La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

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Chroniques
Le nombre imaginaire, Sciences

À la recherche du bon chiffre

Le problème n’est pas de trouver des chiffres : c’est de trouver les bons, ceux qui vous permettront de mener un raisonnement sain, et qui vous éviteront de vous couvrir de ridicule au premier fact checking un peu sérieux. Prenons par exemple l'affirmation selon laquelle la  croissance crée de l'emploi. La question est passionnante en soi, mais il me paraît aussi intéressant de décrire le travail de recherche nécessaire au citoyen lambda qui cherche à en avoir le cœur (inter-)net par lui-même, sans autres moyens que son navigateur et son moteur de recherche préféré. Je ne saurais trop encourager nos lecteurs à s’y lancer comme moi. (Lire l'article)

Foot, Footbologies 2016-2017

J9 – Un footballeur ne devrait pas dire ça…

Dans un livre d’entretiens publié cette semaine, le président de la République évoque la formation intellectuelle des footballeurs. Les qualifiant de “gosses mal éduqués” –comme si l’éducation ne relevait pas de ses compétences– et de “gars des cités” –comme si le problème des banlieues ne le concernait pas–, il critique leur manque de “références” et de “valeurs”, leur incapacité à discerner “le bien et le mal” et pointe leurs difficultés d’expression. Or, la communication fait partie de la mise en scène. Comme ils apprennent un rôle, les footballeurs mémorisent aussi des dialogues. La faute aux caméras qui scrutent, aux journalistes qui décortiquent le moindre propos. Pas de place pour l’improvisation. (Lire l'article)

Théorie du coyote suspendu. Une chronique avéryenne de Nicolas Witkowski
Chroniques avéryennes, Écrans

Théorie du coyote suspendu

Le freinage (par antigravité ?) avant l'atterrissage est devenu un grand classique du dessin animé. La façon de tomber en est un autre : il arrive souvent chez Avery que lorsqu'on coupe un arbre (Timber !!), il tombe du mauvais côté en dépit des lois de la pesanteur. Surtout, comme chez le vil coyote de Chuck Jones, il n'est pas rare de voir un personnage courir, et continuer sur sa lancée en dépassant le bord de la falaise. Il finit par s'arrêter, se gratte la tête et réalise qu'il est dans le vide, ce qui déclenche sa chute immédiate — à la verticale. Or cette “théorie du coyote suspendu” est loin d'être absurde, comme va le montrer un petit détour par l'histoire des sciences. (Lire l'article)

La branloire pérenne

L’état de l’opinion

Pour justifier son projet de loi « pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif », le ministre de l'Intérieur invoque entre autres "l'état de l'opinion publique". Mais qu’est-ce que l’opinion publique ? Que veut-elle ? Et comment le savoir ? Existe-t-elle seulement ? Que l'on suive les analyses de Marx ou de Tocqueville, l’opinion publique n’est pas une opinion libre. Elle n’est pas voulue par ceux qui s’en réclament pourtant. Elle est tantôt l’expression du discours de la classe dominante, tantôt l’expression d’une adhésion contrainte au discours du plus grand nombre. En ce sens l’opinion publique est un leurre. (Lire l'article)

Vestidos Calacas © Christilla Vasserot
Mot à mot

La Toussaint

Qui dit Toussaint dit cimetière. Qui dit cimetière dit Père Lachaise. Pas très distingué comme nom : ça fait penser à la Mère Michel et à une chaise percée. Une association qui a sa logique, quand on y pense...
Chanson de gestes

Lâcher prise

Une fin d’après-midi tranquille à la terrasse du Café Beaubourg où tout semble se dérouler, pour une fois bénite, sans agitation, on sirote un demi qui n’a jamais été un demi et qui ici l’est encore moins. Quand soudain on aperçoit des attroupements qui ne nous disent rien qui vaillent. Des jeunes gens entourent une scène qui nous laisse coite quand, soudain, l’incroyable se produit. (Lire la suite)

Je me tais et je vais vous dire pourquoi

L’obsession du bout des doigts

Il y a longtemps, quand le soir tombait, on s'installait devant "le petit écran". Pour les digital natives et quelques autres, on parle ici de la télévision, qui fut durant quatre décennies, envisagée comme une fenêtre ouverte sur le monde avec ses une à six chaînes. Aujourd'hui on est tous 2.0, une tablette sur les genoux, un téléphone dans la main, CandyCrush à tous les étages. L'écran est devenu plus éternel que n'importe quel diamant, plus envoûtant aussi. 
Diogène en banlieue: heurs et malheurs d'un prof de philo aux confins du système scolaire. Chapitre 18: “Canons”. Par Gilles Pétel
Diogène en banlieue

Canons

Mes élèves avaient l’esprit ailleurs et le corps excité. Ils sortaient presque de trois semaines de vacances. Bien sûr, personne n’avait eu le temps de faire la dissertation sur l'art. Le sujet lui-même avait été oublié. J’eus un moment de découragement, quand Louis lança une plaisanterie qui remit malgré lui la machine en marche. (Lire l'article)

Tex Avery: le langage est-il une chose?
Chroniques avéryennes, Écrans

Le langage est-il une chose ?

Il arrive que les bébés tentent de saisir les paroles qui sortent de la bouche de leur mère comme s'il s'agissait d'objets localisés. Cette prégnance pas comme les autres qu'est le langage a fasciné Tex Avery, dont les cartoons regorgent de panneaux et de dispositifs visant à matérialiser le langage.
Chroniques avéryennes, Écrans

Des effets figuratifs

Si l'on suppose un émetteur (à peu près) stable, et une prégnance qui atteint sa cible, qu'advient-il du récepteur, troisième élément de la chaîne sémiophysique, et dernier élément de la syntaxe avéryenne ? Il subit des "effets figuratifs" d'une grande variété...