La revue culturelle critique qui fait des choix délibérés.

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Éditions d’art. Un nouveau concept
| 26 Jan 2021
Faits divers, carnets mondains, nécrologies, publicités, potins et autres bruits du monde…

Entretien avec Alain Terfolier

Propos recueillis par Germaine Palarge

— Vous avez longtemps travaillé pour de grands éditeurs. Qu’est-ce qui vous a poussé à créer votre propre maison d’édition ?

— En effet, j’ai été directeur artistique des éditions Schaten puis Pharidon. J’ai beaucoup appris de ces expériences. Je ne les renie pas et suis heureux d’avoir pu contribuer à faire connaître des artistes oubliés. Je pense notamment à Iphigénin Plomp, auquel les éditions Pharidon ont consacré un somptueux album, dont la parution a été retardée à cause de la Covid. Le livre était prêt depuis presque deux ans.

— Il est en tous points admirable. Nous avons d’ailleurs salué sa sortie dans nos pages et n’avons pas tari d’éloges.

— Je vous en remercie. C’est pourtant en travaillant sur ce volume qu’est né mon désir de dépasser ce qui m’est apparu soudain comme un idéal de perfection hors d’atteinte. J’ai eu longtemps entre les mains les aquarelles et vélins de ce grand artiste et ai pu mesurer la distance qu’il y aurait toujours entre l’original et sa copie – si soignée fut-elle -.

— Quelle a été votre idée ?

— Très simple. Puisque rien ne remplacera, ni n’approchera même l’original, pourquoi s’obstiner. Renonçons.

— Que voulez-vous dire ?

— Je m’explique en prenant un exemple. Combien de centaines, que dis-je, de milliers de livres ont été consacrés au Jardin des délices de Jérôme Bosch ? Tous les formats, du meilleur marché au plus luxueux. Mêmes ces derniers vous laisseront sur votre faim. Pour éviter cette déception, la solution était pourtant simple : supprimer les reproductions !

— !

— Je comprends votre étonnement. Mon idée est limpide et révolutionnaire. Nous ne publierons que des ouvrages d’art enfin débarrassés de toute image. Finies approximations, frustration devant des reproductions forcément imparfaites. Notre concept : donner à voir l’invisible !

— Étonnant ! Mais que trouvera-t-on alors dans vos livres ?

— Au lieu de reproductions des œuvres, nous en publierons des descriptions par les plus grandes plumes !

— Quels seront vos premiers titres ?

— J’ai décidé d’inaugurer ma maison d’édition par un ouvrage collectif : « Histoire de la photographie sans cliché ». De nombreux écrivains de renom y auront participé. La préface a été confiée à Gilles Walusinski. Ce spécialiste a en outre largement contribué au choix des photographies à ne pas reproduire.

(suite de l’interview dans nos pages Culture)

Choses revues

 

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