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Coutumier des adaptations de romans fleuve, Julien Gosselin, après 2666 de Roberto Bolaño, plonge dans trois livres de l’écrivain américain Don DeLillo : Joueurs, Mao II, Les Noms, publiés entre 1977 et 1991. Fil rouge entre les trois, la question du terrorisme. le rapport à la violence. On retrouve les tics du metteur en scène lillois, notamment une propension à trop monter le son – comme si ses acteurs confondaient véhémence et conviction – et à saturer les basses – comme si le bourdonnement aux oreilles était un marqueur d’émotion. Ses qualités de conteur se heurtent cette fois à un os : l’écriture de DeLillo, riche en ellipses et surtout en silences, résiste à l’élucidation. Moins maîtrisé que les précédents, son spectacle, créé au dernier festival d’Avignon, est pourtant plus intéressant : on peut s’y perdre, y rêver, imaginer les chaînons manquants, entrer dans un labyrinthe littéraire dont les issues ne sont pas balisées.
René Solis
Guide
Joueurs, Mao II, Les Noms, d’après Don DeLillo, mise en scène de Julien Gosselin, Odéon-Théâtre de l’Europe, dans le cadre du Festival d’automne, 75006 Paris, du 17 novembre au 22 décembre.
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