#guide
« Vous n’avez pas affaire à des tableaux
mais à des oeuvres qui se relisent. »
« Laisser l’aujourd’hui
s’installer dans le spectacle. »
Ces deux phrases, empruntées à la note d’intention de Christophe Honoré, metteur en scène de Tosca au Festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence, pourraient tout aussi bien servir d’exergue à l’ensemble de l’édition 2019 lancée, sous l’impulsion de Pierre Audi, son nouveau directeur, sur la route de l’avenir.
Parce que seuls les assis croient que l’opéra est un art rassis. Parce que la voix n’est pas un monument que l’on adore mais une matière que travaille Wolfgang Rihm dans Jakob Lenz. Parce que la technologie est tout sauf un truc pour épater mais un nouvelle flèche à l’arc du spectacle total dans Blank out, opéra de chambre pour soprano, baryton choeur et film 3D, de Michel van der Aa. Parce que la politique, quand on écrit un opéra en hébreu en 2018, se niche quelque part entre un son électro et le quart de ton d’un mélisme oriental (Les Mille endormis). Parce que non, toutes les places ne sont pas hors de prix, pour la danse levée par Romeo Castellucci au sein du Requiem de Mozart – et tout à coup il devient évident qu’il faut danser toutes les messes. Parce que c’est un bonheur non pas de retrouver Tosca mais de la voir par-dessus l’épaule de Christophe Honoré qui la lit aujourd’hui tout rempli de ses mémoires d’opéra. Parce que la voix, on ne sait jamais si. Parce que c’est maintenant. Parce que l’opéra est une aventure.
Sophie Rabau
Guide
Festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence, jusqu’au 22 juillet 2019.
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