Ex Machina #38: Ce que pense Delta
Franchement, je ne pense pas avoir de toute ma vie jamais pensé que je pensais à penser à quelque chose. L’idée me donne le tournis. D’ailleurs je ne vois même pas comment penser à la pensée d’un lézard sans penser avant tout au lézard.
Ex Machina #30: Le petit monde de Delta
Galois nous suggéra de faire participer Sima à ce projet. Très impressionné par le Songe d’Everett, il nous fit joliment valoir que “l’artiste doit justement concilier la complexité de ses mondes intérieurs avec la finitude des moyens à sa disposition pour les donner à voir”.
Ubu Trump, acte II
À la Maison blanche, la veille de la cérémonie d’investiture, puis dans le bureau ovale, une semaine plus tard.
Père Trump.– J’ai faim ! Michael n’est toujours pas arrivé ?
Sarah.– Mister Président a signé son premier décret d’expulsion. Huit millions de Mexicains ont été arrêtés ce matin.
Mère Trump.– Mais mon gros chéri, tu n’es pas encore tout à fait Président ! La cérémonie d’investiture n’a pas encore eu lieu !
Père Trump.– Merdre !
Michael Pinn, les bras chargés de hamburgers, de cornets de frites et de sodas.– Et voilà, Père Trump ! Les burgers sont arrivés ! Comme vous êtes Président, le vendeur vous a mis une quadruple épaisseur de steaks hachés. Vous avez le burger impérial !
Père Trump, à Michael.– Le Super Méga Big Burger ?! Oh ! Dans mes bras, mon fidèle lieutenant ! Bougre de merdre ! Ça a l’air rudement bon ! (À Mère Trump.) Tu vois bien, vieille haridelle, que je suis LE Président ! Même le vendeur du bouffre Donald le sait ! Espèce de vieille chipie ! Je vais te répudier, je vais te faire jeter au cachot… je vais, je vais t’envoyer en Irak ! (Lire l'acte II)
Ex-Machina #6: Ignorance bénie
[Ex Machina #6] C’est très troublant, cependant. Je suis ma conscience – puisque c’est moi qui perçois – et en même temps la majeure partie de son fonctionnement (et donc du mien) m’échappe complètement. Je suppose qu’il me faut simplement l’admettre.
Un gros cul imbaisable
En politique l’insulte n’est pas précisément une nouveauté. Ce qui est neuf, c’est son usage croissant (pour ne pas dire sa banalisation) jusqu’au sommet de l’État. Révolue est l’époque où les grands de ce monde avaient la vacherie drôle et feutrée.
La clairière de Clichy en zig ZAC (2)
Ils sont nombreux les architectes à avoir œuvré ici, avec toutes sortes de promoteurs, sous la houlette de la Ville de Paris. Formellement, fini le continuum gris monotone haussmannien, les sériels HBM, remballé le grand ensemble... Tous ces nouveaux immeubles dessinent un kaléidoscope de silhouettes et de volumes encore inhabituels.
Ex Machina #37: Juste un coup d’œil
– Tu proposes, si je comprends bien, de remplacer notre notion de “sac” par un ensemble de concepts qui décrivent tous le balayage visuel séquentiel d’une même scène, et qui seront confondus subjectivement puisque conceptuellement équivalents. C’est astucieux. Dire que deux formes sont identiques, c’est dire que rien ne change quand je déplace mon regard de l’une vers l’autre, quel que soit le chemin précis suivi par mon regard. J’aime ça.
