Insultologie Appliquée. La Terre se réchauffe, les esprits s’échauffent, les chefs d’État s’injurient : l’insulte est l’avenir d’un monde en décomposition. Chaque semaine, la preuve par l’exemple.
La planète fait donc face à deux épidémies : celle du virus et celle de la peur. La seconde tue rarement mais fait plus de victimes que la première. On s’en défend comme on peut. Par l’humour éventuellement, mais cela donne pour l’instant des résultats désastreux, du type : « Il paraît qu’en France une personne chope le coronavirus toutes les 52 minutes. Quelle conne ! ».
Il y a ainsi une troisième épidémie : celle des blagues vaseuses. Celle-ci se cantonne aux réseaux sociaux et aux salles de spectacle encore ouvertes. On ne voit guère comment l’endiguer, excepté en imaginant de bonnes blagues. « Mais y a-t-il encore un bon humoriste vivant ? » objecterait certainement le Prince William, qui n’en rate pas une.
Il y a quelques jours, lors d’une visite royale en Irlande, le duc de Cambridge a lancé à un ambulancier : « Je parie que tout le monde est du genre : J’ai le coronavirus, je meurs ! et vous du genre : Non, vous avez juste un rhume ». Et son altesse d’ajouter : « Ce n’est pas un peu exagéré par les médias, cette épidémie ? »
Tout le monde n’a pas le talent du prince William et, pour l’heure, le virus a suscité plus d’insultes que d’histoires drôles.
Connard à virus est la plus anodine.
Édouard Launet
Insultologie appliquée
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