“nouveau et intéressant” était le motto de la période, qu’il fallait évidemment lire à rebours). D’autres enfin affirmeront : les années 90 et leur cynisme cocaïné. Pour ma part, je situerais plutôt le début de la fin au 31 décembre 1969, à minuit exactement. Ce jour-là, à cette heure-là, Jimi Hendrix débarque sur la scène du Fillmore East... (Lire la suite)

Sciences du fait-divers

Glaçon fatal

“150 000 manchots meurent à cause d’un iceberg.”Le manchot est un oiseau très mal foutu qui ne sait même pas voler. Il eût fait un meilleur poisson puisqu’il est excellent nageur. C’est d’ailleurs sous l’eau que cet animal trouve sa nourriture. Là est le problème : si vous coupez l’accès à la mer à une colonie de manchots, celle-ci va s’étioler. Imaginez par exemple qu’un énorme iceberg vienne se souder à la banquise sur laquelle s’ébattent nos amis : tout à coup le trajet vers le garde-manger va se trouver considérablement allongé. Eh bien c’est précisément ce qui est arrivé à une colonie de Commonwealth Bay (au sud de la Nouvelle Zélande). (Lire l'article)

L'Amérique de Bob Dylan, par Hélène Quanquin
L'Amérique de..., Livres, Musiques

Bob Dylan

Enfant, Bob Dylan était toujours en train de courir. Il fugue pour la première fois quand il a 10 ans, part de la maison définitivement à l’âge de 18 ans pour s’installer à New York. “C’était comme si j’avais toujours été à la poursuite de quelque chose, quelque chose en mouvement – une voiture, un oiseau, une feuille qui s’envole – quelque chose qui pourrait m’amener vers un endroit mieux éclairé, une terre inconnue en aval”, écrit-il dans le premier volume de ses Chroniques, publiées en 2004. Lorsque l’un de ses profs lui dit que son fils a “la nature d’un artiste”, son père demande : “Un artiste, c’est pas un gars qui peint ?” Soixante ans plus tard, Bob Dylan est prix Nobel de Littérature. (Lire l'article)

Claude Gillot - Les deux carrosses
Sciences du fait-divers

Examen d’examen de conduite

“Elle fonce dans la vitrine de l'auto-école lors de son examen de conduite.” Ce dramatique échec s’est produit à Bellevue, dans l'état de Washington (États-Unis). De retour de l’examen, la candidate aurait confondu pédales d’accélérateur et de frein, si bien qu’elle a expédié le véhicule dans la devanture de l’auto-école. L’erreur a été éliminatoire mais il n'y a pas eu de blessés. Chaque année en France, des dizaines de véhicules finissent leur course dans une vitrine : un phénomène qui reste étrangement peu exploré par la recherche scientifique. (Lire la suite)

Sciences du fait-divers

Dernier train pour l’enfer

“Sud-Ouest : deux personnes se suicident en se jetant sous le même train.” Que deux personnes se jettent sous le même train, en l'occurrence le Corail Bordeaux-Marseille, à quelques kilomètres d’intervalle, est-ce là une mesure de l’état d’abattement de ce pays ou bien une dramatique coïncidence ? En France, plusieurs centaines de personnes se suicident chaque année sur les voies ferrées : plus de 500 en 2012, presque deux par jour. Cependant il y a ligne et ligne, et celle du Corail Intercité 4655 semble traverser des territoires particulièrement sinistrés. (Lire l'article)

Le nombre imaginaire, Sciences

Hommage à un idiot sublime

S’il est un résultat récent de l’Intelligence Artificielle qui a de quoi faire rêver – sans préjudice d’un éventuel cauchemar –, c’est bien le logiciel AlphaGo Zero de Google. Il s’agit du dernier né d’une impressionnante et toute nouvelle dynastie de programmes champions dans un jeu, le Go, que la plupart des spécialistes considéraient encore il y a peu comme inaccessible aux ordinateurs, tant est grande la combinatoire de ses positions possibles : comparés au Go, les échecs font presque mine de morpion. (Lire l'article)

Guide, Le coin des traîtres, Traduction

IA et traduction littéraire

Deux associations de traducteurs, l'ATLF (Association des traducteurs littéraires de France) et Atlas (Association pour la promotion de la traduction littéraire) ont publié une tribune conjointe intitulée "IA et traduction littéraire: les traductrices et traducteurs exigent la transparence". Elle alerte sur la propagation de l’IA dans le domaine de la traduction.

Foot, Footbologies, Footbologies 2015-2016

J10 – “Et puis est retourné, plein d’usage et raison”

De Joachim du Bellay, le footballeur ne retient que le premier vers : “Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage”. Une carrière est une fuite en avant, une suite de départs vers de meilleurs championnats, de plus grands clubs, de plus hauts salaires, des trophées. La mondialisation n’a fait qu’accentuer le mercenariat. Jadis on achevait sa carrière dans son club formateur, on s’en va aujourd’hui au Qatar, s’assurer une retraite. Or c’est précisément à ce panorama qu’on doit l’apparition du mythe du retour. Le joueur qui revient, ce serpent de mer, ce monstre du Loch Ness, cette arlésienne. Une légende surgie du passé, au même titre que le joueur d’un seul club, parce que le retour est une des formes de la fidélité, cette valeur absolue du football. Drogba reviendra-t-il à l’OM ? Gourcuff à Bordeaux ? Ulysse à Ithaque ? Mystères du mythe ! (Lire l'article)