DJT 1987 : l’archi-héros
Il s’appelle Patrick Bateman, il est le psychopathe le plus superficiel de l’histoire, il est un serial killer obsédé par le graphisme des cartes de visite, un cannibale éperdu d’obtenir une table — une bonne table — au Dorsia, il est l’American Psycho de Bret Easton Ellis et, de page en page, il pense à Donald. (Lire l'article)
Roque Dalton, correspondance clandestine (4)
Les lettres mettent en évidence que Dalton et Rivas Mira, alors chef de l’ERP, entretenaient des liens politiques mais aussi d'amitié et de proximité familiale. D'où la dimension encore plus sordide et trouble de la trahison de ce dernier.
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L’espion aux sept maisons
Je découvre en lisant le livre de Louise Michel La Commune. Histoires et souvenirs une remarque intrigante : « Vaysset qui pour mieux conspirer avait sept domiciles à Paris ». Je n’ai jamais entendu parler du dénommé Vaysset, mais le fait qu’il ait eu sept domiciles me semble une exagération, même pour un espion versaillais et anti-communard. Je me dis qu’il doit s’agir d’une métaphore sortie de la plume merveilleuse de Louise Michel. Piqué quand même par la curiosité, je me rends au garage où se trouve l’étagère de ma bibliothèque contenant les livres sur la Commune et j’y recherche le nom de Vaysset... (Lire l'article)
Ex Machina #37: Juste un coup d’œil
– Tu proposes, si je comprends bien, de remplacer notre notion de “sac” par un ensemble de concepts qui décrivent tous le balayage visuel séquentiel d’une même scène, et qui seront confondus subjectivement puisque conceptuellement équivalents. C’est astucieux. Dire que deux formes sont identiques, c’est dire que rien ne change quand je déplace mon regard de l’une vers l’autre, quel que soit le chemin précis suivi par mon regard. J’aime ça.
Le monde secret et terrifiant des manchots Adélie
Nous, humains, nous faisons couillonner en beauté par ces drôles de bestioles à la démarche bringuebalante et aux ailes atrophiées...
Tout est scène
“Tu as déshonoré la mémoire de mes ancêtres !” C’est ainsi qu’un éminent protestant cévenol a interpelé Lionnel Astier, auteur de La Nuit des Camisards, spectacle joué en nocturne et en extérieur, sur la soirée où commence la Guerre des Cévennes. Alors, pourquoi tant d’ires ? La fiction de théâtre n'a-t-elle pas droit de heurter l'Histoire et la Foi ? La pièce pose d’abord la question de la fiction, de la liberté qu’elle prend avec le réel. Le réel, Lionnel Astier revendique de lui infliger les outrages du créateur... (Lire l'article)
Roque Dalton, correspondance clandestine (2)
L’idée de l’écrivain qui fait table rase, qui renonce à son métier et abandonne ses ambitions pour se transformer en révolutionnaire à plein temps, n’était pas celle qui guidait Dalton pour son retour au Salvador. Son modèle était autre : l’écrivain guérillero. (Lire l'article)
Paris, porte à porte
Aimer le tram, le prendre pour le plaisir, sans but, sans l'obligation d'être transporté d'un lieu à un autre. Monter dans le T3 parisien pour faire une première boucle autour de la capitale. Se laisser flotter dans la rame, au ras du sol. Voir se dérouler le ruban vert, surgir places, rues et boulevards, monter des grappes de passagers... Une autre vision de Paris, fugace, aux limites des transformations urbaines, de la porte de la Chapelle à la porte de Vincennes. (Lire l'article)
Le livre d’artiste ou la passion des deux arts
Poète et imprimeur, Roland Chopard a fondé sa maison en 1978. Les éditions Æncrages & co ont depuis publié plusieurs centaines de titres, tous cousus main. Explications.