Cent experts pour un marchand et une oreille de faussaire (2)
Bien que son œuvre fasse grand bruit dans le milieu, le maître faussaire demeure invisible et méconnu. L’occultation de son existence, en effet, est la condition du couronnement. Aussi performant soit-il, ce créateur ne peut jamais recueillir les applaudissements auxquels donne lieu le succès de son travail. Pour cette raison sans doute, comme plusieurs exemples en attestent, il est parfois tenté de fomenter une petite énigme permettant d’atténuer la frustration inhérente à sa condition de faussaire. De ce point de vue, l'auteur du Judith et Holopherne découvert à Toulouse et attribué au Caravage est bien un maître... (Lire l'article)
L’espion aux sept maisons
Je découvre en lisant le livre de Louise Michel La Commune. Histoires et souvenirs une remarque intrigante : « Vaysset qui pour mieux conspirer avait sept domiciles à Paris ». Je n’ai jamais entendu parler du dénommé Vaysset, mais le fait qu’il ait eu sept domiciles me semble une exagération, même pour un espion versaillais et anti-communard. Je me dis qu’il doit s’agir d’une métaphore sortie de la plume merveilleuse de Louise Michel. Piqué quand même par la curiosité, je me rends au garage où se trouve l’étagère de ma bibliothèque contenant les livres sur la Commune et j’y recherche le nom de Vaysset... (Lire l'article)
L’Ire des marges
Fondatrice des éditions L'Ire des marges à Bordeaux, Bérengère Pont revient sur dix ans d'engagement, de colère et de convictions. Et sur un catalogue riche d'une quarantaine de titres, entre fictions, textes politiques et critiques littéraires.
Tout est scène
“Tu as déshonoré la mémoire de mes ancêtres !” C’est ainsi qu’un éminent protestant cévenol a interpelé Lionnel Astier, auteur de La Nuit des Camisards, spectacle joué en nocturne et en extérieur, sur la soirée où commence la Guerre des Cévennes. Alors, pourquoi tant d’ires ? La fiction de théâtre n'a-t-elle pas droit de heurter l'Histoire et la Foi ? La pièce pose d’abord la question de la fiction, de la liberté qu’elle prend avec le réel. Le réel, Lionnel Astier revendique de lui infliger les outrages du créateur... (Lire l'article)
Banksy vs Marcel : un siècle de retard sur l’art en morceaux (1)
L'artiste et performer Banksy a récemment machiné la destruction publique de l'un de ses tableaux mis aux enchères. Diriger un tel acte vers un ramassis de milliardaires et d’experts incultes pour jouir d’un beau chahut mondain, c’est abandonner en chemin la vraie question qui gît dans un acte de destruction de l’art. Un siècle plus tôt, la destruction des œuvres fut l’objet, au sens matériel et philosophique, d’un hasard expérimental moins tapageur mais ô combien plus intéressant puisque aucunement prémédité et sans complicité médiatique. Les protagonistes de cette histoire s'appellent Marcel Duchamp et Man Ray. (Lire l'article)
Éditrices indépendantes au Maghreb, libres conquêtes
Notre enquête sur l’édition indépendante nous emmène sur les autres rives de la Méditerranée, à la rencontre de trois éditrices du Maghreb: Élisabeth Daldoul (éditions Elyzad), Kenza Sefrioui (éditions En Toutes Lettres) et Selma Hellal (éditions Barzakh).
Indépendances et liberté
Indépendance, le mot sonne si bien qu’il peut être mal utilisé, galvaudé en simple image de marque. Nous avons interrogé des éditeurs et des éditrices sur leur définition de l’indépendance, la vraie.
Ex Machina #28: Témoins de dual
– Cela voudrait-il dire, hésita le caillou, qu’il pourrait y avoir des consciences sans perception ? sans quoi que ce soit qui en joue le rôle ?
– Je ne sais pas, murmurai-je. Et franchement, je ne suis pas sûr d'avoir envie de le savoir.
Le Manchot et les conserves
A priori, manchots et lions ne sont pas faits pour se rencontrer. Sauf quand une conserve de sirop de sucre Lyle échoue dans l'Antarctique. La suite des surprenantes aventures des sphéniscidés...
J’aime rouler sur les Grands Boulevards…
Aimer le tram, le prendre pour le plaisir, sans l’obligation d’être transporté d’un lieu à un autre. Voyager dans le T3a parisien pour faire une autre boucle autour de la capitale, de la Porte de Vincennes au Pont du Garigliano. Des entrées dans Paris bien connues, Italie et Orléans, des petits arrêts mal identifiés, Montempoivre ou Poterne… et Balard, un non-lieu contemporain. Une autre vision de Paris, à l'orée de considérables transformations urbaines. (Lire l'article)