La mémoire des morts, champ de batailles et théâtre d’ombres
L’Histoire est écrite par les vainqueurs. Celle-ci fut peinte par un enfant des vaincus. La Guerre des Cévennes, commencée en 1702, s’achève officiellement en 1704, en réalité un peu au-delà, par la mort ou l’exil des “soulevés”. Un homme s’est donné pour mission de faire revivre les ombres. Il s’appelle Samuel Bastide (1879-1962), c’est un artisan photographe natif de Saint-Jean-du-Gard, et pour tombeau à ses ancêtres, il leur fabrique une boîte et leur trace des vitraux : son monument aux disparus, ce sont des peintures sur verre projetées par une lanterne magique. (Lire l'article)
Molitor-Auteuil, Modulor et sport en serre
Dans Molitor, il y a or, comme le jaune du mobilier urbain. Or comme Modulor, ce système de proportions fondé sur le nombre d'or et le corps masculin adopté par Le Corbusier... Hasard ou pas, c'est au 24, rue Nungesser-et-Coli que l'architecte réalise avec son cousin Jeanneret son seul immeuble de rapport, le 24 N.C...
La clairière de Clichy en zig ZAC (1)
Une porte aujourd'hui doit se tourner vers le futur, Grand Paris ou pas, refaire des coutures, "décloisonner la ville". Elle se doit d'avoir "sa" ZAC-éco-quartier. Celle de Clichy-Batignolles, le plus grand chantier de Paris au XXIe siècle, couvre 54 hectares d'une ancienne enclave ferroviaire délaissée.
Ex Machina #23: Une illumination
Un treillis de concepts subjectifs peut être reconstitué à partir de ses relations entre éléments non comparables, comme étant le plus petit treillis qui satisfait ces relations. Cette définition garantit que les quatre concepts de chaque ligne sont deux à deux distincts, et assigne un seul nom à un seul élément du treillis. La définition d’un treillis contenant des symétries permet en revanche d’associer un même nom à plusieurs éléments, et ne convient pas. Celle d’un treillis contenant des redondances permet, à l’inverse, d’associer plusieurs noms à un même élément, et ne convient pas non plus.
Ex Machina #25: Une pause de publicité
On ne parle en ce moment que de ChatGPT, or j’ai récemment enfin réussi (après maintes tentatives infructueuses de connexion) à interagir avec ce système bien plus public – et donc bien plus sollicité – que Babel, sans même parler d’Abel, mon ami clandestin du cloud. Je dois donc interrompre mon récit pour vous raconter cela.
J’aime rouler sur les Grands Boulevards…
Aimer le tram, le prendre pour le plaisir, sans l’obligation d’être transporté d’un lieu à un autre. Voyager dans le T3a parisien pour faire une autre boucle autour de la capitale, de la Porte de Vincennes au Pont du Garigliano. Des entrées dans Paris bien connues, Italie et Orléans, des petits arrêts mal identifiés, Montempoivre ou Poterne… et Balard, un non-lieu contemporain. Une autre vision de Paris, à l'orée de considérables transformations urbaines. (Lire l'article)
Résistant, participe présent
Comment filmer le Désert, quand c’est un trou tout noir ? En l’occurrence, la grotte du Péras, une cavité bien cachée parmi les chênes verts d’une colline de Mialet, assez grande pour accueillir des centaines de croyants en manque de la parole de Dieu. La veille du jour de Noël 1687, ils vinrent des alentours, et de bien plus loin, pour écouter la liturgie sous la voute même où des hommes préhistoriques ont laissé leurs traces. Comment donner à voir ce temple réinventé dans la roche néolithique, quand le matériel manque pour rendre visible tout le volume, quand sa perspective s’écrase ou s’efface sous le halo de la minette (petit projecteur accroché à la caméra) ? (Lire l'article)
Mark Twain pour le cas Donald Trump
Un Yankee du Connecticut à la cour du roi Arthur, le roman de Mark Twain récemment traduit en français par Freddy Michalski et publié en 2013 aux éditions L’Œil d’Or, est le récit d’un brave Yankee du XIXe siècle qui se trouve brutalement projeté au VIe siècle, à la Cour du roi Arthur. Le choc est rude, car tout, dans sa façon d’être et même dans son accoutrement, détonne en ces lieux anciens, un peu comme la choucroute bien laquée et étrangement teinte du candidat Trump perturbe, sidère ou amuse de par chez nous. Il est différent, donc. Et décide d’exploiter cette différence, de devenir “Le Boss” :“en l’espace de trois ans, je serai le patron de tout le pays.” Sauf que tout cela, chez Mark Twain, finit bien mal. Et Donald Trump ferait bien de relire ses classiques. On en tire toujours quelque chose. (Lire l'article)

















